Les incidents antisémites ont augmenté en de nombreux endroits, y compris dans les universités, depuis l’attaque terroriste du Hamas contre Israël et la guerre qui se poursuit dans la bande de Gaza, aux Etats-Unis et en Allemagne. Selon des personnes interrogées, il n’y a pas eu d’incidents dans les universités de suisse allémanique. Des manifestations à l’EPFZ et à l’Université de Zurich en faveur de l’intifada ont été interdites, et les étudiant-es juifs et juives qui l’avaient dénoncé ont l’impression d’avoir été entendus par les dirigeant-es des hautes écoles.
Le Professeur en études juives Alfred Bodenheimer à Bâle ne constate pas d’antisémitisme structurel dans les Hautes Ecoles suisses,«qui restent ouvertes à tout le monde», mais il constate que des tendances antisémites qui existaient depuis plus longtemps s’exacerbent dorénavant, par exemple dans la filière des études urbaines (Urban studies) à l’Université de Bâle, qui mettaient à un niveau le sionisme, le racisme et le sexisme. Un guide correspondant de cette filière a entre-temps été retiré ou adapté. Alfred Bodenheimer se réfère aussi aux événements autour du Centre pour études sur le moyen orient à l’Université de Berne, qui a été fermé entre-temps. Un maître de cours y avait notamment publié des post [sur le réseau X] faisant l’éloge du Hamas. Alfred Bodenheimer met en garde contre de telles tendances. Auparavant cela aurait été de l’alarmisme non fondé, mais dorénavant «toutes les personnes à l’université ne partent plus du principe que peu importe qui ils sont, quelles convictions ils ont, ils peuvent vivre dans un «safe space».» Ceci se voyait, selon lui, dans le fait que les étudiant-es et enseignant-es ne parlent plus ouvertement de leur identité juive. A cause de cette «situation généralement tendue», un réseau d’enseignant-es universitaires juif-ves a été créé. La plupart des environs 100 membres viennent de l’Allemagne, de l’Autriche ou, comme Alfred Bodenheimer, de Suisse.