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29Avr2025
28Avr2025
Politique des hautes écoles
L’Association suisse des médecins-assistants veut lutter contre le harcèlement sexuel
Afin de lutter contre les agressions «fréquentes mais rarement dénoncées» (NZZ) de harcèlement sexuel des médecins dans le cadre de leur activité, l’Association suisse des médecins-assistants et chefs de clinique (ASMAC) «a déposé une demande auprès du Bureau fédéral de l’égalité entre femmes et hommes pour la réalisation d’un projet dans ce sens. Ce bureau a déjà approuvé un avant-projet dont l’objectif principal est d’élaborer et de mettre en œuvre des mesures de prévention et de sensibilisation dans ce domaine. […] Le projet prévoit également la collecte de données sur le sujet.» (Le Courrier)
Le nombre de cas officiel est en effet faible. «Au CHUV, selon les indications d’un porte-parole, dix avertissements et onze licenciements sans préavis ont été prononcés l’année dernière pour cause de harcèlement sexuel. A cela s’ajoutent dix entretiens personnels. Cette année, une personne a déjà reçu un avertissement et l’hôpital a licencié deux collaborateurs. Quatre autres procédures disciplinaires sont encore en cours. En outre, quatre plaintes nominatives et deux plaintes anonymes pour harcèlement ont été déposées.» (NZZ) Au cours des deux dernières années, les Hôpitaux Universitaires de Genève (HUG) ont comptés 16 cas de harcèlement sexuel, l’hôpital universitaire de Berne en a recensé 14, tandis que l’hôpital universitaire de Zurich en a comptabilisé 36 uniquement pour l’an 2023. L’Hôpital universitaire de Bâle n’a pas eu de cas documenté durant les deux dernières années.
Susanne Hasse, avocate et directrice de l’ASMAC Zurich, explique que ces cas de harcèlement dans les études de médecine sont favorisés par les «structures encore très hiérarchiques », la faible proportion de femmes médecins-chefs, les salles d’opération fermées, les longs services postés, mais aussi «la charge émotionnelle élevée». «En outre, les médecins-assistants se trouvent dans une «double relation de dépendance» en raison de leur formation postgraduée en vue de l’obtention du titre de spécialiste et sont donc particulièrement menacés.» La directrice explique encore que «même après leur formation, les médecins-assistants ne peuvent guère échapper à cette relation de dépendance : les experts disposent d’un bon réseau national dans leurs disciplines. Ils sont ainsi en mesure d’influencer de manière déterminante les perspectives de carrière de leurs jeunes collègues, c’est pourquoi les personnes concernées ne se défendent guère.» (NZZ)
L’UNIL dans les médias
Revue de presse UNIL 28 avril 2025
25Avr2025
Politique des hautes écoles
«Les plaintes des instituts de formation sont déplacées»
Rudolf Walser, chef économiste d’Economiesuisse jusqu’en 2007 et Senior Fellow d’Avenir Suisse jusqu’en 2016, juge que la levée de boucliers issue du monde académique face aux coupes budgétaires prévues par la Confédération dans le domaine de la formation, de la recherche et de l’innovation sont «déplacées». «Les nombreux points faibles du système scientifique ne seraient jamais abordés si les budgets étaient constamment augmentés», écrit-il.
L’économiste appuie ses propos avec un discours de l’ancien président de l’EPFZ, Lino Guzzella, datant de 2023. «Les hautes écoles doivent-elles croître en permanence ? Les mécanismes actuels de dépôt et de publication auprès du Fonds national ne conduisent-ils pas tout simplement à plus de conformité au lieu de l’originalité ? La recherche scientifique n’est-elle pas plus consolidante que disruptive ? Les hautes écoles ne sont-elles pas aujourd’hui trop peu sélectives ?» Il y ajoute alors encore quelques problèmes: «la suracadémisation, surtout dans les sciences humaines et sociales (dont les diplômés finissent généralement dans les administrations publiques), peut-elle simplement se poursuivre sans frein ? Comment maîtriser la bureaucratie scientifique en constante augmentation, alors qu’un tiers environ du personnel universitaire n’a plus rien à voir avec l’enseignement et la recherche ? Qu’est-ce qui s’oppose à des frais d’inscription raisonnables qui ne transforment pas les études en un simple bien de consommation ? Pourquoi le niveau de formation stagne-t-il alors que l’on dépense toujours plus d’argent ? Enfin, il est également naïf de penser que chaque projet de recherche – surtout dans les disciplines douces – conduit directement à la prospérité économique.»
Il conclut: «Ce que le Conseil fédéral demande au système scientifique dans le paquet d’allègement 27 n’est pas déraisonnable, mais réfléchi et responsable au vu des sombres perspectives d’évolution du budget fédéral. En revanche, les représentants de la bureaucratie scientifique se rendent peu crédibles avec leurs lamentations stéréotypées.»
- sciences humaines et sociales
- rôle des scientifiques
- coupes budgétaires
- financement public
- rôle des universités
- taxes d’études
- recherche – impact
- bureaucratie
- académisation
- rapport Gaillard
«Il faut combler le déficit d’expertise suisse en études asiatiques»
Une tribune parue dans Le Temps plaide en faveur d’un développement des études asiatiques en Suisse, qui manque d’institutions académiques abordant spécifiquement la géopolitique et les relations internationales de la région. Il est actuellement possible d’étudier ces domaines seulement de manières limitée en Suisse : aux Universités de Zurich et Genève, et avec quelques académicien·nes seulement. «Le renforcement de l’expertise académique en études asiatiques n’est pas qu’une question d’éducation; c’est une question d’intérêt national», concluent les auteur·es. Ils·elles écrivent:
«Ce manque de compétences académiques expose le gouvernement suisse à des perceptions erronées et à des erreurs de jugement en matière de politique étrangère, de négociations commerciales et de relations diplomatiques avec l’Asie. Par ailleurs, la Suisse se doit d’adopter une position proactive vis-à-vis des tensions internationales dans la région, ce qui nécessite l’expertise d’appréhender les tendances et les scénarios futurs. Une telle attitude serait non seulement en phase avec la culture diplomatique suisse, mais éviterait également au pays de se cantonner à une position réactive, préjudiciable en cas de crise.
Pour combler le déficit d’expertise, les universités suisses doivent donner la priorité à la création de programmes d’études exhaustifs sur l’Asie. Cela implique de développer de nouveaux cursus spécialisés et des centres de recherche axés sur la géopolitique, les relations internationales, les sciences politiques, l’économie, l’histoire et les langues asiatiques. Le gouvernement suisse, pour sa part, se doit d’encourager la recherche sur l’Asie.»
«Après un doctorat, l’épreuve de l’insertion»
Le Temps s’intéresse à la question de l’employabilité des doctorant·es suisses, qui peinent à trouver un premier emploi dans l’industrie. Pourtant, recruteur·euses et candidat·es semblent tous·tes en demande. A noter qu’en Suisse, environ 5% des étudiant·es seulement qui entrent en bachelor feront une carrière académique.
Le journal explique les difficultés des doctorant·es à décrocher un premier emploi : les chercheur·euses et étudiant·es sont souvent très concentrés sur leur recherche et manquent de temps pour travailler leur réseau ou leur CV, «en entreprise beaucoup d’aspects liés aux régulations et au contexte politique entrent en jeu» au contraire de laboratoires universitaires plus libres, il existe «une difficulté à traduire des capacités académiques en compétences recherchées dans l’industrie», les doctorant·es sont «expert·es et ne veulent pas n’importe quel emploi, mais en parallèle on attend d’eux qu’ils aient déjà une expérience professionnelle».
Le journal donne donc quelques pistes afin de trouver un emploi suite à un doctorat : accepter de commencer en bas de l’échelle en débutant par un stage par exemple, avoir un réseau, suivre des cours de management de projet et d’équipe.
«A travers des conseils et formations, le Graduate Campus accompagne ainsi ces profils.» Il existe également «des institutions partenaires, dont la Conférence universitaire de Suisse occidentale qui propose un programme pour développer des compétences transférables au monde professionnel».
«L’Institut du fédéralisme menacé»
Depuis début 2025, le centre international de l’Institut du fédéralisme de l’Université de Fribourg n’est plus soutenu par la Confédération. Fin mars, la Commission des institutions politiques du Conseil national a proposé de ne pas renouveler son soutien financier. Le Conseil national doit encore se prononcer, puis le Conseil des Etats. Au début de l’année, l’institut est passé de 7,2 équivalents plein-temps à 4,8, et donc de 11 à 9 collaborateur·ices. Le centre international reçoit des délégations du monde entier qui s’intéressent au fédéralisme suisse. «Ses activités contribuent à la promotion de la démocratie et de la coexistence pacifique des peuples.»
«Le volet, pour lequel l’institut cherche un financement de la Confédération, concerne exclusivement les prestations de services, des missions qui se concentrent sur la promotion de la paix et des droits de l’homme. «Selon la Constitution, c’est une tâche de la Confédération»», explique le professeur de droit et codirecteur de l’Institut du fédéralisme Bernhard Waldmann. «Ce financement ne concerne en aucun cas la recherche ou l’enseignement, qui sont soutenus par la loi fédérale sur les hautes écoles. «Nous ne demandons pas un privilège pour l’Université de Fribourg», martèle-t-il.»
«D’autres voies doivent encore être analysées pour stabiliser le fonctionnement, en cas de refus de cette loi», estime la conseillère aux Etats, Johanna Gapany (PLR/FR). «Une alternative consisterait en la modification d’une loi existante, par exemple la loi fédérale sur des mesures de promotion civile de la paix et de renforcement des droits de l’homme», propose la conseillère d’Etat Sylvie Bonvin Sansonnens, vice-présidente du Conseil de l’institut. La recherche de donateurs constitue également une alternative, quoique fragile pour maintenir une équipe.
«L’Institut du fédéralisme poursuit actuellement l’accueil de délégations internationales, en s’appuyant sur ses réserves. Toutefois, la situation pourrait rapidement entraîner d’autres suppressions de postes.»
«Ne cédez pas le contrôle à ceux qui utilisent l’antisémitisme comme une arme»
Le 17 avril 2025 des douzaines de rabbins diplômés de l’Université de Brown avaient adressé une lettre à la présidente de l’université: «Ne cédez pas le contrôle à ceux qui utilisent l’antisémitisme comme une arme». Celle-ci doit actuellement réfléchir à la manière de réagir à la menace de l’administration Trump de réduire son financement de 500 millions de dollars, prétendument en raison de la gestion par Brown de l’antisémitisme sur le campus. Brown fait partie du nombre croissant d’universités qui sont menacées par des coupes similaires de la part du gouvernement américain.
Egalement la semaine dernière, des membres de la communauté juive de Harvard, du Emerson College, de l’université de Georgetown et d’autres universités ont exprimé leur désaccord. A Harvard, plus de 100 étudiant·es juif·ves ont signé une lettre dénonçant l’annonce faite par l’administration Trump au début du mois de revoir 9 milliards de dollars de financement fédéral pour l’école. La lettre, qui n’est pas prise en compte par le président de Harvard, a été rédigée avant que le gouvernement ne gèle 2,2 milliards de dollars de subventions cette semaine. Des lettres ouvertes similaires de la communauté juive universitaire ont été rédigés dans les universités de Georgetown et Berkeley et de dix grandes organisations juives, dont des leaders des mouvements réformiste, conservateur et reconstructionniste, ont publié mardi (22.04.2025) une déclaration commune.
Les critiques viennent également d’Israël. Jeudi, plus de 170 universitaires israéliens ont dénoncé les arrestations du gouvernement dans une lettre ouverte, dans laquelle ils écrivent que « de telles mesures draconiennes ne nous protègent pas » et dénoncent « l’invocation cynique de la “lutte contre l’antisémitisme” » comme raison des mesures de l’administration.
«Mais il existe aussi des soutiens juifs à ces mesures, notamment lorsqu’il s’agit de supprimer les visas des étudiants qui s’engagent contre Israël. Plusieurs groupes d’activistes se sont donné pour mission d’identifier les étudiant·es et de faire un rapport sur eux [et elles] à la Maison Blanche. La pression financière exercée sur les universités trouve également des partisans juif·ves.»
Cependant, selon Tachles, de plus en plus de signes indiquent que les coupes budgétaires – des milliards de dollars sont en jeu à ce jour – pourraient avoir dépassé même les intérêts des critiques les plus ambitieux de l’antisémitisme dans les universités. «Vendredi matin, le directeur exécutif de l’Anti-Defamation League, Jonathan Greenblatt, a intensifié sa critique de la politique universitaire de l’administration Trump. Selon lui, Harvard et d’autres écoles ont de véritables défis à relever en matière d’antisémitisme et s’amélioreront davantage par le soutien que par des sanctions sévères. Si des sanctions devaient être prises, elles ne devraient l’être que dans de rares cas et de manière très ciblée.»
La journaliste Suzanne Nozzel du journal américain juif en ligne [qui avait publié un article presque identique de celui de Tachles] écrit : «Au-delà du simple retour de bâton [contre la communauté juive], les actions de l’administration Trump au nom de la lutte contre l’antisémitisme sur les campus posent des risques plus profonds. L’affaiblissement des universités en tant qu’institutions autonomes portera atteinte à un moteur essentiel de la mobilité sociale, de l’intégration et de la réussite professionnelle des Juifs et de tous les autres. Punir les universités en retenant les fonds fédéraux touchera en premier lieu les sciences et la médecine, domaines dans lesquels les Juifs ont depuis longtemps trouvé une grande réussite professionnelle.»
Les universités dans le collimateur devraient donc redoubler d’efforts pour contrer l’envahissement idéologique, renforcer le soutien aux étudiants juifs et consolider la discipline neutre en termes de points de vue, nécessaire pour maintenir les campus ouverts et sûrs pour toutes et tous. Ils devraient écouter les étudiant·es et les enseignant·es juif·ves qui ont des points de vue différents sur ces défis et sur ce qui pourrait les améliorer ou les exacerber. «L’urgence suscitée ces dernières semaines devrait être un catalyseur non seulement pour repousser l’administration Trump, mais aussi pour accélérer les réformes attendues depuis longtemps pour diversifier intellectuellement les facultés, embrasser la pensée hétérodoxe et faciliter le dialogue au-delà des différences. Les efforts crédibles pour éradiquer l’antisémitisme doivent aller au-delà des campus et s’attaquer à la haine des Juifs, qu’elle vienne de la droite ou de la gauche. La tactique la plus efficace pourrait consister à renforcer les institutions et les communautés juives en tant que refuges, mais aussi en tant que fondements de la sensibilisation et de la construction de ponts vers les autres.»
