«Malgré les risques pour leur carrière, certains chercheurs rejoignent des actions de désobéissance civile.»
27 Jan 2023
27 Jan 2023
«Malgré les risques pour leur carrière, certains chercheurs rejoignent des actions de désobéissance civile.»
11 Jan 2023
La scientifique en sciences de la terre
15 Nov 2022
Dans sa récente publication, le Conseil suisse de la science examine comment renforcer l’efficacité de l’expertise du conseil scientifique en Suisse. Les auteurs concluent qu’il n’existe pas de mécanisme de conseil adapté à toutes les catégories de situations. Le point de convergence de ces recommandations est la conviction que les mondes politique et scientifique doivent mieux se connaître et se comprendre, afin de se renforcer dans leurs rôles respectifs.
Une des recommandations est d’organiser régulièrement des rencontres entre autorités politiques et les organisations scientifiques afin d’échanger sur les menaces et défis qui se profilent. Et pour les membres des task-forces scientifiques, le Conseil suisse de la science juge nécessaire de clarifier les règles de collaboration et de communication au préalable.
14 Nov 2022
«Un groupe d’étudiants universitaires a monté récemment le projet Maé, au sein de l’Association des étudiants en médecine de Genève (AEMG). Première étape pour la jeune formation: décrypter le système de santé pour le restituer au grand public et à la communauté étudiante. Elle organise une conférence au Centre médicale universitaire de Genève ce 11 novembre, en présence de Mauro Poggia.»
20 Oct 2022
La professeure de l’UNIL Julia Steinberger qui a fait couler beaucoup d’encre pour s’être assise sur une autoroute, bloquant la circulation au nom de l’association « Renovate Switzerland ».
Certain-es saluent son courage (Tages-Anzeiger) et d’autres critiquent une telle implication par rapport au poste qu’elle occupe au sein de l’UNIL et l’exemple qu’elle présente.
Les auteurs de l’article de la NZZ écrivent: «Pour les universités, de tels engagements publics de leurs chercheurs sont à la fois une malédiction et une bénédiction : d’une part, ceux-ci doivent transmettre leur savoir à la société. D’autre part, elles doivent craindre pour leur réputation et, en fin de compte, pour les fonds que la politique met à leur disposition. Le dilemme de la science : si elle est trop différenciée, elle est à peine perçue. Si elle opère de manière frappante, le reproche d’activisme surgit rapidement. Dans le cas extrême, ses représentants ne sont plus pris au sérieux parce qu’ils prennent trop parti dans un débat.»
Augustin Fragnière, directeur adjoint du Centre de compétences en durabilité de l’UNIL et coordinateur du rapport sur «l’engagement public des universitaires», a soutenu l’action de la professeure: «Il est question d’une action ou d’une prise de position publique et normative, c’est-à-dire sur «ce qu’il faudrait faire» dans tel cas de figure. Cet engagement peut prendre de nombreuses formes: conférence, intervention dans les médias, manifestation ou encore désobéissance civile. Selon nous, l’engagement en soi ne pose pas de problème. Il est possible et devrait même être soutenu.» Par ailleurs, «La neutralité scientifique, qui serait prétendument mise à mal par un engagement politisé, n’existe pas vraiment puisque la science est intégrée à la société.» (24 heures)
La Weltwoche estime que l’UNIL devient un foyer pour des activistes «woke».
20 Oct 2022
Dimanche passé, des activistes de l’association «Renovate Switzerland» a bloqué pendant près d’une heure un pont Zurichois. Le jour avant, une de ces activistes, «membre de Scientist Rebellion», a organisé une conférence à l’Université de Fribourg sur le thème de l’activisme climatique. Selon l’auteur de l’article Frank Scheffold, professeur en physique à l’Université de Fribourg et ancien membre du Conseil national de la recherche du FNS, le choix des conférenciers et le lieu de la conférence laissent supposer que l’organisation derrière le symposium souhaitait surtout réseauter et recruter des nouveaux activistes.
«Ce mélange douteux d’activisme et d’événement universitaire montre une fois de plus que le débat sur le climat doit être placé sur une base plus large, y compris dans le milieu universitaire. Les universités et leurs scientifiques ne doivent pas laisser le sujet à un petit groupe de personnes.»
L’auteur regrette que «Les climatologues et les activistes s’expriment constamment, mais les voix d’autres scientifiques, économistes et spécialistes des sciences sociales ne sont souvent pas entendues ou seulement mentionnées en marge.»
L’auteur met un garde contre un mouvement qui ne restera peut-être pas toujours sans violence.
