La santé psychique des étudiants de l’EPFZ s’est détériorée entre 2019 et 2024. Selon un sondage, environ un·e étudiant·e sur sept dit ne pas aller bien, les plaintes les plus fréquentes étant anxiété, problèmes de sommeil, faible estime de soi, symptômes dépressifs, épuisement et désespoir. Ce problème préoccupe la direction de l’institution, qui a annoncé une réforme des plans d’études: dès septembre 2027, de nouvelles grilles horaires et de nouveaux règlements d’examen entreront en vigueur. La principale modification est le passage de trois semaines de congé annuelles à dix : sept en été, la semaine de Pâques actuelle ainsi qu’une semaine supplémentaire en automne et une autre fin février. Cette réforme vise à alléger la de travail des étudiant·es. D’autres mesures sont également prévues: la durée maximale des études est prolongée, et en cas d’échec à un groupe d’examens, il n’est plus nécessaire de tout repasser, mais seulement ce qui était insuffisant. (NZZ)
Il ne s’agit pas seulement de prendre plus de vacances, mais de créer du temps pour des emplois ou des stages. Le recteur de l’EPFZ Günther Dissertori souligne que «le nombre de semaines d’études ne dit rien sur la qualité des études».
Nic Cantieni, président de l’association des étudiant·es, salue la réforme qui «aide à mieux concilier les études avec le travail, la famille et les loisirs.»
L’économie voit cette réforme d’un bon oeil. Le président d’Economiesuisse , Christoph Mäder, estime : «Si les très bonnes connaissances et la très bonne formation des étudiant·es à l’EPF sont complétées par un lien accru avec la pratique, cela ne peut être que précieux, tant pour l’économie que pour les étudiants.
La réception au sein du corps professoral, n’est pas unanime. En effet, «il y a beaucoup de travail à faire pour les départements et les enseignants», souligne Nicolas Gruber, chef du département des sciences de l’environnement, qui salue néanmoins l’extension de la pause estivale. Le mathématicien Thomas Willwacher doute de son côté qu’il soit possible à l’avenir d’enseigner autant de matières en supprimant autant de temps d’apprentissage. Un autre professeur doute également que les études à l’ETHZ puissent maintenir leur niveau.
Le recteur, qui s’attendait «à une plus grande révolte», considère que les réactions sont dans l’ensemble plutôt positives. Il réfute la suggestion du journaliste de la NZZ qu’il s’agit d’une «concession pour la Génération Z», : ««Ils sont super. Et ils sont aussi très résistants». Il ne s’agit pas simplement de donner plus de vacances aux étudiants, dit-il. Les semaines de congé supplémentaires en été sont utilisées pour effectuer des stages ou pour exercer une activité professionnelle. « Ce sont des expériences importantes qui peuvent aussi leur être utiles pour leurs études.»