- engagement politique
- politique – Etats-Unis
- rôle des universités
- antisémitisme
- conflit israélo-palestinien
«Nous ne pouvons pas comprendre les menaces qui pèsent sur l’enseignement supérieur américain si nous rejetons toutes les critiques»
Jonathan Zimmerman, professeur d’histoire de l’éducation à l’université de Pennsylvanie et membre du conseil consultatif du Centre Albert Lepage pour l’histoire dans l’intérêt public, invite le monde académique américain à «lutter contre les menaces venant de l’extérieur», mais aussi et surtout à «regarder à l’intérieur» pour voir comment le monde scientifique peut «s’améliorer». Le professeur écrit:
«Encore une fois, il faut féliciter Harvard – et les autres écoles qui se sont exprimées – d’avoir riposté. Mais cela ne doit pas nous empêcher de nous demander pourquoi tant d’Américains n’aiment pas les universités. En 2015, selon les sondages Gallup, 57 % des adultes exprimaient une grande confiance dans l’enseignement supérieur. En 2024, ils n’étaient plus que 36 %. Parmi les personnes qui n’avaient pas confiance en nous, 41 % ont cité nos programmes politiques : nous étions trop libéraux ou nous essayions d’endoctriner les étudiants pour qu’ils partagent nos préjugés. Environ un tiers d’entre eux ont déclaré que nous n’enseignions pas de compétences utiles et un quart que nous étions trop chers.»
Il conclut: «Nous ne pouvons pas comprendre les menaces qui pèsent sur les universités si nous rejetons toutes les critiques à leur égard en les qualifiant d’ignorantes ou de malavisées. Et le fait de se demander comment nous avons pu commettre des erreurs ne renforce pas Trump.»
«Donald Trump se déchaîne contre Harvard»
«Le président américain Donald Trump s’est déchaîné jeudi contre Harvard. Il a accusé la prestigieuse université, l’une des mieux classées au monde, d’être une «institution antisémite d’extrême gauche» et une «menace pour la démocratie», dans un long message sur son réseau Truth Social.» Il a également appelé à virer l’avocat recruté comme conseiller de la Trump Organization, qui avait aussi été chargé par Harvard de défendre l’université face à la Maison-Blanche.
«Un détournement du combat contre l’antisémitisme» qui vise à «couper le financement d’universités et à les punir gratuitement», ont publié jeudi cinq sénateurs démocrates de confession juive dans une lettre ouverte adressée à Donald Trump.
Mercredi, le président américain a signé de nouveaux décrets «censés empêcher les idées progressistes de se répandre dans les écoles. L’un des textes promet ainsi de renforcer les attributions des enseignants et des écoles en matière de «discipline». Un autre vise les organismes qui évaluent les performances des universités et leur éligibilité à des financements fédéraux (accreditors), accusés par le camp Trump d’être «basés sur une idéologie «woke»» et non sur le mérite. Par «woke», la Maison-Blanche et plus largement la droite américaine désignent les idées visant à promouvoir la diversité.» (Le Temps)
L’Allemagne pourrait consacrer une partie de son plan de relance de 500 milliards d’euros à attirer des scientifiques américains
Si la France a sans doute pris les devants en tentant d’attirer les universitaires américains, l’Allemagne a elle aussi des projets. Le plan du nouveau gouvernement prévoit un programme «1000 têtes» pour attirer les talents scientifiques internationaux. Il promet également une procédure de visa plus souple pour les universitaires et les étudiant·es venant de l’étranger.
«En ces temps de polarisation mondiale, nous maintenons l’Allemagne en tant que destination attrayante et havre de liberté académique pour les chercheurs du monde entier », indique le plan, bien qu’il ne mentionne pas explicitement les États-Unis ou son président Donald Trump.
L’UNIL dans les médias
Revue de presse UNIL 25 avril 2025
24Avr2025
Politique des hautes écoles
La participation au programme Erasmus+ va tripler la facture pour la Suisse
Dès 2027, la Confédération devra payer 170 millions de francs pour participer à Erasmus+, «plus du triple de la solution nationale actuelle». «Le prix est élevé, mais l’offre est beaucoup plus large que celle d’une solution suisse», explique Olivier Tschopp, directeur de Movetia, l’agence nationale pour la promotion des échanges et de la mobilité dans le domaine de l’éducation, financée par la Confédération. (RTS)
A noter que le programme Erasmus+ «n’est pas seulement un programme de mobilité pour les étudiantes et étudiants des hautes écoles», mais «il comprend également la formation professionnelle, les activités de jeunesse extrascolaires et le sport.» (RTS)
Universités suisses: absence de réactions face aux politiques américaines, mobilisation pour les coupes budgétaires suisses
Alors que 56 millions de dollars américains financent actuellement des projets académiques en Suisse (RTS), «à ce jour, aucune université ni institution académique de Suisse romande n’a encore osé dénoncer officiellement les attaques de l’administration Trump visant les milieux de la recherche scientifique.» En France, les plus hauts responsables de centres de recherche français ont pourtant pris la parole. Le 6 mars, le CNRS officialisait son soutien au mouvement «Stand up for science».
«Des réactions, c’est pourtant une des choses que l’on pourrait espérer, et pas seulement des universités à titre individuel, mais aussi des organisations faîtières, comme Swissuniversities, ou au niveau des académies des sciences…» fait remarquer Julia Steinberger, professeure de socioéconomie à la Faculté des géosciences et de l’environnement de l’Unil, coautrice du sixième rapport d’évaluation du GIEC et par ailleurs coprésidente du Collectif pour la liberté académique, la démocratie et la solidarité (CLADS). «Toutes les collaborations internationales qui utilisent les données de la science de la Terre, météorologiques ou sur le climat sont menacées, de fait», résume-t-elle. Elle explique l’absence de déclarations de la part des institutions suisses par «la peur de se faire taper sur les doigts, dans un contexte de coupes budgétaires qui affectent déjà les milieux de la recherche sur le plan national».
En effet, «cette semaine, les syndicats SIT et SSP, l’association ACCORDER et la CUAE ont envoyé aux étudiant·es et au personnel de l’Unige un appel à manifester le mardi 29 avril, en reprenant le slogan américain «Stand up for science»… mais pour dénoncer les 460 millions de francs de coupes budgétaires prévues par le Conseil fédéral dans les universités et hautes écoles suisses.»
Des discussions concernant les répercussions des politiques américaines anti-science ont toutefois lieu au sein de swissuniversities ou du Triangle Azur, le réseau de coopération des universités de Genève, de Lausanne et de Neuchâtel. Néanmoins, il n’existe aucune politique spécifique d’accueil des scientifiques américain·es.
Actuellement, onze projets collaboratifs sont en cours entre le Fonds national suisse (FNS) et la National Science Foundation (NSF), mais il est impossible pour le moment de savoir pour le FNS «si, et dans quelle mesure, d’éventuelles futures coupes budgétaires auront un impact sur [c]es projets collaboratifs».
- coupes budgétaires
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- politique – Etats-Unis
- rôle des universités
- rapport Gaillard
«Les universités suisses bénéficient de 56 millions de dollars américains: un atout menacé?»
Une dizaine d’universités et de hautes écoles suisses bénéficient actuellement de subventions du gouvernement américain pour un total de 56,4 millions de dollars. Au total, durant ces dix dernières années, ce sont 136,7 millions de dollars qui ont subventionné une quinzaine d’établissements suisses. Cet argent représente moins de 2% du financement des universités helvétiques. En effet, à titre de comparaison, le Fonds National Suisse a versé un total de 6,38 milliards de francs aux universités cantonales et 2,77 milliards au domaine des EPF entre 2014 et 2024. Toutefois, dans un contexte de mise sous pression des subventions helvétiques pour les domaines de la recherche et de la formation, les subventions américaines ne sont pas négligeables, en particulier dans la stratégie de diversification des sources de financement.
Les plus grands bénéficiaires des subventions américaines sont l’Université de Berne pour la recherche spatiale, l’EPFL qui a reçu des fonds majoritairement issus du Département de la défense, et l’Université de Zurich pour la recherche médicale.
Actuellement, les universités suisses sont dans l’incertitude quant à la stabilité de ces subventions. Une veille été mise en place à l’Université de Genève dans le but d’identifier l’éventuel impact de mesures américaines. En plus de fonds perdus, le domaine de la recherche suisse craint également une perte de liens stratégiques et d’échanges scientifiques entre la Suisse et les Etats-Unis.
«Au vu de la situation actuelle, un investissement fort et durable dans la recherche et l’innovation de la part de la Confédération — tant au niveau national qu’en faveur de la coopération de recherche avec l’Europe — est décisif», appelle le service de presse de l’université de Zurich. Invitée dans Forum, Estelle Revaz, conseillère nationale (PS/GE), invite également la Suisse à investir dans la recherche, la formation et l’innovation, afin de pouvoir se créer «une certaine indépendance par rapport aux Etats-Unis et à la Chine». «Malheureusement elle n’en prend pas du tout le chemin avec le dernier programme d’économies», déplore-t-elle. Elle invite également la Confédération à poursuivre des collaborations internationales avec l’Union européenne, puisque devenues «difficiles» avec les Etats-Unis. Elle ajoute que la politique de Trump envers les université est «un problème symbolique et éthique» qui «ne doit pas nous contaminer».
«La Suisse pourrait-elle être un bassin d’accueil pour les chercheur·euses de haut niveau ?»
«Une enquête de la revue spécialisée Nature le montre : trois chercheurs américains sur quatre envisagent de quitter le pays. Sur les 1600 personnes interrogées, certaines ont expressément cité la Suisse comme destination souhaitée, indique la rédaction sur demande.» Le bz Zeitung für die Region Basel s’est demandé si la Suisse pouvait réellement accueillir de potentiel·les chercheur·euses, alors que plusieurs pays et institutions européens sont déjà à la recherche de talents américains, telles la Grande-Bretagne, la France, la Belgique et l’Allemagne.
Alors que les universités suisses misent actuellement sur une stratégie «passive qui vise à rendre la place scientifique aussi attractive que possible et à attirer ainsi les talents», les hautes écoles n’observent pas encore d’augmentation des candidatures en provenance des Etats-Unis. Bien qu’il soit possible que la longueur des procédures de nomination soit en cause, un chercheur américain «critique l’inflexibilité des nouvelles nominations : les universités suisses ne sont pas particulièrement prêtes à accueillir des étudiants – sauf si l’on apporte la renommée d’un Thomas Zurbuchen, ex-directeur de l’agence spatiale américaine Nasa, ou d’un Didier Queloz, prix Nobel de physique. Ces deux chercheurs ont été appelés à l’ETH Zurich.» Le chercheur américain reconnu ajoute que la Suisse offre peu de postes permanents, et qu’il «observe depuis longtemps un déséquilibre entre l’excellent encouragement des jeunes chercheurs et le manque de perspectives à long terme». Finalement, il n’existe pas en Suisse d’options pour les couples de chercheur·euses. «Aux Etats-Unis, le partenaire obtient souvent un poste». Le chercheur estime donc qu’«un exode vers la Suisse n’est pas réaliste».
Alors que le conseiller aux Etats Baptiste Hurni (PS/NE) avait demandé, dans une intervention parlementaire, au Conseil fédéral d’élaborer des mesures afin de faciliter la venue en Suisse de chercheur·euses américain·es, le conseiller national Fabien Fivaz (Les Verts/NE) estime l’idée intéressante, mais questionne sa pertinence dans un contexte des mesures d’économie massives dans la formation à partir de 2027. «Pourquoi les chercheurs devraient-ils venir chez nous si nous ne pouvons pas leur offrir de perspectives ?», demande-t-il.
Le DFAE se retire de l’organisation d’une table ronde sur la Palestine à l’Université de Fribourg
Une table ronde publique intitulée «L’envers du décor de la démocratie humanitaire» aura lieu le 3 mai à l’Université de Fribourg. Elle aura pour but «d’interroger la politique suisse face au génocide en Palestine, à travers ses responsabilités humanitaires, diplomatiques et politiques». Initialement programmé comme intervenant, le Département fédéral des affaires étrangères (DFAE) s’est retiré de l’organisation du débat «à la suite d’un désaccord sur son déroulement».
«En mars, le DFAE annonçait aux étudiants disposer d’un diplomate prêt à participer à une rencontre, mais sans la présence des médias.» Un membre de la coordination estudiantine pour la Palestine Fribourg (CEP Unifr) explique alors: «Nous avons alors demandé la tenue d’un procès-verbal, ce qui nous a également été refusé. C’est là que nous avons compris que le DFAE ne voulait pas d’un événement public, ce qui n’était pas négociable pour nous.» Cela «ne permettrait pas un débat démocratique». Nicolas Bideau, chef de la communication du département, répond: «En tant que Département fédéral des affaires étrangères, avec la participation d’un haut fonctionnaire en charge d’un dossier sensible, nous avons pour ce genre d’exercice besoin d’un format qui puisse promouvoir le dialogue ouvert ainsi que des échanges d’opinions.» Il précise que «les discussions avec les médias appartiennent à un autre registre que celui avec les étudiants».
Parmi les autres intervenant·es de la table ronde se trouvent un ancien ambassadeur de Suisse au Moyen-Orient, une juriste palestinienne et consultante aux Nations Unies, une personne membre du mouvement BDS – une organisation engagée pour les droits humains – ainsi qu’une professeure de droit international à l’Université de Fribourg (Unifr).
«Plusieurs universités s’unissent contre «l’interférence» de Trump»
Mardi, des dizaines d’universités américaines, dont les prestigieuses Yale, Princeton et Harvard, ont dénoncé «l’interférence politique» de l’administration américaine.» «Nous parlons d’une seule voix contre l’ingérence gouvernementale sans précédent» menaçant «l’enseignement supérieur américain», s’inquiètent plus de 170 dirigeant·es d’universités et d’associations académiques, signataires d’une déclaration commune. «Nous sommes ouverts à des réformes constructives et ne sommes pas opposés à une supervision légitime du gouvernement», précisent les auteurs de ce texte, tout en s’opposant à l’«ingérence injustifiée du gouvernement» sur les campus universitaires et à toute «utilisation coercitive du financement public de la recherche».»