16 Août 2022
L’avocat spécialisé dans les médias Ralf Höcker soutient juridiquement la doctorante en biologie dont la conférence sur le genre à l’Université Humboldt de Berlin a été empêchée. Dans un entretien avec la Neue Zürcher Zeitung (NZZ), l’avocat, [qui a déjà défendu le président turque Recep Tayyip Erdogan et le Pape émérite Benoît XVI], explique comment il défend ses client-es victimes de «tentatives d’annulation».
Concernant Marie-Luise Vollbrecht, il accuse l’université de lâcheté. «La direction de l’université a peur d’une poignée d’activistes hurlants qui pourraient également l’accuser de transphobie. Pourtant, de tels reproches ne peuvent pas vous atteindre. Mais dans les universités et associations, c’est la peur des activistes qui domine. On pense que : Si nous ne nous distançons pas de cette personne, nous serons les prochains.»
L’université avait notamment publié un communiqué de presse dans lequel elle se distançait de certains propos tenus par la doctorante, car ils seraient contraires à la charte et aux valeurs de l’université. Pour Ralf Höcker, ces déclarations de l’Université Humboldt sont illégales et violent également la liberté de la science. Il déclare qu’ils vont s’y opposer en justice afin que cette citation disparaisse et ne colle pas à la peau de sa cliente toute sa vie. «Un employeur a un devoir d’assistance envers ses employés. L’université a violé cette obligation et doit à nouveau remplir son devoir d’assistance.» défend-t-il.
12 Juil 2022
Les articles d’opinion rédigés par des membres du nouvel Institut de politique économique suisse (IWP) de l’Université de Lucerne suscitent beaucoup de réactions [en Suisse allémanique]. Son secrétaire général René Scheu est un chroniqueur régulier du Blick, dans lequel il s’est récemment fait remarquer en affirmant que le vélo n’était pas durable. L’économiste Martin Mosler a écrit dimanche dans la Neue Zürcher Zeitung contre les subventions au chauffage. Et le directeur Christoph A. Schaltegger a qualifié dans le journal Finanz und Wirtschaft les subventions de la Confédération de «pots-de-vin pour les cantons». L’un des objectifs de l’IWP est de contribuer à la «formation de l’opinion publique», comme l’indique l’institut sur son site Internet.
«L’IWP ne vise pas la provocation, mais une recherche pertinente et une communication compréhensible des résultats», commente le directeur de l’institut Christoph A. Schaltegger. «Si nous parvenons à faire les deux, les résultats peuvent et doivent faire parler – la science n’est pas réservée au petit cercle des scientifiques, mais à l’ensemble de la société».
11 Juil 2022
Le mouvement Opération Libero a presenté son texte d’initiative pour surmonter le blocage entre la Suisse et l’Union européenne (UE) concernant l’accord-cadre. Le mouvement, majoritairement composé par des jeunes, exige que le gouvernement Suisse soit obligé de négocier et de conclure un accord avec l’UE.
Pour le moment, aucun parti gouvernemental soutien l’initiative. Cependant, Opération Libero peut compter sur le soutien de l’Union des étudiant-e-s de Suisse (UNES). »Les délégués de notre association ont des positions politiques divergentes. Mais nous sommes tous d’accord sur cette question : la jeune génération a besoin de toute urgence d’une solution à la question européenne. C’est pourquoi nous soutenons cette initiative», explique Maxime Barthassat, membre du comité. Pour l’UNES, c’est la participation au programme d’échange Erasmus+ qui est au premier plan. Selon le journal, depuis l’exclusion, les séjours dans une université à l’étranger sont devenus «beaucoup plus onéreux», avec pour conséquence que seuls les étudiant-es privilégié-es pourraient encore se l’offrir.
23 Juin 2022
«Les députés français auront droit, eux aussi, à une formation dédiée aux grands enjeux du climat et de la biodiversité. Plus de 35 scientifiques, dont des experts du Giec et de l’IPBES (structure équivalente, mais qui travaille sur la biodiversité), seront présents à l’Assemblée nationale du 20 au 22 juin pour donner de courtes formations aux parlementaires. A l’origine de cette initiative, on trouve l’ancien député Matthieu Orphelin et le climatologue — par ailleurs expert pour le Giec — Christophe Cassou, qui défendent une démarche apartisane.»
17 Juin 2022
Le Conseil du CERN a déclaré qu’il avait l’intention de résilier les accords de coopération internationale (ACI) du CERN avec la Fédération de Russie et la République de Biélorussie à leur date d’expiration en 2024. Toutefois, la situation continuera d’ être suivie de près et le Conseil est prêt à prendre toute autre décision à la lumière de l’évolution de la situation en Ukraine.