«Ce litige pourrait […] être tranché par la Cour suprême. Une victoire de Harvard pourrait également renforcer l’esprit de résistance dans d’autres universités, estime le professeur de droit Kermit Roosevelt. Mais une défaite pourrait signifier «la fin de la résistance».» (NZZ)
«L’idéologie antiscience des Etats-Unis»
Dans les colonnes de l’AGEFI, l’ancien conseiller national PDC et professeur honoraire de l’EPFL Jacques Neirynck explique, selon lui, les raisons de l’idéologie antiscience des Etats-Unis. Il écrit :
«Donald Trump s’acharne à miner la recherche américaine. Il reconnaît la seule domination de l’argent parce qu’il y est impliqué. Comme elle est menacée par la science, il la redoute et cherche à s’en prémunir. Il est appuyé par cette large fraction de l’opinion publique qui n’a d’autre formation que le primaire. […] [La science] obère le pouvoir des autocrates obscurantistes. Leur crainte naturelle de la démocratie suscite une alarme antiscience. La science transcrite en progrès technique entraîne de tels effets sur la société que la dictature des ignorants devient difficile. La lutte pour le pouvoir se double donc d’une persécution contre la recherche, tout comme le populisme engendre la xénophobie. […] Une dictature s’impose par la force et se maintient par la censure, l’exécution des opposants et l’emprisonnement des journalistes. Un président d’une démocratie qui s’en prend à la recherche scientifique a flairé le véritable ennemi.»
L’UNIL dans les médias
Revue de presse UNIL 24 avril 2025
Revue de presse UNIL 23 avril 2025
22Avr2025
Politique des hautes écoles
Le «paquet d’allègement 27» nuirait au développement de l’Université de Lucerne
La consultation sur le programme d’allégement budgétaire 2027 de la Confédération est actuellement en cours, qui prévoit des économies substantielles dans le domaine de la formation, de la recherche et de l’innovation (domaine FRI).
Comme entre autres swissuniversities, l’Université de Lucerne dit clairement non à ces plans d’économie. Dans un communiqué, l’Université, la Haute école et la HEP de Lucerne rejettent résolument la proposition de la Confédération et appellent le Conseil d’Etat du canton de Lucerne ainsi que les parlementaires fédéraux à s’engager activement en faveur d’un financement fédéral garanti et approprié de la formation et de la recherche. «Si les fonds fédéraux devaient être réduits, les hautes écoles sont tributaires d’un renforcement du financement cantonal afin de pouvoir continuer à remplir leur mandat de prestations avec une bonne qualité.»
«L’enseignement supérieur et la recherche constituent une ressource essentielle et un investissement pour l’avenir – les économies prévues seraient donc préjudiciables non seulement pour les institutions elles-mêmes, mais aussi pour l’ensemble de la Suisse et de ses régions : L’économie et la société seraient affaiblies, la pénurie de personnel qualifié serait aggravée et l’égalité des chances serait compromise.»
«Les universités se défilent – c’est mal calculé»
Alors que l’EPFZ a récemment annoncé ne plus se prononcer sur la géopolitique et que la politique suisse «s’incline» pour ne pas «fâcher Trump», la journaliste Sabine Kuster invite les universités à exprimer un positionnement clair vis-à-vis de la politique de Donald Trump. Elle écrit :
«La plupart des entreprises et des institutions de notre pays font preuve de tout le contraire de la protestation […] ici, au pays de la démocratie inébranlable, l’obéissance anticipée sévit également.»
«En tant qu’université, on ne peut rien obtenir de Trump, car il méprise la science en général. Les fonds de recherche seront de toute façon supprimés. En revanche, un positionnement clair renforcerait l’image de l’université et la rendrait crédible. Les institutions se surestiment si elles pensent que leur comportement servile sera remarqué en Amérique. Ici, ce sont les citoyennes et les citoyens qui le remarquent.»
«Harvard dépose une plainte contre le gouvernement américain»
Face au gel des subventions fédérales lui étant destinées, l’Université de Harvard a porté plainte lundi contre l’administration de Donald Trump devant un tribunal fédéral du Massachusetts. L’Université poursuit notamment le secrétaire à la santé Robert F. Kennedy Jr., la secrétaire à l’éducation Linda McMahon et le secrétaire à la défense Pete Hegseth. (SRF)
««Cette affaire concerne les efforts déployés par le gouvernement pour utiliser le gel de subventions fédérales comme un moyen de prendre le contrôle des décisions académiques à Harvard», a fait savoir l’université dans un document judiciaire. «Les actes du gouvernement empiètent non seulement sur le premier amendement (de la constitution qui garantit la liberté d’expression, ndlr) mais aussi les lois et réglementations fédérales», peut-on lire dans ce document, qui qualifie la décision gouvernementale «d’arbitraire».» (Blick)
«Les élus républicains ont par ailleurs annoncé [jeudi] avoir lancé une enquête sur Harvard au Congrès, l’accusant de violer les lois sur l’égalité. L’administration de Donald Trump a également menacé d’interdire l’accueil d’étudiants étrangers si elle n’acceptait pas de se soumettre à un contrôle en matière d’admissions, d’embauche et d’orientation politique.» (24 heures)
Le journal weltwoche.ch et l’Independent révèlent par ailleurs qu’«une lettre du gouvernement américain demandant la suppression des programmes de diversité aurait été envoyée «par erreur», se reféférant à un article du New York Times». «Il y aurait des déclarations contradictoires au sein du gouvernement : certaines sources parlent d’un «envoi prématuré», d’autres d’un projet interne qui aurait été envoyé par erreur. Néanmoins, le gouvernement a d’abord gelé plus de deux milliards de dollars de subventions et 60 millions de contrats gouvernementaux avec Harvard. L’université de Harvard a déclaré dans le New York Times : Même si la lettre était une erreur, les actions du gouvernement cette semaine ont des conséquences réelles pour les étudiants, le personnel et la réputation de l’enseignement supérieur américain dans le monde.» (weltwoche.ch)
L’UNIL dans les médias
«Dans ses cours à l’Université de Lausanne, Bruno Le Maire parle de tout, «sauf de la condamnation de Marine Le Pen»»
L’ancien ministre français Bruno le Maire donne depuis le début de l’année des cours de géopolitique aux étudiants de troisième année de bachelor à la Faculté HEC de l’UNIL, un cours fait partie de son mandat avec le centre Enterprise for Society Center (E4S), qui travaille conjointement avec l’Ecole polytechnique fédérale de Lausanne (EPFL), l’Unil et l’International Institute for Management Development (IMD). Un journaliste du Temps a participé à un cours dans lequel il est revenu sur des faits d’actualité et sur des questions géopolitiques. Il observe: «Les étudiants semblent ravis de ce cours et de l’expertise amenée par Bruno Le Maire.»
Revue de presse UNIL 22 avril 2025
«L’UNIL: toujours plus loin dans l’indécence!»
«Tandis que la destruction des Palestiniens s’accélère, à Gaza comme en Cisjordanie, le rectorat de l’Université de Lausanne maintient sa position rigide contre le professeur Joseph Daher. Un pas de plus dans l’ignominie, estime l’écrivain Quentin Mouron.»
17Avr2025
Politique des hautes écoles
Les purges de données américaines s’inspirent d’un modèle utilisé dans le monde entier
L’une des principales conséquences de l’assaut lancé par l’administration du président Donald Trump contre la recherche a été de mettre les données en péril, en modifiant le financement et l’accès aux dépôts de données et autres collections de données de recherches. Les données climatiques, sanitaires, environnementales et historiques ont toutes été retirées des sites web fédéraux. Ces dernières années, des collections irremplaçables ont été perdues dans le monde entier. Au Soudan, au Mali, en Afghanistan, par exemple, des actions coordonnées auraient pu atténuer l’ampleur des pertes de données, estiment Louise Bezuidenhout (Université de Leiden) et Hugh Shanahan (Université de Londres), qui ont rédigé l’article, souhaitant faire de la censure de Trump un catalyseur pour protéger la recherche partout dans le monde. Les inquiétudes concernant la perte de données accompagnent celles concernant le financement de la préservation des données. Des gouvernements démocratiquement élus – par exemple les Etats-Unis, l’Argentine, les Pays-Bas – ont changé radicalement de cap et les réductions drastiques des budgets de l’enseignement supérieur ont des conséquences importantes sur la recherche et la viabilité à long terme des ressources de recherche.
Et les auteurs de l’article regrettent également le géoblocage des ressources de recherche en libre accès pour les utilisateurs des pays sanctionnés par l’UE, les États-Unis et le Royaume-Uni. «Ces cas mettent en évidence l’influence des politiques nationales sur le système mondial de la recherche et la marginalisation continue de certaines communautés sur la base de valeurs et de politiques nationales. Dans un monde de plus en plus polarisé, des cas similaires de contrôle numérique sont susceptibles de proliférer. […] Quelles pratiques pouvons-nous adopter pour donner à la communauté universitaire l’agilité nécessaire pour répondre aux crises futures ? La science et l’érudition génèrent des connaissances partagées au niveau mondial qui servent l’humanité, et il est important qu’en tant que communauté mondiale de chercheurs, nous continuions à défendre notre liberté académique et l’intégrité de la recherche.»
- open access
- liberté académique
- politique – Etats-Unis
- gestion de données de recherche
- recherche – éthique
- open data
Les personnes actives ayant un diplôme universitaire ou une formation professionnelle supérieure seront majoritaires à partir de 2028
Selon les Scénarios de l’évolution de la population de la Suisse et des cantons 2025-2055 de l’OFS, en 2045, plus de 60 pour cent des personnes auront suivi une formation tertiaire. Aujourd’hui, ils sont à peine 50 pour cent. Le SRF pose la question si cette évolution est positive pour la compétitivité de la Suisse ou si on assiste à une «académisation» qui pourrait finalement alimenter la pénurie de main-d’œuvre qualifiée.
Rudolf Minsch, économiste en chef de l’association faîtière Economiesuisse, voit les choses de manière différenciée. «D’une part, les exigences ont augmenté dans de nombreux domaines professionnels, de sorte qu’il devient difficile d’exercer certains emplois sans diplôme tertiaire», explique-t-il. D’autre part, il déplore le fait que les diplômes des hautes écoles augmentent plus fortement que ceux de la formation professionnelle supérieure : «Cela ne sert pas à grand-chose de former encore plus de diplômés en sciences humaines et d’artistes». Et les universités devraient moins orienter leur offre en fonction des souhaits des étudiants que des besoins de la société et de l’économie. «En conséquence, il ne faut pas lier le financement des universités au seul nombre d’étudiants.»
swissuniversities défend la pertinence des sciences humaines et sociales et ses diplômé·es, qui apportent «grâce à leur large profil de généralistes les meilleures conditions pour la flexibilité professionnelle exigée aujourd’hui». C’est d’autant plus important que de nombreuses professions d’avenir n’existent pas encore aujourd’hui. Par ailleurs, swissuniversities s’est prononcé contre l’introduction des titres «Professional Bachelor» et «Professional Master» pour valoriser la formation professionnelle supérieure car un tel emprunt à des expressions académiques serait «trompeur».
Stefan Wolter, économiste de l’éducation, explique que la croissance du nombre de diplômé·es du niveau tertiaire est majoritairement due aux hautes écoles spécialisées et à une part élevée de la formation professionnelle supérieure, qui, quant à elle, reste constante. Il constate par ailleurs une «tertiarisation» croissante de la formation des enseignant·es dans les hautes écoles pédagogiques, des profils qui sont actuellement très demandés sur le marché du travail. «L’offre et la demande sont donc en harmonie.»
«L’ETHZ fait des économies en construisant un bâtiment somptueux»
L’ETHZ construit actuellement un nouveau bâtiment de physique sur le Hönggerberg à Zurich. Initialement prévu à 311 millions de francs, le budget de construction est finalement dépassé de 76 millions, soit de 25%. Sur le site d’information Nau.ch, l’économiste Hans-Ulrich Bigler dénonce ces dépenses de l’ETHZ dans un contexte de coupes budgétaires de la Confédération dans les domaines de la recherche et de la formation.
«On constate régulièrement que [le montant des versements budgétaires décidé par le parlement] est détourné pour financer des bâtiments somptueux. […] On ne comprend pas pourquoi il doit toujours s’agir de merveilles architecturales. Surtout si les moyens manquent. Mot-clé : programme d’économie de la Confédération», écrit Hans-Ulrich Bigler. Il conclut son article: «Une chose est claire. Si, d’une part, l’ETH se permet des dépassements de coûts de 76 millions pour le nouveau bâtiment et si, d’autre part, elle s’oppose avec véhémence à une économie prévue de 80 millions dans le cadre des efforts d’économie de la Confédération, cela est totalement déplacé.»
«L’UniNE en léger recul sur sa trajectoire climat»
«L’Université de Neuchâtel a publié vendredi passé son nouveau bilan climat. Si l’on observe une baisse globale de 11% des émissions de gaz à effet de serre par rapport à l’année de référence 2019, les chiffres de 2024 marquent un léger rebond (+1%) par rapport à 2023. […] Les principaux postes d’émission restent inchangés : les déplacements en avion représentent 41% du total, suivis par le chauffage (30%) et les trajets pendulaires (13%). […] Depuis 2019, l’institution neuchâteloise applique une règle plus stricte sur les déplacements professionnels : si une destination peut être atteinte en moins de dix heures de train, le remboursement n’est plus accordé en cas de vol.»
«Pour cette édition 2024, le bilan est sommaire : il ne prend donc pas en compte certaines causes d’émissions de CO2, comme la gestion des déchets. L’Université ne réalise une analyse complète que tous les quatre ans et la prochaine sera en 2026. Entre-temps, elle extrapole les données en fonction de l’évolution des effectifs du personnel et du corps estudiantin.»
«La CUAE organise son propre débat»
«La CUAE estime que [le rapport du comité scientifique au sujet de la place de l’université dans le débat public] ne répond pas aux demandes adressées par la Coordination étudiante Palestine (CEP) au rectorat: à savoir un positionnement clair sur le génocide perpétré par Israël à Gaza et la suspension des accords avec les universités israéliennes. Les étudiant·es présenteront donc leur propre rapport lors d’un événement public le 12 mai. A cette occasion, trois textes seront mis en dialogue: celui du comité scientifique, le rapport produit par les étudiant·es ainsi qu’un rapport de l’Assemblée universitaire sur la gouvernance écrit en 2019.»
«Sollicitée, l’université confirme son intention d’organiser une conférence sans être en mesure d’en communiquer la date».
«Les EPF veulent faire de la Suisse un pôle de l’IA»
«L’EPFZ, l’EPFL et d’autres hautes écoles suisses mettent au point un modèle helvétique de langage d’intelligence artificielle (IA), qui sera présenté cet été. Leur but est de positionner la Suisse en tant que lieu de développement et d’utilisation d’une IA transparente et digne de confiance.»
La HSG envisage de supprimer son master en durabilité
En raison de pressions économiques, l’Université de Saint-Gall (HSG) envisage de supprimer son master «Management, Organisation und Kulturtheorie» (MOK) qui devait, à partir de l’automne 2026, se transformer en «Master of Organizing Sustainability» (MOS). Des étudiant·es ont lancé une pétition (355 signatures mercredi) contre cette décision, et bénéficient du soutien du directeur de l’Institut d’éthique économique de la HSG, Thomas Beschorner.
«Cela aurait été une étape importante pour les progrès dont l’université a urgemment besoin dans le domaine de la durabilité », écrivent les initiateurs·ices de la pétition. Ils et elles craignent de plus que, «comme dans d’autres entreprises et universités d’Europe, l’esprit américain prenne le dessus et que des programmes sur la diversité et la durabilité soient supprimés». Ils et elles ajoutent que «l’arrêt du MOK crée un précédent qui légitime la suppression d’autres filières et certificats» et que «sans cette filière, la diversité de la HSG et sa reconnaissance internationale diminueraient».
«La réforme comprend des thèmes d’avenir comme le changement climatique, la biodiversité, l’économie et les droits de l’homme ainsi que les questions éthiques de la numérisation. La HSG ne devrait pas s’en priver», explique Thomas Beschorner. Il ajoute que selon lui, les entreprises et universités européennes devraient s’opposer fermement aux évolutions qui se propagent des Etats-Unis vers l’Europe.
«Selon un porte-parole de la HSG, le MOK est une filière coûteuse dont le nombre d’étudiants est en baisse. Le dossier va maintenant être soumis à différents comités. La décision finale revient au Conseil de l’Université. L’université dément tout lien avec la politique américaine.»
L’UNIL dans les médias
Revue de presse UNIL 17 avril 2025
«Devoir de mémoire – l’UNIL à nouveau pointée du doigt»
Dans une lettre ouverte adressée au recteur de l’UNIL, Frédéric Herman, l’ANPI (association antifasciste dotée d’une section à Genève) «demande à nouveau un geste fort sur le campus en l’honneur de Jean Wintsch [(1880-1943), professeur, rare opposant connu au doctorat de 1937]. Avec un argument solide: les experts éthiques de l’UNIL avaient également appuyé l’idée de renommer un espace «pour contrebalancer» l’honneur fait au dictateur, avançant le nom du professeur Wintsch, libertaire proche des milieux anarchistes. L’ANPI a déjà récolté les signatures de 116 noms de la société civile et poursuit désormais sa pétition en ligne.»
«Mais l’UNIL pour sa part répond déjà par la négative. L’idée d’honorer Jean Witsch «a été examinée dans le cadre plus large de nos réflexions sur la mémoire institutionnelle. À l’issue de cette analyse, la direction a choisi de privilégier d’autres formes d’actions»».
16Avr2025
Politique des hautes écoles
«Nos hautes écoles vont s’aligner sur le système américain»
La Confédération a planifié d’économiser, à partir de 2027, 460 millions de francs par an dans le domaine de la formation. Elle propose alors de doubler les taxes pour les étudiant·es suisses et de les quadrupler pour les étudiant·es étrangers·ères.
Le recteur de l’EPFZ, Günther Dissertori, parle d’un «changement de paradigme». Il s’inquiète : «Cette mesure est un premier pas vers la privatisation du système éducatif». Pour lui, une telle décision devrait être prise dans le cadre d’un large débat de société, et non pas sur la base d’un exercice d’économie à court terme. «Tôt ou tard, nos universités s’aligneraient sur le système américain», affirme-t-il. «Si les étudiants payaient autant pour leur formation, ils s’attendraient également à recevoir un diplôme. Cela pourrait entraîner une baisse de la motivation des étudiants. «Ils deviennent des clients et des clientes – et l’université se retrouve dans l’obligation d’apporter quelque chose». Cela affaiblirait l’engagement élevé dont font preuve les étudiants de l’ETH aujourd’hui.»
«Si l’EPF veut se conformer aux plans de la Confédération, elle doit économiser 78 millions de francs au total. Comme l’Ecole polytechnique est également concernée par les coupes prévues dans le Fonds national suisse, Innosuisse et d’autres domaines, il manquerait au total jusqu’à 125 millions de francs.»
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«Harvard tient tête à Donald Trump»
«Aucun gouvernement – quel que soit le parti au pouvoir – ne devrait dicter aux universités privées leur enseignement, le choix de leurs étudiants et de leur personnel ou leur domaine d’étude et de recherche», a défié le président de Harvard, Alan M. Garber, dans une lettre adressée lundi au personnel et aux étudiant·es de l’université. Le président de Harvard a également publié la lettre qu’il a reçue vendredi de la part de l’administration Trump. Le gouvernement demandait des sanctions contre les étudiant·es ayant participé aux manifestations contre Israël ou l’interdiction du port du masque, mais pas seulement. «Washington voulait avoir son mot à dire sur toute la politique d’engagement et d’admission des étudiants.» L’université devait également «renoncer à toutes les incitations visant à augmenter la diversité sur les bancs mais aussi derrière les pupitres d’enseignement».
Alan M. Garber a répondu que l’université continuait de prendre des mesures contre l’antisémitisme, mais «en respectant la loi et les libertés d’opinion et de la recherche».
Finalement, le président prévient que «le retrait du gouvernement de ces partenariats [les programmes de recherche médicale, de physique quantique ou liés à l’intelligence artificielle] ne met pas seulement en danger la santé de millions de gens mais compromet la sécurité et la vitalité de notre pays». (Le Temps)
«L’administration Trump a réagi le soir même [lundi] en réduisant les subventions de 2,2 milliards de dollars (1,8 milliard de francs) et les contrats de recherche pluriannuels d’une valeur de 60 millions de dollars (49 millions de francs).» Toutefois, «Harvard dispose de la plus grande réserve financière de toutes les universités américaines. A la fin de l’année dernière, les actifs de la fondation s’élevaient à 53 milliards de dollars. Il y a une semaine, le conseil de la fondation a annoncé l’émission d’obligations pour un montant de 750 millions de dollars. Elles ne compenseront toutefois que partiellement le manque de subventions.» (NZZ)
Mardi, pour intimider les autres universités tentées de suivre cet exemple, Donald Trump lui-même a menacé sur son réseau Truth Social : «Peut-être que Harvard devrait perdre son exemption fiscale et être imposée comme une entité politique, si elle continue de défendre sa ‘folie’ politique, idéologique, inspirée par/soutenant le terrorisme». (Bluewin)
«Harvard a montré l’exemple aux autres établissements d’enseignement supérieur en rejetant une tentative illégale et maladroite d’étouffer la liberté académique. Espérons que d’autres institutions suivront cet exemple», a écrit l’ancien président Barack Obama sur le réseau X. (Le Temps)
«Face à un racket fédéral, Harvard a envoyé son message le plus clair et le plus courageux à ce jour : nos valeurs ne sont pas à vendre», a déclaré le comité éditorial du journal étudiant The Harvard Crimson. (Le Courrier)
«Aujourd’hui plus que jamais, il est impératif de proclamer haut et fort que la liberté et l’autonomie académiques sont les piliers essentiels de toute université. Là où ces principes vacillent, la pensée critique, la recherche innovante et le progrès collectif sont en danger», a écrit sur X Yves Flückiger, président des Académies suisses des sciences, avant de remercier Harvard et son président «d’avoir résisté aux pressions de l’administration américaine».
«Harvard n’est pas la seule université à être confrontée aux exigences de l’administration Trump. Des universités d’élite comme Princeton, Cornell, Northwestern et Pennsylvania sont également sous pression. Au total, soixante établissements d’enseignement supérieur se trouvent actuellement sous la surveillance du département de l’éducation.» (NZZ)
Obligation d’un taux de présence élevé pour les étudiant·es en médecine de l’Université de Zurich
Récemment, la faculté de médecine de l’Université de Zurich a informé d’une réforme du programme d’études : elle adapte la 5e et la 6e année d’études en médecine humaine, et demande aux étudiant·es d’être plus présent·es dans les amphithéâtres lors des cours. Alors que le premier élément de réforme est généralement approuvé par les personnes concernées, le deuxième point semble plus problématique, surtout pour les étudiant·es qui travaillent en parallèle de leurs études. «Grâce aux enregistrements, je peux décider moi-même quand et où j’étudie la matière», explique un étudiant qui travaille à temps partiel pour pouvoir financer ses études de médecine. «C’est pourquoi je regarde souvent les cours le soir». Dorénavant, un code QR s’affichera afin de répondre à un questionnaire sur la matière qui vient d’être apprise durant les cours. «Celui qui n’a pas assez de points à la fin du semestre est recalé».
L’Université indique que «l’interaction personnelle entre les enseignants et les étudiants est décisive pour mener à bien des formats d’enseignement axés sur des cas concrets». «Selon l’université, les étudiants doivent suivre environ douze cours par semaine pour atteindre le seuil de réussite. Cela correspond à trois demi-journées. Les leçons peuvent être choisies en fonction des préférences personnelles et de la gestion du temps. Fin avril, l’université informera les étudiants concernés.»
L’UNIL dans les médias
Revue de presse UNIL 16 avril 2025
15Avr2025
Politique des hautes écoles
L’administration Trump gèle 2,2 milliards de subventions à Harvard
«L’administration Trump a annoncé lundi le gel de 2,2 milliards de dollars de subventions à l’université de Harvard. Celle-ci avait manifesté son refus de se plier aux exigences de la Maison Blanche suite aux manifestations propalestiniennes.» (RTS)
20 candidat·es pour le poste de recteur·ice à l’UNINE
Le processus de recrutement de la nouvelle rectrice ou du nouveau recteur de l’Université de Neuchâtel, lancé en février dernier, a attiré pas moins de vingt candidatures. Parmi elles, «de nombreuses candidatures de qualité», indique Didier Berberat, président du Conseil de l’Université. En été 2024, la procédure en avait attiré seulement 5.
La nouvelle rectrice ou le nouveau recteur devrait être nommé dans le courant de l’été, alors que l’entrée en fonction est prévue le 1er août 2025. «Comme il n’est pas sûr que la personne en question pourra se libérer rapidement, il sera probablement demandé à l’équipe qui compose le rectorat actuel si elle est d’accord de prolonger son mandat de deux ou trois mois.»
Des idées pour améliorer l’équité au travail
Iris Bohnet, professeure en économie à l’Université de Harvard, a récemment publié un livre sur l’équité à la place de travail («Make work fair»). Elle estime que plutôt que d’essayer de changer la mentalité des gens, «il est plus efficace de rendre le terrain de jeu équitable». Elle propose plusieurs mesures, comme l’anonymisation du processus de candidature.
Elle a notamment convaincu le comité du Prix Nobel de modifier le formulaire de proposition de candidatures pour permettre la proposition de plusieurs candidat·es : «Notre recherche a montré que nous faisons un choix multiple plus rationnel qu’un choix unique.»
Un autre exemple: «une grande entreprise australienne voulait savoir comment elle pourrait motiver les bons candidats et les candidates qui ont été rejetés de justesse à postuler à nouveau pour un autre emploi plus tard. Il s’est avéré que les femmes le faisaient deux fois moins souvent que les hommes. Nous avons posé quelques questions de diagnostic à la direction de l’entreprise : comment les candidats apprennent-ils qu’ils doivent postuler à nouveau? Et à qui écrivent-ils? L’entreprise a envoyé aux 20% les plus performant·es un e-mail les invitant à postuler à nouveau. Nous avons simplement ajouté une phrase à l’e-mail : «Vous faites partie des 20 meilleurs pour cent». Cette seule phrase a suffi à combler l’écart entre les sexes.»
Iris Bohnet avance par ailleurs qu’il est scientifiquement prouvé qu’un congé parental est favorable pour l’égalité des chances, et qu’il faudrait aussi introduire des incitations pour que les hommes prennent effectivement le congé de paternité.
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- égalité – origine nationale
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Une décennie après sa création, le Centre suisse islam et société de l’Université de Fribourg n’est plus contesté
Le Centre suisse islam et société (CSIS) de l’Université de Fribourg célébrera ses dix ans lors d’une manifestation ouverte au public le 6 mai. Ayant connu «une naissance mouvementée» (l’UDC avait été jusqu’au tribunal fédéral afin de «défendre son initiative demandant la fermeture du centre»), le centre a aujourd’hui une importance reconnue par «la plupart de [ses] interlocuteurs». Dans le cadre de cet anniversaire, ses directeurs, Amir Dziri et Hansjörg Schmid, sont interviewés par La Liberté.
«Le Centre suisse islam et société (CSIS) mène une activité variée mêlant recherche, enseignement interdisciplinaire, formation continue à vocation professionnelle et projets de transfert participatifs.» «Le CSIS est une structure de transmission du savoir entre l’université, la société et les communautés musulmanes», explique Hansjörg Schmid, l’un de ses directeurs.
«L’Université de Bâle réagit à la critique»
L’Université de Bâle a adapté son règlement sur la protection de l’intégrité personnelle et transformé son ancien service de coordination en service spécialisé dans l’intégrité personnelle (FPI). Ce dernier aura plus de ressources qu’auparavant. La démarche fait suite aux accusations selon lesquelles l’Université aurait protégé des auteurs de cas de harcèlement en automne dernier.
Dorénavant, il sera «possible de faire appel à une autre personne externe chargée de l’enquête, comme par exemple quelqu’un ayant des connaissances spécifiques dans le domaine de la violence sexuelle, mais qui n’est pas employé par l’université. L’indépendance d’une procédure doit ainsi être garantie.» Désormais, le délai dans lequel les personnes concernées peuvent déposer une plainte auprès du service juridique de l’Université est d’une année, contre six mois auparavant. Les plaintes peuvent concerner des incidents «de discrimination, de mobbing ou de harcèlement sexuel commis par une personne employée à l’université». «L’université peut clarifier des processus internes et décider de mesures telles que l’exmatriculation ou l’exclusion de l’université, mais elle ne peut pas engager de poursuites pénales. En cas de délits graves, les personnes concernées devraient porter plainte auprès de la police.» Le règlement entre en vigueur avec effet rétroactif au 1er janvier 2025, et son adaptation est «n’est apparemment qu’une étape parmi d’autres que l’université souhaite désormais franchir».
D’autres propositions d’amélioration actuellement à l’étude ont été faites par différents groupes universitaires comme la Skuba, l’Avuba et la Dozuba. Il s’agit par exemple de «formations obligatoires, d’informations sur la procédure de signalement à la FPI ou d’un nouveau poste de lanceurs d’alerte».