7 Juin 2022
Pour le journaliste Peter Morf, les scientifiques qui souhaitent changer le monde représentent un danger pour la société. Leur volonté de rendre le monde «meilleur» les pousse à prétendre à des connaissances qui’ils et elles n’ont pas.
Par ailleurs, il accuse de nombreux scientifiques de penser que le comportement humain peut et devrait être influencé activement («nudging»).
11 Mai 2022
Selon la journaliste de Heidi.news, Sarah Sermondadaz, «La rencontre de lundi 2 mai entre experts du climat et de la biodiversité devait être un rendez-vous solennel. Au final, elle a plutôt fait figure de rendez-vous manqué, avec seulement un gros tiers des membres des élus suisses présents. Les élus évoquent un couac de communication du parlement.» Par ailleurs, «L’événement a été émaillé d’un clash entre le conseiller national PLR Philippe Nantermod – qui avait annoncé son absence, expliquant «qu’il n’irait pas à la messe anticapitaliste et pro-décroissance» – et la professeure à l’Unil Julia Steinberger, co-autrice du Giec, présente lundi dernier», qui lui a riposté dans cet article.
Sarah Sermondadaz avance: «En fait ce qui différencie les scientifiques du climat et les politiciens, c’est que les premiers ont désormais l’habitude de composer avec le politique. […] Du côté du politique, on ne peut pas toujours en dire autant.»
4 Mai 2022
«Le lundi 2 mai, le Palais fédéral était le théâtre d’un échange inédit entre parlementaires et scientifiques spécialistes du climat et de la biodiversité. […] Qu’il s’agisse de lier le climat à la biodiversité, ou les sciences à la politique, s’extraire des silos et des clivages partisans sera indispensable pour trouver des solutions communes.» La climatologue et professeure à l’EPFZ Sonia Seneviratne estime:«On aurait pu être plus nombreux, mais c’est un premier pas. Tous les partis étaient représentés et des séances de travail chevauchaient avec nos présentations, ce qui peut expliquer certaines absences. L’important maintenant, c’est que ce message scientifique résonne pour qu’on puisse abandonner rapidement les énergies fossiles.»
3 Mai 2022
«Les scientifiques n’ont pas à décider de nos politiques climatiques!» (Philippe Nantermod, Conseiller national (VS, PLR) dans Blick.ch.) Il a qualifié l’évènement, auquel il était absent, de «messe anticapitaliste et pro-décroissance».
29 Avr 2022
«L’annonce du départ précipité de Boas Erez de son poste à la tête de l’Université de la Suisse italienne, officiellement pour «divergences d’opinion sur la gestion administrative de l’institution», sème l’émoi dans le canton.»
Selon l’autrice du Temps, « Son intervention l’été dernier dans l’affaire du centre autogéré luganais Il Molino, qui a secoué le Tessin, a notamment fait grincer des dents la droite locale. Une intégrité qui lui a peut-être coûté son poste.»
«Trouver un remplaçant de son calibre sera un grand défi», estime le Maire de Lugano Michele Foletti.»
4 Avr 2022
80 scientifiques ont signé une lettre de soutien à l’initiative sur la responsabilité environnementale. Parmi les signataires se trouvent de nombreux politiciens et politiciennes issues du monde académique, mais aussi des climatologues connus comme Stefan Brönnimann, directeur du département de climatologie de l’Université de Berne.
Lancée en 2021 par les Jeunes Verts, l’initiative se réfère au concept scientifique de limites de tolérance planétaire selon laquelle la stabilité de l’écosystème terrestre dépend de neuf domaines clés comme par exemple le changement climatique, la perte de biodiversité ou la pollution par les aérosols. L’initiative demande d’inscrire dans la constitution que la Confédération et les cantons doivent veiller à ce que la charge environnementale causée par la consommation en Suisse ne dépasse pas des limites fixées par rapport à la population suisse.
Largement soutenu au sein du monde académique, plusieurs scientifiques s’y opposent tout de même. Pour le physicien climatique de l’EPFZ Reto Knutti par exemple, l’initiative reste beaucoup trop floue « comment détermine-t-on les limites planétaires, et que signifie concrètement leur respect pour la Suisse ? » s’interroge-t-il à ce sujet.