L’UNIL dans les médias
Revue de presse UNIL 15 avril 2025
14Avr2025
Politique des hautes écoles
Anna Fontcuberta i Morral: «Profiter du malheur des Etats-Unis pour attirer des scientifiques à l’EPFL ne serait pas très éthique»
«Le retour de Donald Trump inquiète la communauté scientifique. À l’EPFL, on observe avec tristesse les attaques contre la recherche. Sa nouvelle présidente Anna Fontcuberta i Morral dit refuser d’exploiter cette crise pour attirer des scientifiques américains, une démarche qu’elle juge contraire à l’éthique.» (RTS)
«Les tendances actuelles en provenance des Etats-Unis inquiètent la présidente de l’EPFL : c’est mauvais pour le monde. Mais il est impossible de lutter contre cela. «Nous devons simplement rester comme nous sommes et montrer que notre société fonctionne mieux».» (SRF)
«Une grande université allemande» prévoit de proposer davantage de sessions de recrutement dans la Silicon Valley au cours des prochains mois. «Comme l’explique un collaborateur à la NZZ, on veut expliquer aux Américains, dans le cadre d’ateliers, comment on peut étudier, faire un doctorat ou un postdoc en Allemagne. L’UE veut également augmenter son budget de recherche.» Dans le même article, une professeure américaine en médecine humaine s’inquiète : «Sans recherche, la prochaine génération de scientifiques manquera», que cela soit dans l’université, dans des start-ups ou dans l’industrie des pharmaceutiques. (NZZ)
Un dossier du Economist explique par ailleurs pourquoi même les riches universités privés comme Columbia ne semblent pas équipés pour faire face à la pression du gouvernement américain, entre autres manque de liquidités.
«Les Frères musulmans ont investi les universités»
«Spécialiste de l’islam politique, la Suisso-Tunisienne Saïda Keller-Messahli revient sur le «concours de Coran» que souhaitait organiser une association étudiante musulmane de l’Université de Genève et que la direction universitaire a finalement interdit.»
Le concours consistait à apprendre des passages du Coran par coeur. Saïda Keller Messahli qualifie une des sourates (passage de coran) choisies par les organisateurs du concours, l’AMEUG, de problématique, car elle «s’attaque aux chrétiens, aux juifs et aux polythéistes.»
«Il ne faut pas qu’ils [ces sourates] soient transmis dans le cadre d’un enseignement ou d’un concours comme souhaitait l’organiser l’association AMEUG de l’Université de Genève. C’est aux musulmans de mener un débat sur les versets violents du Coran, or malheureusement cette liberté de penser n’existe presque nulle part dans les pays où l’islam est religion d’Etat».
Elle avance: «ce que je trouve sournois dans certaines associations musulmanes et que les Frères musulmans savent très bien utiliser, c’est qu’elles s’emploient à ne pas apparaître comme des groupes religieux aux yeux de l’extérieur. Or ces associations sont religieuses.»
«Rester, malgré les attaques de Trump, est un acte de résistance»
Suite aux nombreuses attaques de Donald Trump envers la science et les universités, des journalistes ont demandé à des professeur·es suisses si ils et elles envisageaient alors de quitter les États-Unis.
Un climatologue suisse estime que sa carrière en tant que climatologue est terminée. «Je cherche par conséquent un emploi dans d’autres domaines.»
Pour Dieter Egli, biologiste suisse spécialiste des cellules souches qui fait de la recherche aux États-Unis depuis plus de vingt ans, «il ne s’agit pas seulement de la politique de Donald Trump ou de la suppression des fonds de recherche», il déplore aussi «la qualité de vie qui «stagne», le manque de sécurité par rapport à l’Europe ainsi que l’influence trop limitée de la population sur la politique.»
Pour Tina Kempin Reuter, politologue originaire du canton de Zurich et professeure à l’Université d’Alabama «il est important de résister aux directives imposées par l’administration Trump». «Je ne peux le faire que si je reste aux États-Unis et que je profite de mes privilèges, en me faisant par exemple le porte-parole de mes jeunes collègues», dit-elle.
Pour Stephan Meier, économiste argovien et professeur à la Columbia Business School à New York, «cela deviendrait compliqué si les étudiants étrangers ne pouvaient plus être sûrs de pouvoir terminer leur formation en raison des interventions de Trump et des attaques contre les universités.» Il réfléchit à quitter les États-Unis si la situation s’aggravait encore.
Finalement, selon Stephan Meier, «l’objectif des coupes budgétaires de l’administration Trump à Columbia n’est pas de lutter contre l’antisémitisme sur le campus, même si c’est un vrai problème». «En fin de compte, c’est la vision libérale du monde qui est visée. Trump mène une guerre privée contre les universités d’élite qui ne l’ont pas soutenu. Les événements auxquels nous assistons actuellement vont probablement se poursuivre.»
«Il faut plus de place en Master de médecine à Fribourg»
Suite à l’exil forcé dans une autre université suisse de plusieurs étudiant·es fribourgeois·es pour faire leur master en médecine cet automne, un mandat et une motion avaient été déposés au Grand Conseil fribourgeois, dans le but de corriger cette situation. Actuellement, le gouvernement propose de refuser la motion.
Le gouvernement est en effet «favorable à réintroduire le critère de domicile, qui privilégie les Fribourgeois», mais à des conditions respectant l’accord intercantonal universitaire et sans l’inscrire dans la loi. Ensuite, il est ouvert à la possibilité d’augmenter le nombre de places en master de médecine, mais uniquement après une analyse préalable déterminant la faisabilité de cette éventuelle mise en œuvre. L’analyse «devra également montrer s’il est possible d’inclure dans la formation d’autres partenaires hospitaliers, en plus de l’Hôpital fribourgeois et du Réseau fribourgeois de santé mentale.»
Le Conseil d’État propose alors de réintroduire le critère de domicile dans l’ordonnance limitant le nombre de places d’études en master, et cela dès la rentrée académique 2027-2028. Il réalisera également une analyse chiffrée sur la possibilité d’une augmentation de places d’études.
La voie des universités reste partiellement fermée aux titulaires d’une maturité professionnelle
«Le Conseil fédéral refuse de faciliter l’accès à l’université pour les titulaires d’une maturité professionnelle ou spécialisée. L’examen complémentaire reste la règle, au nom du niveau académique. Une position que regrette l’Union des étudiants de Suisse.»
Malgré une admission à l’UNIGE, une Gazaouie est refusée par le Secrétariat d’Etat aux migrations
Une jeune Gazaouie, après avoir obtenu, avant la guerre, «des résultats extraordinaires à son bachelor (95 sur 100)», a souhaité postuler pour un master à la Faculté de traduction et d’interprétation (FTI) de l’Université de Genève. Malgré son admission à l’Université, l’obtention de bourses d’études de près de 90’000 francs, et l’accord de l’Office cantonal de la population et des migrations à Genève, le Secrétariat d’État aux migrations (SEM) à Berne a annoncé son «intention» de s’opposer à cette demande.
«Ici, tout s’est mis en place. C’est une structure extrêmement compliquée à dresser, et ce veto du SEM est totalement incompréhensible. Il fait barrage à toutes les institutions qui soutiennent la jeune femme. De simples questions d’humanité devraient rendre certains choix évidents», explique Olivier Peter, choisi comme avocat par l’organisation Alama qui soutient l’étudiante. Le SEM motive sa décision entre autres par le fait que «le cursus retenu par la jeune femme pourrait être suivi ailleurs qu’en Suisse» et que «les probabilités de retour dans le pays d’origine à l’issue de ses études sont faibles».
«Cette «intention» du SEM est sujette à un «droit d’être entendu», qui pourrait encore l’infléchir et n’est donc pas définitive. Mais, au-delà du sort personnel de l’étudiante, elle a aussi de quoi heurter la volonté de l’Université de Genève. […] Soucieuse d’affirmer tout autant sa foi en la liberté académique que sa solidarité envers les universitaires de l’étranger (y compris de Gaza), elle a lancé toute une série de programmes – la Gaza Health Initiative, dispositif pour les chercheurs et chercheuses en danger – qui visent notamment à démontrer qu’elle n’est pas insensible à l’idée d’assumer son «rôle dans la cité».»
L’UNIL dans les médias
Revue de presse UNIL 14 avril 2025
11Avr2025
Politique des hautes écoles
Le FNS exhorte la Confédération à renoncer aux mesures d’allègement proposées
«Dans sa prise de position sur le « PAB 27 », le FNS s’est prononcé contre les mesures d’allégement de 10 % par an proposées par le Conseil fédéral en raison de leurs conséquences négatives pour l’économie et la société suisses.»
Les comptes du Canton de Vaud ont plongé dans le rouge en 2024
«L’exécutif cantonal a présenté hier ses comptes 2024. Déficitaires à hauteur de 369,2 millions de francs, ces derniers ne respectent plus le cadre légal du «petit équilibre». Des mesures d’assainissement s’imposent.» (Le Temps)
Le Conseiller d’Etat Frédéric Borloz, qui assure l’intérim aux Finances, avant que Christelle Luisier ne reprenne le flambeau en juin, affirme : «Nous allons travailler sur notre fonctionnement et maintenir les missions de l’État et les prestations à la population.»
«Dans un premier temps, les économies vont se faire sur les achats de matériel, sur les mandats de conseil, sur l’entretien des routes, des bâtiments, des forêts, des cours d’eau ou encore sur l’équipement informatique. Des contrats ne seront pas renouvelés et des conventions de subventionnement (CHUV, UNIL) seront revues.» (24 heures)
Les principaux défis du paysage FRI d’ici 2035, selon Carmen Baumeler
Carmen Baumeler, professeure et responsable de la recherche et du développement à l’École fédérale des hautes études en formation professionnelle (IFFP), désigne les trois plus grands défis du paysage FRI de son point de vue.
Promouvoir la recherche en éducation, la valoriser et utiliser les résultats de manière ciblée dans la pratique et la politique
«Les résultats de la recherche aident à adapter les méthodes d’enseignement et d’apprentissage aux défis actuels tels que l’intelligence artificielle ou à rendre le système éducatif plus perméable. Ces nouvelles connaissances peuvent et devraient être utilisées de manière encore plus ciblée dans la politique et la pratique – ce qui exige des efforts supplémentaires dans le domaine de la communication scientifique.»
Coopération plus étroite entre l’enseignement général et l’enseignement professionnel
«La pénurie de main-d’œuvre qualifiée concerne aussi bien les professions issues d’apprentissages (p. ex. infirmier·ères, informaticien·nes) que les professions académiques (p. ex. enseignant·es, médecins de famille). […] C’est pourquoi il est essentiel d’intensifier les échanges et la coopération entre les acteurs de l’enseignement général et professionnel, que ce soit au niveau secondaire II ou au niveau des hautes écoles et de la formation professionnelle supérieure.»
Promotion de l’apprentissage tout au long de la vie
«La sélection des jeunes au niveau secondaire I n’est pas optimale, car l’accès aux filières de formation dépend encore, entre autres, du contexte socio-économique. L’égalité des chances n’est donc pas garantie. […] Les changements de profession après la formation initiale sont fréquents. Pourtant, il existe des obstacles dans la mise en œuvre pratique de la perméabilité – par exemple dans la promotion d’un accès plus large à la maturité professionnelle ou dans la prise en compte des acquis individuels dans de nouvelles voies de formation. Des efforts supplémentaires sont nécessaires dans ce domaine.»
«La flexibilité dans les formations pour réduire la pénurie de personnel»
La présidente de swissuniversities et rectrice des HES-SO, Luciana Vaccaro, écrit: «Le 20 mars dernier, le Comité gouvernemental de la HES-SO, qui regroupe les ministres de tutelle des sept cantons fondateurs (GE, VD, NE, JU, FR, VS, BE), a signé avec le Rectorat la Convention d’objectifs 2025-2028, véritable feuille de route de l’institution, qui s’articule autour de quatre grandes missions: l’enseignement, la recherche, les contributions à la société et la politique institutionnelle.»
Selon la rectrice des HES-SO, la consolidation des formations bachelor et master et de leur caractère professionnalisant [dans ces conventions] traduit moyennant la flexibilisation des formations et la lutte contre la pénurie de personnes qualifiées. «Les deux sont intimement liés et s’insèrent dans une troisième priorité des objectifs de toute HES, la capacité des formations qui y sont dispensées d’être utiles à la société et de relever les grands défis de notre temps, entre durabilité et numérisation.»
L’Université de Bâle et l’Université de Berne ouvrent un centre de recherche
L’Université de Berne et l’Université de Bâle mettent en place un nouveau centre de recherche moléculaire. Soutenu par la Fondation Werner Siemens, ce projet doit contribuer au développement d’ordinateurs quantiques polyvalents.
L’UNIL dans les médias
Evincé par l’UNIL, Joseph Daher a plaidé sa cause
«Le professeur propalestinien et les représentants de l’université avaient rendez-vous mercredi au tribunal.» (24 heures)
Par rapport aux manifestations pro-palestiniennes et en faveur du ré-engagement du professeur Joseph Daher et à l’incident du 2 février, le rédacteur du journal Juif Tachles Edgard Bloch suggère que l’UNIL est d’orientation antisioniste, («ce qui sert souvent de couverture à l’antisémitisme»). (Tachles)
«Science et politique, les liaisons dangereuses»
Pour Marie-Hélène Miauton, entrepreneuse et essayiste, «Trop de scientifiques confondent science et politique! Ils portent ainsi atteinte à la crédibilité de leur milieu puisque, aux yeux du grand public, ils sont les garants d’une neutralité factuelle, d’une objectivité rassurante dans un monde complexe, d’une saine distanciation face aux émotions qui aveuglent.»
Parmi les trois exemples, elle nomme « la politisation qui règne désormais dans les universités romandes, sous couvert de soutien à la Palestine, en contradiction flagrante avec la mission et les principes de l’alma mater».
- rôle des scientifiques
- engagement politique
- rôle des universités
- image de la science
- conflit israélo-palestinien
Revue de presse UNIL 11 avril 2025
10Avr2025
Politique des hautes écoles
«La Commission européenne veut assurer la participation de la Suisse aux programmes de l’UE»
La Commission européenne a demandé mercredi l’approbation des Etats membres de l’UE (27 au total) afin de signer l’accord sur la participation de la Suisse aux programmes de l’UE (EUPA), paraphé la semaine dernière par les négociateurs représentant de Berne et Bruxelles. Le texte de l’accord règle notamment la participation financière de la Suisse qui «dépendra en partie du produit intérieur brut (PIB) de la Suisse», sans qu’une contribution financière concrète ne soit mentionnée dans le texte du contrat.
«L’accord permet une coopération dans les domaines de la recherche, de l’innovation et de la formation. […] Concrètement, la Suisse sera associée au projet de réacteur nucléaire de recherche civil ITER à partir de 2026 et à Erasmus+ à partir de 2027. La Suisse participant déjà au programme de recherche Horizon Europe depuis le 1er janvier, les chercheurs peuvent postuler pour des fonds.» (Blick) «Si elle ne signe pas cette année, la Suisse risque d’être exclue du programme de recherche.» (Watson)
La signature de l’accord sur l’EUPA est prévue pour novembre. L’EUPA pourra être appliqué provisoirement jusqu’à fin 2028 au plus tard. «Pour la participation à l’année de programme 2025, la Suisse verse sa contribution obligatoire à l’UE. Selon la secrétaire d’État Martina Hirayama, celle-ci s’élève à près de 630 millions de francs. Le Parlement l’a approuvée avec le paquet Horizon.» (Tages-Anzeiger)
Initiatives étudiantes pour des cafétérias véganes aux unis de Berne et Bâle
Mardi soir, le conseil des étudiants de l’Université de Bâle a voté en faveur d’une offre de restauration exclusivement végane d’ici 2030. La semaine dernière, le parlement des étudiants de l’Université de Berne a également voté en faveur d’une cantine végétalienne, sans date fixe de mise en œuvre. La proposition a été faite par l’initiative étudiante Plant-Based Universities (PBU), qui s’engage pour des universités véganes dans toute l’Europe. En Suisse, PBU est actif non seulement à Bâle et à Berne, mais également à l’ETHZ, à l’EPFL, à la ZHAW et à la Zürcher Hochschule der Künste.
Ces initiatives rencontrent néanmoins de nombreuses oppositions. «Une renonciation totale aux produits d’origine animale ne fait pas partie de la stratégie de la direction de l’université», annonce l’Université de Berne. L’institution souhaite néanmoins continuer à s’engager pour une alimentation durable. L’UDC de la ville de Berne n’est également pas très favorable à l’idée végane, qui serait une «grave atteinte à la sphère privée des consommateurs» et «contraire à la liberté économique». (Der Bund) Certain·es membres du conseil des étudiants de l’Université de Bâle veulent élaborer une pétition pour revenir sur la décision prise. (bz) Un tweet sur X de la conseillère nationale verte Meret Schneider, elle-même végane, déclare que cette démarche n’est «pas une bonne idée», car «elle durcirait les fronts». La conseillère nationale viserait plutôt une stratégie avec «plus de menus végétaux». (NZZ)
Il y a trois ans, le rectorat de l’Université de Bâle a décidé de créer une incitation financière pour l’alimentation sans viande en augmentant le prix de la variante non végétarienne. L’université de Bâle, qui cherche un nouveau prestataire pour ses cafétérias universitaires à partir de juillet, a publié un appel d’offre exigeant «une part sans viande d’au moins 60% de l’offre journalière à partir de mi-2026.» (bz) En 2023 la première cantine végane a ouvert à l’Université de Berne. (Der Bund)
Il y a cinq ans, le groupe ZFV a introduit à la cafétéria de l’Université de Lucerne un «concept de restauration essentiellement végétalien et végétarien». Toutefois, le concept a été interrompu au bout de deux semaines, dû à la pandémie de Corona. (NZZ) L’année dernière, l’Université de Neuchâtel a introduit une alimentation sans animaux. (Der Bund)
«L’étrange cas du professeur de l’EPFZ Tom Crowther»
Une vaste enquête a été menée par la NZZ sur «l’étrange cas du professeur de l’EPFZ Tom Crowther». Des accusations de harcèlement sexuel publiées dans les journaux du groupe Tamedia en août et décembre 2024 ont participé à atteindre la carrière du chercheur britannique, dont le contrat n’est pas prolongé et dont le groupe de recherche (une équipe de 40 doctorant·es, post-doctorant·es, scientifiques et autres collaborateur·trices) est dissous. Dans cette affaire, le droit d’être entendu de l’accusé semble avoir été abrogé. Les recherches de la NZZ indiquent que l’affaire est moins simple que ne le laisse supposer le compte-rendu de Tamedia. «Il s’agit d’une vidéo de téléphone portable qui a été transformée en affaire. Il s’agit d’accusations contre un professeur qui semblent douteuses. Et il s’agit d’une université qui laisse tomber son employé dans une procédure étrange.»
En effet, deux éléments semblent être particulièrement problématiques dans cette affaire.
Les articles du groupe Tamedia concernant le professeur accusé sont orientés vers les plaignant·es. Dans le premier article sur l’affaire publié août, les propos du professeur Tom Crowther sont à peine exposés et les éléments avancés en sa faveur ne sont pas repris. Dans le deuxième article publié en décembre, «Crowther ne s’exprime pas dans le texte. L’école supérieure lui avait demandé de ne pas s’adresser aux médias.»
Ensuite, la gestion de la crise par l’EPFZ est menée par «une procédure étrange», dans laquelle le professeur n’aura pas le droit d’être entendu. L’EPFZ a demandé à un cabinet d’avocats de la soutenir dans ses investigations en fournissant un rapport. Bien qu’on lui promette qu’il sera entendu, le professeur Tom Crowther doit garder le silence dans un premier temps. «Dannath [vice-présidente de l’EPFZ] rappelle à Crowther qu’il ne peut parler des accusations ni avec les collaborateurs de son groupe de recherche, ni avec ses partenaires, ni avec d’autres journalistes.» Et durant la procédure menée par ce cabinet d’avocat, «contrairement à ce qu’avait assuré le président de l’EPFZ en août, [Tom Crowther] n’a pas été interrogé.» Recevant le rapport du cabinet début décembre, l’EPFZ décide instantanément la mise à pied de Tom Crowther, dans un premier temps jusqu’à fin janvier. Le professeur peut emporter chez lui le rapport, dont «il ne peut en parler à personne, sauf à son avocat». «Mais les accusations contenues dans le rapport restent anonymes. Il ne s’agit pas d’une enquête officielle, mais seulement d’une clarification informelle, explique Julia Dannath. Cela signifie aussi que les preuves qui soutiendraient la perspective de Crowther ne sont pas demandées. Le professeur doit simplement accompagner le rapport de commentaires écrits.» Ainsi, «le professeur tente de réfuter le rapport du cabinet d’avocats. Il mentionne des documents qu’il n’a pas le droit de produire. Il fait référence à 44 collaborateurs, actuels et anciens, qui ont voulu l’aider et auxquels il n’a pas pu répondre, car l’EPF le lui avait interdit. En vain.» Finalement, le 17 janvier, le professeur mis à pied est tout de même officiellement interrogé. «Ce n’est que maintenant – alors qu’il est déjà clair qu’il doit quitter l’école supérieure – que Crowther peut présenter ces documents et prendre personnellement position», écrit la NZZ. «Le 20 février, Tom Crowther est finalement autorisé à prendre personnellement position sur les accusations de harcèlement – et à présenter d’autres documents : chats, photos, témoignages. Il l’avait demandé à Julia Dannath fin janvier. «There is so much evidence that I have not had the chance to show you», écrit-il dans un e-mail à la vice-présidente de l’EPFZ. Dannath lui assure que le rapport final de l’ensemble des investigations sur le cas Crowther sera rédigé de manière équitable. Ce document devrait être publié dans les semaines à venir.»
La NZZ, au vu du déroulé des procédures et publications, des interdictions de parole et de défense, se demande: «le professeur avait-il seulement une chance équitable de se défendre ?»
«Ce cas montre que les universités peuvent très vite se retrouver en difficulté lorsqu’elles doivent lutter contre de graves accusations portées en public contre un cadre supérieur. […] Après l’article de Tamedia cet été, l’ETH aurait pu garder son calme et analyser la situation avec précision. Elle a opté pour une autre voie. Au final, cette histoire ne laisse que des perdants : les journaux de Tamedia, qui pensaient avoir découvert un scandale et qui ont échoué en justice avec leur thèse. L’EPF de Zurich, qui a mené des enquêtes douteuses et qui ne cesse d’avancer de nouveaux arguments contre Crowther. Les collaborateurs du Crowther Lab, qui doivent se trouver un nouvel encadrant ou qui vont perdre leur emploi. Et Tom Crowther, un chercheur autrefois sollicité, qui doit tout recommencer à zéro», conclut l’article de la NZZ.
- direction des hautes écoles
- harcèlement sexuel et sexisme
- harcèlement moral – mobbying
- gestion de conflit
Le Conseil fédéral s’est penché sur les possibilités d’accès aux études universitaires et aux hautes écoles pédagogiques pour les titulaires d’une maturité professionnelle
«Le 9 avril 2025, le Conseil fédéral a adopté deux rapports donnant suite à des postulats, dans lesquels il examine les possibilités de faciliter l’accès aux études universitaires et aux hautes écoles pédagogiques (HEP) pour les titulaires d’une maturité professionnelle ou spécialisée. Il arrive à la conclusion que les dispositions actuelles ont fait leurs preuves. Il recommande aux cantons de procéder à un examen approfondi des différentes possibilités d’optimisation concernant l’accès à la formation préparant à l’enseignement au degré primaire.»
«Plus que jamais, nous devons faire face à l’antisémitisme»
Le ministre allemand de la Recherche, Cem Özdemir, a présenté aujourd’hui les résultats de la deuxième enquête rapide sur l’antisémitisme dans les universités, commandée par le ministère fédéral de l’Éducation et de la Recherche (BMBF). Pour la première fois, les directions des établissements d’enseignement supérieur ont été interrogées en plus des étudiants.
L’étude le montre : Les statistiques restent inchangées depuis le sondage de 2024, environ six à sept pour cent des étudiants ont des attitudes antisémites, «l’antisémitisme est donc moins répandu parmi les étudiants que dans la population générale. Environ 40 % des établissements d’enseignement supérieur font état d’incidents antisémites. La grande majorité des établissements d’enseignement supérieur ont mis en place des points de contact pour lutter contre l’antisémitisme, deux tiers ont organisé des réunions d’information, des tables rondes ou des expositions sur le thème de l’antisémitisme.»
L’UNIL dans les médias
Interpellation : «Peut-on travailler sereinement à l’UNIL ?»
Lors de la séance du Grand Conseil vaudois, Aurélien Demaurex a fait une interpellation en réaction à l’incident du 2 avril dernier au sein du bâtiment Géopolis de l’Université de Lausanne (UNIL): «La situation est alarmante : lorsqu’un employé finit à l’hôpital et que la Direction est tournée en dérision sur les réseaux sociaux, il devient difficile de travailler sereinement au sein de l’Université.»
Face à cette situation «préoccupante», Aurélien Demaurex (et 20 cosignataires) posent les questions suivantes au Conseil d’État :
- Le Conseil d’État a-t-il abordé avec la Direction de l’UNIL les dérives inquiétantes liées aux manifestations sur le campus?
- Le Conseil d’État estime-t-il nécessaire de déposer plainte contre les auteurs des agressions?
- Le Conseil d’État envisage-t-il des mesures sécuritaires pour garantir la sécurité des employés, quitte à se substituer à la Direction si celle-ci se montre incapable d’agir?
Revue de presse UNIL 10 avril 2025
9Avr2025
Politique des hautes écoles
UNIGE: «Démission au comité scientifique»
Suite aux révélations d’un plagiat au sein du rapport du comité scientifique de l’Unige sur la question du rôle de l’Université dans le débat public, un étudiant membre du comité a démissionné du comité. Selon lui, ce plagiat est «un fiasco qui doit être assumé par l’ensemble des membres du comité, moi y compris.» Il ajoute: «Je ne veux pas non plus être la caution étudiante d’un rapport dont je ne partage d’aucune manière les conclusions.» Il constate d’ailleurs «l’absence au sein du comité scientifique de membres du corps intermédiaire, assistant·es ou chargé·es de cours par exemple, qui «auraient été peut-être mieux armé·es pour débattre avec des professeurs et des politiciens, membres de ce comité.» Il considère aussi que cette commission n’était pas le lieu propice à d’autres points de vue que celui de l’opinion de l’institution.» (Le Courrier)
«L’étudiant estime que le groupe a failli à sa mission: «La situation à Gaza continue d’appeler un positionnement affirmé de notre université, comme cela a été le cas avec la Russie. Mais le comité n’a jamais su répondre à cette contradiction.»» (Le Temps)
«La fuite des chercheurs américains»
«Entre financements annulés ou menacés de l’être, crainte de censure et d’atteinte à leurs libertés, de plus en plus de chercheurs ou d’aspirants chercheurs réfléchissent à quitter les Etats-Unis.» L’annonce du départ de Jason Stanley, professeur de philosophie et spécialiste du fascisme à l’Université américaine de Yale, pour rejoindre le Canada a mis en évidence le questionnement actuel des chercheur·euses américain·es. «C’est une période un peu surréaliste pour les scientifiques car nous ne savons tout simplement pas ce qui va se passer», explique Karen Sfanos, directrice d’un programme de recherche à l’Université Johns-Hopkins.
Plusieurs universités européennes et canadiennes ont déclaré avoir lancé «des initiatives pour attirer les talents américains». «Pour autant, l’option du départ est loin d’être accessible à tous, insiste une jeune chercheuse en sciences du climat souhaitant rester anonyme, les étudiants et doctorants étant les premiers affectés par les coupes budgétaires mais aussi les moins expérimentés, donc «ceux qui ont le moins de chance d’avoir le profil que les institutions de l’UE espèrent attirer».»
L’UNIL dans les médias
Le SSP répond à la direction de l’UNIL concernant les accords institutionnels avec l’Université hébraïque de Jérusalem
Suite à la réponse de l’Unil au Syndicat suisse des services publics (SSP) concernant la demande d’application immédiate des recommandations préconisées par le rapport d’expert-e-s, le comité du groupe Hautes Ecoles du SSP réitère sa demande à l’Unil.
Revue de presse UNIL 9 avril 2025
«Joseph Daher sur tous les fronts»
«L’éviction du professeur Joseph Daher de l’Université de Lausanne mi-février mobilise toujours dans les milieux académiques et militants. Hier soir, le chercheur était invité à Genève par la CUAE, le syndicat des étudiant·es de l’université de Genève. Il y est venu présenter son nouveau livre, Gaza, un Génocide en cours. Palestine, Proche Orient et Internationalisme.»