17 Mar 2022
Mariano Delgado, doyen de la Faculté de théologie de l’Université de Fribourg, a suspendu l’éminent professeur et métropolite Hilarion, car il n’a pas dénoncé l’invasion russe. Selon une lettre de lecteur de Yannick Tiefnig, «Au lieu d’imposer une propagande politique à un professeur, M. Delgado devrait appliquer l’article 16 de la Constitution fédérale garantissant la liberté d’expression. Il devrait aussi relire l’article 1 de la loi sur l’université qui en fixe ses missions: transmettre et faire progresser les connaissances scientifiques avec objectivité et dans un esprit de tolérance […]. Dans un communiqué publié sur le site de l’Uni, ce doyen affirme que «le silence, lorsqu’il faut parler haut et fort, ne fait pas partie de la tradition prophétique du christianisme, telle qu’elle est marquante pour notre faculté» (sic). Les plus anticléricaux lui rappelleront que notre Alma mater n’a pas – ou plus – une telle tradition.
Sur la même page, la Rectrice de l’Université de Fribourg, condamne «l’agression de la Russie contre un état souverain. […] Il est essentiel de continuer à réagir fermement au non-respect de règles fondamentales du droit international par la Russie. Au final, il s’agit d’éviter une érosion de principes fondamentaux de l’ordre juridique international, tels que le respect des droits humains ou l’interdiction du recours à la force.»
16 Mar 2022
Le métrolite Hilarion a été suspendu en tant que professeur titulaire de l’Université de Fribourg, car il ne s’est pas assez clairement positionné contre l’invasion de l’Ukraine par Vladimir Poutine. Le doyen de la faculté de théologie avait demandé au religieux russe «d’user de son influence ecclésiastique et politique pour condamner publiquement et sans équivoque l’invasion militaire de l’Ukraine par la Russie, qui est contraire au droit international». Il a en même temps critiqué son chef, le patriarche «qui partage la politique de la violence de son président».
Avant, le métrolite Hilarion avait répondu au doyen dans une lettre confidentielle: «Si l’on veut obtenir de vrais résultats, cela ne se fait pas par des déclarations publiques, mais par un travail quotidien difficile et épuisant». Celui-ci se déroule souvent derrière des portes closes. L’aide aux personnes qui souffrent lui tient autant à cœur que la fin du conflit. Sa conclusion : «Ce n’est cependant pas ce que la faculté attend de moi.» Il avait donc demandé de renoncer au titre de professeur titulaire de son propre gré, ce qu’une professeure de l’Université de Fribourg confirme. Ensuite, le doyen avait, «au lieu de clarifier la situation légale», publié l’annonce que le poste du métrolite Hilarion avait été suspendu par le décanat, en citant une sélection de passages de la lettre, qui était censé rester confidentielle. Le métropolite a ensuite publié la lettre en entier pour clarifier la situation.
La rectrice de l’Université de Fribourg, Astrid Epiney, conclue: «Diverses déclarations, dont le choix des mots n’était parfois pas très clair, ont conduit à une série de malentendus». L’université serait libre de décider à qui elle confie des missions d’enseignement. En l’état actuel des connaissances, il est peu probable qu’Hilarion reçoive à nouveau un mandat d’enseignement. «Pour nous, cette histoire est maintenant terminée».
15 Mar 2022
Quelque 400 entreprises américaines ont annoncé qu’elles se retiraient de la Russie pour protester contre son invasion de l’Ukraine. «Les universités américaines devraient-elles faire de même, en mettant fin aux projets de recherche conjoints et aux échanges d’étudiants et d’universitaires avec la Russie ? Certains l’ont déjà fait. Le Massachusetts Institute of Technology a déclaré qu’il allait dissoudre son partenariat avec une université de recherche russe qu’il a contribué à fonder. Le conseil d’administration de l’Arizona a ordonné aux établissements d’enseignement supérieur publics de l’État de mettre fin à toute collaboration avec des universités russes et de retirer de Russie leurs fonds de pension, de retraite et de fondation. edX, le fournisseur de cours en ligne, a déclaré qu’il cesserait de proposer des cours provenant d’institutions russes. Les conférences scientifiques qui devaient se tenir en Russie ont été annulées et certaines revues universitaires ont déclaré qu’elles ne publieraient pas les articles des chercheurs des institutions russes. Le ministère ukrainien de l’éducation et des sciences a appelé à un boycott universitaire de la Russie.» L’auteure présente les arguments pour et contre le maintien des collaborations sicentifiques avec la Russie. (The Chronicle of Higher Education)
L’Université de Fribourg a décidé de suspendre leur collaboration avec quatre universités russes qui ont soutenu l’invasion de l’Ukraine. (Frapp)