«Aujourd’hui, le chercheur […] est convoqué aux Prud’hommes dans le cadre du conflit qui l’oppose à son ex-employeur. Il demande des mesures provisionnelles lui permettant d’enseigner en attendant le jugement sur le fond. Le Syndicat des services publics (SSP) appelle à la mobilisation lors de cette séance publique en fin de journée.»
Par ailleurs, ces dernières cinq journées des vidéos de soutien de 31 personnes ont été publiées sur le compte instagram de SSP Vaud.
8Avr2025
Politique des hautes écoles
«Trump rend l’Université de Berne nerveuse»
Donald Trump menace les universités américaines de réduire leurs fonds de recherche. Cela pourrait mettre en danger certains projets de l’Université de Berne. Actuellement, l’institution participe à 15 projets dits «fédéraux américains», pour un budget de 13 millions de dollars (11 millions de francs). Leur durée est de deux à cinq ans. «Une grande partie de ces fonds de recherche provient en premier lieu des National Institutes of Health, qui dépendent du ministère américain de la santé. Rien qu’au cours des 19 dernières années, près de 50 millions de francs auraient ainsi été versés à Berne pour la recherche médicale.» (Nau.ch) Concrètement, un projet de recherche sud-africain sur le VIH risque d’être réduit. Il porte sur le traitement et la prophylaxie des infections dans le pays.
L’Université de Berne risque également d’être impactée au niveau de ses données de recherche. L’Université collabore avec l’agence spatiale Nasa, en particulier concernant les données d’observation des satellites et des instruments de l’agence, et dont le budget sera probablement massivement réduit selon certains rapports. Les sciences du climat seraient également impactées à Berne. «Le meilleur modèle climatique avec lequel je travaille vient du NOAA Geophysical Fluid Dynamics Laboratory à Princeton», explique Thomas Frölicher, professeur au département de physique climatique et environnementale à Berne.
Actuellement, il arrive que des chercheur·euses européen·nes renoncent à se rendre aux Etats-Unis dans le cadre de conférences, congrès ou projets de recherche.
«L’université [de Berne] organisera le 1er mai une séance d’information interne sur la politique de recherche américaine. Il s’agira de discuter de la manière dont l’université et la communauté scientifique suisse pourraient réagir aux attaques de Trump contre la science.» (Der Bund)
- coupes budgétaires
- financement public
- liberté académique
- politique – Etats-Unis
- gestion de données de recherche
- collaboration entre hautes écoles
UNIGE: «Chercheuse plagiée, débat annulé»
Suite à la révélation du plagiat d’un chapitre entier du rapport du comité scientifique de l’Université de Genève sur «le rôle des universités dans le débat public», le rectorat a décidé d’annuler une discussion publique qui devait avoir lieu ce mardi 8 avril. Ce débat devait discuter des conclusions du document officiel. «Lundi vers 17 h, l’UNIGE a annoncé le retrait du rapport de son site internet et la reconnaissance par le Rectorat du plagiat. Ce dernier a demandé au comité scientifique de veiller à un référencement correct des travaux de Cécile Laborde. Toute mesure disciplinaire reste à ce stade réservée.» (La Tribune de Genève)
«Le rapport sera-t-il rétracté? Quid des éventuelles suites judiciaires si l’université d’Oxford et la politiste Cécile Laborde déposaient une plainte pour non-respect du droit d’auteur? Le ou les plagieur·es seront-ils et elles sanctionné·es?» questionne le journaliste du Courrier.
«Pour la CUAE, «ce plagiat démontre un manque de scientificité flagrant de la part du comité et l’absence totale de remise en question et de confrontation d’idées de la part de ses membres». L’association estudiantine demande aux membres du comité scientifique de «démissionner», et à la communauté universitaire «de se désolidariser du rapport du comité et d’admettre l’existence d’un plagiat».» (Le Courrier)
L’UNIL dans les médias
Revue de presse UNIL 8 avril 2025
«Le directeur de la sécurité de l’Uni de Lausanne blessé dans un incident»
«Le directeur du Service de sécurité, environnement et prévention (UniSEP) de l’Université de Lausanne récupère d’une «commotion cérébrale», indique-t-il à Watson par téléphone.» La version des faits du directeur d’UniSEP et celle des activistes propalestinien·nes impliqué·es divergent concernant l’incident qui s’est passé lors d’une manifestation pro-palestinienne et contestataire sur le non-renouvellement du contrat du professeur Titulaire Joseph Daher à l’UNIL.
Sollicité suite à l’incident par Watson, le rectorat de l’université répond qu’il «évalue les éventuelles suites à donner» et rappelle qu’«il y a des règles et des processus pour l’utilisation des locaux de l’Unil, voir la directive 5.1» et que «toute utilisation des locaux est soumise à autorisation».»
Aurélien Demaurex, député vert’libéral au Grand Conseil vaudois, a annoncé vouloir déposer mardi 8 avril «une interpellation demandant au Conseil d’Etat de prendre position sur l’incident en question».
7Avr2025
Politique des hautes écoles
«Le rapport de l’UNIGE sur son rôle politique soupçonné de plagiat»
«Analysant le rôle de l’université de Genève dans le débat public, un rapport de l’institution reprend, sans la citer, une publication d’une chercheuse française. La direction de l’Unige dit prendre «très au sérieux» le risque d’un possible plagiat et va l’examiner «dans les meilleurs délais».» (Le Courrier)
Cette information, dévoilée par le Courrier, jette le doute sur la crédibilité du rapport.» (RTS)
«L’assurance qualité du diplôme européen risque de réinventer la roue»
La Commission européenne envisage de développer le diplôme européen, pierre angulaire du projet d’Espace européen de l’éducation. L’un des principaux problèmes de ce projet est l’assurance qualité.
Selon Peter Lievens, vice-recteur chargé de la politique internationale et de l’interculturalité à la KU Leuven (Belgique), membre de l’alliance Una Europa, l’UE devrait exploiter les outils et l’expertise qui ont fait leurs preuves avant de mettre en place un nouveau système. «Pour s’adapter à ce paysage et éliminer les obstacles à la coopération, nos structures évoluent rapidement. C’est pourquoi nous nous méfions d’une proposition d’assurance qualité interinstitutionnelle pour les alliances, telle qu’elle figure dans la proposition de recommandation du Conseil relative à un système européen d’assurance qualité et de reconnaissance, qui est actuellement examinée par le Conseil de l’UE.
«À ce stade, il est difficile d’imaginer qu’un tel système puisse compléter ou remplacer les processus d’assurance qualité existants. Toute initiative en matière d’assurance qualité pour les programmes conjoints devrait simplifier le paysage actuel ; investir du temps et des ressources dans de nouveaux systèmes et processus non testés risque au contraire de créer des couches supplémentaires de bureaucratie et de perdre l’adhésion des universités. […] Pour que l’enseignement supérieur européen soit réellement inclusif, les barrières doivent être abaissées, et rapidement. Cela signifie qu’il faut apporter des améliorations tangibles, dans le domaine de l’assurance qualité et au-delà, dès que possible, afin d’alléger la charge qui pèse sur les universités et leur personnel.»
«Analyse externe achevée : la procédure d’évaluation du FNS au banc d’essai»
«Des expert·es externes ont procédé à une analyse du format de CV et de la procédure d’évaluation du FNS. Leur rapport final livre de précieuses indications et recommandations pour l’optimisation de ses processus.»
Etats-Unis: «Liberté d’expression, anatomie d’une instrumentalisation»
«Symbole de l’identité du pays, le concept se retrouve au cœur d’une bataille des idées globalisées. Entre sa défense absolue face à la censure et la nécessité de réguler les discours de désinformation, le débat s’enflamme.»
Donald Trump a notamment déclenché une série de mesures ciblant les minorités, avant de s’adonner à une purge des termes jugés inadéquats par l’administration fédérale. ««Women», «racism» ou «pollution», «gender», «bias», ou encore «covid» figurent dans une liste de centaines de mots à bannir des sites de l’administration publique, et des recherches scientifiques sujettes à des subventions.
«Pour la sémiologue Cécile Alduy, c’est un glissement dangereux. «Si l’attaque du langage n’est pas suffisante pour fonder la qualification de fascisante, il faut rappeler que tous les régimes fascistes ont opéré une mainmise sur les mots et la capacité de penser par soi-même», analyse la professeure de littérature et de civilisation française à l’Université Stanford, citée par La Croix. Empêcher de nommer les travers et les dysfonctionnements de la société revient selon elle à soumettre le peuple, en «l’obligeant à une pensée unique». Elle précise: «La langue, c’est à la fois ce qui nous permet de penser […], de communiquer, de débattre et donc de construire un espace politique pluraliste, d’écoute et d’échange, où a lieu une confrontation positive des idées.» »
«L’ETH Zurich laisse sans réponse un questionnaire américain sur un projet de recherche»
Le service de presse de l’ETHZ a confirmé avoir laissé sans réponse un questionnaire de l’administration américaine sur un projet de recherche. L’ETHZ «justifie sa décision de ne pas remplir le questionnaire par le fait que les informations demandées «n’ont aucun rapport avec le projet de recherche concerné». De plus, ce type de rapport «ne correspond pas aux pratiques scientifiques habituelles». L’EPFZ ne sait pas quelles seront les conséquences de ce refus de répondre au questionnaire.» (RTS)
«En Suisse il y a un cadre légal qui garantit la liberté académique, et c’est ça qui fait foi pour nous», s’exprime dans Forum Luciana Vaccaro, présidente de swissuniversities. Elle ajoute que swissuniversities n’a pas émis de recommandations de réponse pour le formulaire. L’EPFL indique ne pas avoir reçu de questionnaire.
«A Genève, l’université voit de plus en plus grand»
Le Conseil d’Etat genevois a adopté un crédit d’investissement de 41 millions de francs pour permettre à l’UNIGE d’acquérir et d’aménager un bâtiment actuellement propriété de la RTS. Le projet de loi sera présenté à la Commission des travaux du Grand Conseil et adopté en plénière. Les travaux sont prévus jusqu’en 2031. Sur la même rive de l’Arve, le nouveau Centre des sciences physiques et mathématiques sera terminé en 2032, tandis que de l’autre côté de la rivière un nouvel édifice sera opérationnel en 2027, accueillant les facultés d’économie et de management ainsi que des sciences de la société.
Ces travaux s’inscrivent dans une démarche de rassemblement des activités de l’Université «disséminées à travers la ville», tout en répondant à l’accroissement de la fréquentation de l’Université (plus de 3000 nouveaux membres du corps estudiantin dans la décennie à venir).
Renouvellement d’accréditation européenne pour la HET-PRO
La HET-PRO (Haute Ecole de théologie protestante, à Saint-Légier (VD)) vient de «voir sa reconnaissance européenne confirmée». Elle a obtenu un renouvellement pour cinq ans de son accréditation par l’European Council for Theological Education (ECTE). Il y a quelques mois, l’école avait été accusée de «lieu de radicalisation» par un professeur honoraire de l’UNIL.
La Haute Ecole de théologie espère obtenir cette année son statut de haute école spécialisée, au niveau suisse. «Nous souhaitons avant tout que nos étudiants soient jugés sur la qualité de leur formation et de leur travail, et non sur des considérations administratives», explique David Richir-Haldemann, professeur à la HET-PRO.
Deux jours pour se sensibiliser aux situations de handicap
«Les 8 et 9 avril, dans le cadre de la campagne «UNIGE sans obstacles», deux journées de sensibilisation au handicap sont organisées à Uni Mail. Au programme: ateliers immersifs et rencontres avec des personnes concernées.»
L’UNIL dans les médias
«Innovation sociétale: l’Université de Lausanne fédère une dynamique porteuse d’une société plus résiliente»
«Avec son HUB Entrepreneuriat et Innovation, l’Unil favorise des synergies nouvelles entre des étudiants et des acteurs sociétaux et économiques multiples. Une diversité de profils autour d’un même enjeu: innover au service du bien commun.» Anne Headon, directrice du HUB Entrepreneuriat et Innovation de l’Unil, et Emilie Romon Carnegie, responsable de son pôle d’expertise en innovation sociétale sont interviewées par Le Temps à ce sujet.
Revue de presse UNIL 7 avril 2025
4Avr2025
Politique des hautes écoles
Comment l’Europe entend séduire les scientifiques américains et protéger la liberté académique
«La nouvelle responsable de la recherche de l’Union européenne, Ekaterina Zaharieva, s’exprime dans Nature sur les moyens d’attirer les scientifiques américains mécontents et de réduire la bureaucratie liée aux subventions.» Elle affirme qu’«avant même l’arrivée de la nouvelle administration américaine, elle s’était engagé à faire de la préservation de la liberté académique et scientifique une priorité absolue de son mandat, et ajoute : «nous allons même proposer des mesures législatives l’année prochaine.»
Par ailleurs, elle se déclare favorable à une association indienne aux programmes de recherche: «Je pense que nous devrions entamer des négociations sur son association. S’il y a une volonté politique des deux côtés, nous pouvons terminer les négociations en moins d’un an.»
L’UNIL dans les médias
«Le petit-fils de Mandela fait le buzz contre Israël dans les universités romandes»
Selon les recherches de la NZZ, Zwelivelile «Mandla» Mandela relaye la propagande du Hamas et entretient des liens avec des autocrates du monde entier. Le 23 mai 2024, «l’association palestinienne de l’université de Lausanne» l’aurait invité à un événement à proximité de l’Université de Lausanne. Selon cette association, l’événement devait initialement se tenir sur le campus, mais a dû être déplacé dans une salle privée en raison de retards d’organisation.
Le lendemain, Mandela s’est également exprimé à l’Université de Genève, à l’invitation de l’association des étudiants musulmans et d’autres groupes. Selon les informations de la NZZ, peu avant la manifestation, l’UNIGE avait reçu un message contenant des informations sur l’orateur. Plusieurs photos y étaient jointes : Sur l’une d’entre elles, Mandela apparaît aux côtés du leader du Hamas Ismail Haniya, tué depuis lors, et sur l’autre, Mandela pose devant un portrait du commandant Kassem Soleimani des Gardiens de la révolution iraniens, lui aussi tué. Le commentaire de Mandela sous la photo : «Nous saluons les héros de la lutte palestinienne». «Malgré cet avertissement, l’Université de Genève a décidé d’accepter la tenue de la conférence.»
«Par mesure de précaution, le responsable de la communication de l’université a assisté personnellement à l’événement. [Il] a alors pu constater une «accentuation très claire du rejet de toute forme d’antisémitisme et d’islamophobie». Les manifestations de Lausanne et de Genève n’ont pas été organisées uniquement par les étudiants, mais ont pu voir le jour grâce à ce que l’on appelle le Forum musulman européen (EMF). Le président de ce forum, un certain Abdul-Vakhed Niyazov, serait un «vieil ami» de Vladimir Poutine et fondateur du groupe «Muslims in support of president Putin».
«L’experte autrichienne en islamisme Nina Scholz, qui s’intéresse depuis longtemps à l’EMF, considère cette organisation comme un instrument de guerre hybride menée par Poutine contre l’Europe et Israël. Pour le Kremlin, il s’agit de renforcer les organisations qui poursuivent des objectifs antidémocratiques et anti-occidentaux.»
Revue de presse UNIL 4 avril 2025
3Avr2025
Politique des hautes écoles
«Horizon et Erasmus débloqués»
«La Suisse va réintégrer l’ensemble des programmes de recherches européens auxquels elle était associée avant le coup d’arrêt de 2021, à la suite de la rupture des négociations bilatérales prononcée par Berne.» (Le Temps) «Les représentants de Berne et de Bruxelles ont paraphé mercredi l’accord sur la participation de la Suisse aux programmes de l’UE. […] Les participants suisses aux programmes pourront obtenir directement des fonds européens et diriger des consortiums avec des organisations des Etats membres de l’UE.» (Le Courrier)
L’«accord sur les programmes de l’UE» fait partie du «paquet d’accords» pour prolonger les bilatérales. Il ne devrait toutefois pas entrer en vigueur avant un éventuel vote positif des Suisses en 2028. Il pourra toutefois être appliqué de manière anticipée dans le domaine de la recherche. «Il s’agit de six programmes qui concernent la recherche en général (Horizon Europe), la mobilité étudiante (Erasmus+), le nucléaire (Euratom et ITER), le numérique (Digital Europe) et la santé (EU4Health). […] Le calendrier varie toutefois d’un programme à l’autre. Horizon Europe, Euratom et Digital Europe entrent immédiatement en vigueur avec un effet rétroactif au 1er janvier, cela pour des questions de financement. La collaboration avec le réacteur thermonucléaire expérimental international (ITER) reprendra en 2026. La participation au programme EU4Health ne sera actée pour sa part qu’avec l’entrée en vigueur du paquet d’accords, au plus tôt en 2028. Quant à Erasmus+, un outil auquel les représentants des étudiants suisses sont très attachés, il faudra attendre 2027. Pour celui-ci, il faudra d’abord régler le problème de son financement. Contrairement à Horizon Europe, il n’est pas encore assuré.» (Le Temps)
«Défendre les sciences sociales»
Dans le contexte américain actuel d’attaque des sciences du climat et des sciences sociales, mais également par rapport à plusieurs polémiques en France, Irène Peireira, sociologue et philosophe, cofondatrice de l’IRESMO, défend les sciences sociales dans les colonnes du Courrier. Elle avance que très souvent, le discours de l’extrême droite sur les sciences sociales consisterait à affirmer que les universités sont remplies de «gauchistes». […] La réalité, c’est qu’à partir du moment où l’on étudie les inégalités sociales et les discriminations sociales – un pan important des travaux en sociologie –, on constate bel et bien l’existence effective d’inégalités et de discriminations.»
Par ailleurs, «une des grandes difficultés pour le grand public, c’est que les résultats scientifiques comme ceux des sciences sociales reposent sur des méthodes qui ne sont pas connues. Ce que l’on voit dans l’espace public, ce sont des résultats. […] Une autre difficulté tient au fait que les sciences sociales, comme d’autres sciences, sont en partie mathématisées à l’aide de statistiques. […] En outre, la statistique conduit à dépasser les exemples pouvant être observés par tout un chacun pour généraliser des résultats. Ce qui veut dire que les résultats statistiques peuvent ne pas correspondre, aux yeux du public, à ce qu’il a l’impression d’observer au quotidien à partir de cas isolés.»
Irène Peireira conclut : «Si l’extrême droite n’apprécie pas les sciences sociales, c’est qu’elles ne valident pas ses thèses en dépit de différentes tentatives.»
«Plus d’un million pour la recherche sur les organes génitaux féminins et sur le cancer»
Deux groupes de recherche lémaniques ont reçu mardi le prix scientifique Leenaards 2025, d’un montant de 1,4 million.
Le premier groupe de recherche dirigé par la Doctoresse Jasmine Abdulcadir (HUG) développe un outil pour mesurer la sensibilité des organes génitaux féminins dans le cadre de l’accompagnement des femmes victimes d’excision. «Le projet bénéficiera à toutes les femmes souffrant de troubles de la sensibilité génitale, domaine où les mesures scientifiques objectives sont encore « largement insuffisantes ». Les personnes présentant des blessures génitales suite à un accouchement ou des affections neurologiques sont aussi concernées.» (RTS)
L’autre équipe de recherche vient de l’EPFL et de l’Université de Genève et est dirigée par le Professeur Li Tang (EPFL). Elle se concentre sur les personnes atteintes d’un cancer résistants aux immunothérapies, se focalisant sur la structure des cellules cancéreuses. «Le groupe de recherche espère ouvrir la voie à de nouveaux traitements plus efficaces en ciblant une vulnérabilité mécanique de ces cellules.» (RTS)
«Pourquoi la science est-elle autant attaquée aux Etats-Unis?»
Le podcast Le Point J de la RTS interviewe Emmanuelle Perez-Tisserand, historienne spécialiste des Etats-Unis et instigatrice du mouvement Stand Up for Science en France sur les raisons des attaques envers la science aux Etats-Unis. La chercheuse explique:
«Il y a un dégraissage massif des emplois fédéraux. C’est une vieille idée conservatrice selon laquelle le gouvernement ne doit pas avoir une place trop grande dans la société et l’économie.» Il y a aussi «une attaque contre la dette publique qui serait, selon les républicains, trop importante, donc il faut réduire les budgets fédéraux.» Les universités sont particulièrement visées, étant vues comme des lieux de production de savoirs critiques pouvant s’opposer à l’agenda conservateur. Les intérêts des industries extractivistes jouent également un rôle, cherchant à minimiser les recherches sur le changement climatique. On peut également inscrire ce mouvement anti-science dans une histoire plus longue, le fait de semer le doute sur le consensus scientifique. C’est ce qu’on appelle les marchands de doutes.
Des dynamiques similaires sont observées ailleurs dans le monde. L’exemple le plus récent est l’Argentine de Javier Milei. Il a coupé un nombre important de financements, notamment dans les sciences humaines et sociales, dans les universités et la recherche, incitant à rechercher des financements dans le privé, ce qui pose la question de l’indépendance scientifique. En Europe aussi, en Hongrie ou en Turquie, des chercheur·euses ont été inquiété·es quant au sujet de leur recherche ou sur le financement des universités.
La recherche mondiale est affectée par cette situation aux Etats-Unis. «Près d’un quart de la recherche mondiale est produite aux États-Unis. Si elle est affectée, c’est tout le système qui est touché.» Certaines opérations de récupération de données sont actuellement en cours pour sauver ce qui peut l’être.
Julia Steinberger, également interviewée dans cet épisode du Point J en tant que professeure, chercheuse et membre du Collectif pour la liberté académique, la démocratie et la solidarité (CLADS), déclare que «les attaques contre la science aux Etats-Unis concernent aussi la Suisse.» Il s’agit de projets de collaboration, de bases de données, d’infrastructures qui sont menacés. Elle ajoute que la science est elle aussi attaquée en Suisse, mais dans ses capacités, c’est-à-dire à travers les coupes budgétaires que subit actuellement le domaine. «Cela va à l’encontre de ce que nous devrions faire, c’est à dire de compenser les pertes aux Etats-Unis», dit-elle.
L’UNIL dans les médias
Demande de «création de postes stables à l’UNIL»
En mars 2025, ACIDUL, l’Association du corps intermédiaire et des doctorant·e·s de l’Université de Lausanne, a envoyé un courrier à la direction de l’UNIL afin de demander l’augmentation du nombre de postes pérennes au niveau du corps intermédiaire. Ce courrier, qui a également été envoyé au Conseil d’État vaudois, fait suite au sondage lancé par ACIDUL fin 2023 auprès du corps intermédiaire de l’UNIL, et dont les résultats ont été discutés en 2024 avec les associations facultaires du corps intermédiaire.
Voici les besoins demandés, exprimés par les membres des sept facultés de l’UNIL:
- l’augmentation de postes pérennes, en principe à temps plein, au niveau du corps intermédiaire
- l’autonomisation des postes de MER en FBM
- la révision des cahiers des charges des MER1 afin de leur garantir suffisamment de temps pour la recherche
- la reconnaissance de la valeur des MER1 dans la recherche et l’enseignement à l’UNIL
- la réduction du nombre d’heures d’enseignement pour un temps plein des MER2
- l’ajout de tâches d’enseignement aux cahiers des charges des premiers et premières assistantes, si demandé
- la limitation du recours aux chargé·e·s de cours
- le maintien des postes de MA, avec en parallèle des réflexions sur les processus de stabilisation actuels
Revue de presse UNIL 3 avril 2025
2Avr2025
Politique des hautes écoles
«Qu’apportent les études à l’individu et à la société?»
Dans un commentaire de la Neue Zürcher Zeitung, Stefan Legge, vice-directeur de l’Institut de droit et d’économie à l’Université de Saint-Gall se demande ce que les études apportent réellement à l’individu et à la société, en particulier si elles sont plutôt «un investissement ou un bien de consommation pour les étudiant·es».
Le professeur écrit: «L’État suisse subventionne les études dans une large mesure, notamment dans l’espoir que les diplômé·es gagnent des salaires élevés et fournissent ainsi des recettes fiscales sous-financières. Nous devrions donc examiner dans quelle mesure les études constituent effectivement un investissement rentable. […] Les études n’ont pas seulement été subventionnées par l’Etat, mais elles sont également liées à des coûts d’opportunité substantiels : Pendant de nombreuses années, les gens ont essentiellement renoncé à un revenu du travail et l’Etat a dû supporter des pertes fiscales correspondantes. Beaucoup d’argent a donc été investi.»
Après une brève analyse des données de l’Office fédéral de la statistique (OFS) sur les revenus professionnels bruts standardisés en 2023 pour des emplois à plein temps cinq ans après la fin des études, Stefan Legge ajoute : «Je suis bien sûr conscient que les études peuvent être utiles au-delà du simple calcul financier des coûts et des bénéfices. Mais il est au moins plus difficile de justifier des subventions publiques si le calcul financier n’est pas pertinent. Et elle l’est encore moins si l’on considère qu’environ un tiers des diplômé·es universitaires ne travaillent qu’à temps partiel. […] Nous avons tendance à rendre le fait d’être étudiant·e attractif. On peut douter que cela n’ait que des effets positifs. Les études deviennent aussi un bien de consommation lorsqu’elles procurent du prestige et des moments agréables.»
Finalement il conclut : «La Suisse devrait également se demander si le nombre de 270 000 étudiants est trop élevé et si tous ces jeunes gens investissent au mieux leur temps et l’argent des contribuables qui leur est consacré. Les appels maladroits à «plus d’argent pour l’éducation» ne servent pas à grand-chose. Des économies dans le domaine de l’éducation peuvent également être utiles si l’on considère que les études ne doivent pas être considérées comme un investissement en bloc – et encore moins comme un investissement rentable dans tous les cas.»
- financement public
- politique – Suisse
- rôle des universités
- impact des universités
- retour sur investissement (ROI)
«L’Espagne renforce les règles pour les universités privées»
En Espagne, pour 50 universités publiques, on compte aujourd’hui 46 universités privées. Pour le gouvernement, ce déséquilibre menace l’égalité des chances dans l’enseignement. En effet, les universités privées ne sont souvent ouvertes qu’aux étudiant·es aisé·es, et les diplômé·es du secteur public ne sont pas aussi bien loti·es que ceux·celles du secteur privé. Le gouvernement souhaite désormais renforcer les règles pour les universités privées. Elles devront à l’avenir accueillir au moins 4’500 étudiant·es en cinq ans et répondre à des critères de qualité plus stricts.
L’UNIL dans les médias
Revue de presse UNIL 2 avril 2025
«Les soutiens du professeur Joseph Daher maintiennent la pression sur l’Université de Lausanne»
Mardi, une manifestation de plusieurs dizaines de personnes en soutien au professeur Joseph Daher a eu lieu à l’UNIL. «Trois pétitions en sa faveur ont été remises au rectorat: une première signée par 215 membres du corps enseignant de l’Unil, une seconde signée par un millier d’étudiants et étudiantes et une troisième paraphée par plus de 2200 soutiens nationaux et internationaux, issus en grande partie du monde académique. Ces pétitions, portées par le Collectif pour la liberté académique, la démocratie et la solidarité (CLADS), évoquent une « procédure arbitraire » qui « s’inscrit plus généralement dans un contexte politique de pressions et de répression contre les scientifiques » solidaires de la cause palestinienne.» Mercredi, une conférence sur les attaques contre la liberté académique en France et aux Etats-Unis se tiendra à l’UNIL. La conférence est coorganisée par le CLADS. (RTS)
«[Le collectif Camp Unil Palestine] a exigé l’application du rapport d’éthique publié en janvier par l’université, qui préconise une réévaluation de certains accords avec des instituts israéliens et leur suspension temporaire. Puis, il a sommé l’Unil de réintégrer le professeur en histoire et sciences politiques Joseph Daher, récemment licencié.» (Le Courrier)
À Genève également, des étudiant·es propalestinien·nes se sont à nouveau réunis «pour protester contre les massacres de civils qui ont repris à Gaza et pour dénoncer l’absence de prise de position de leur université à ce sujet». «Dans un rapport rendu début mars, un comité similaire à celui de l’Unil avait conclu de son côté qu’il ne fallait pas reconsidérer les collaborations avec les institutions israéliennes. Le rectorat de l’Université de Genève donnera sa position officielle le 24 avril.» (RTS)
Quelques membres du corps enseignant se sont prononcé·es en solidarité avec Joseph Daher. (Le Courrier)
«Lorsque des manifestants ont essayé de s’introduire dans le bâtiment Geopolis, avec une espèce d’immense tranche de pastèque, poussée sur un charriot, [un] agent de sécurité a tenté de leur barrer le passage. Il a alors été pris à partie par plusieurs personnes, qui l’ont fait tomber.» Il s’est tapé la tête par terre et aurait perdu connaissance et dû être emmené dans un hôpital. (20 minutes)
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