«Professeur honoraire de l’Université de Genève, Stylianos Antonarakis formule un projet ambitieux. Est-il réaliste, ou même souhaitable? L’idée fait réagir»
2 Sep 2024
2 Sep 2024
«Professeur honoraire de l’Université de Genève, Stylianos Antonarakis formule un projet ambitieux. Est-il réaliste, ou même souhaitable? L’idée fait réagir»
28 Mai 2024
«La Direction de l’UNIL s’est engagée, le 15 mai dernier, à créer une cellule d’expert∙e∙s qui évaluera les collaborations avec des instituts scientifiques en contexte de conflit armé sous l’angle de l’éthique, de l’intégrité scientifique, du droit international et de la liberté académique, ainsi qu’à inciter ses chercheuses et chercheurs à faire preuve de la plus grande diligence dans leurs collaborations scientifiques en cours avec un pays en contexte de conflit armé.»
13 Mai 2024
«Lancé fin avril à Bâle par une startup suisse, un nouveau logiciel propose d’utiliser l’intelligence artificielle pour accélérer et optimiser le développement d’essais cliniques. Pleine de promesses, l’arrivée de ces technologies dans des domaines qui touchent notre santé pose néanmoins plusieurs questions éthiques.»
12 Avr 2024
Le problème croissant des fausses publications scientifiques est alimenté par un marché en pleine expansion, où des agences, les «paper mills» (moulins à papier), offrent des services d’assistance à la rédaction pour les publications. Les scientifiques paient jusqu’à 25’000 euros pour des contrefaçons bien réalisées et désormais «[g]râce à l’IA, ces faux et ces contrefaçons sont désormais de plus en plus faciles et rapides à fabriquer».
Le chercheur et éditeur de revue spécialisée en neurologie, Bernhard Sabel, a découvert l’ampleur du problème à l’aide d’autres chercheur·es : «A ce jour, nous estimons qu’au moins cent mille travaux scientifiques publiés sont suspects ou falsifiés […]. Cela ne concerne que la biomédecine. En extrapolant à l’ensemble de la science, on arrive à quatre à cinq cent mille travaux publiés et falsifiés chaque année – sur un total d’environ 5 millions de publications dans le monde. Cela donnerait un taux de contrefaçon d’environ 10 pour cent.» Les études falsifiées pourraient avoir des conséquences néfastes selon Jörg Meerpohl, Directeur de Cochrane Allemagne, une association internationale pour l’assurance qualité en médecine : «[l]es implications pour les patients seraient immenses si des recommandations de traitement étaient faites sur la base d’études fausses et fictives».
Bien que les grandes maisons d’édition cherchent de plus en plus de détecter les contrefaçons, la pression sur les chercheur·es pour publier en quantité, plutôt qu’en qualité, contribue à ce phénomène.
10 Avr 2024
Le premier symposium suisse sur la rétrospective et les perspectives de la politique de santé, sous le titre «Corona – Fakes und Fakten», a eu lieu à Berne où Daniel Beutler, médecin de famille et critique des mesures prises lors de la pandémie du COVID-19, «a réuni des personnes de tout le pays partageant les mêmes idées». Un des orateur·ices qui a pris la parole est l’ancien Conseiller fédéral Ueli Maurer, selon lequel «le gouvernement national a respecté tous les processus politiques», mais la science «aurait mal informé pendant la pandémie et provoqué des mesures trop violentes […], [qui] sont à leur tour à l’origine du profond fossé qui traverse la société jusqu’à aujourd’hui».
9 Avr 2024
En 2021, l’association faitière «Pink Cross» demandait à ce que le Professeur de théologie de l’Université de la Suisse italienne, Manfred Hauke, soit poursuivi pour incitation à la haine homophobe. En tant que rédacteur du magazine «Theologisches», Monsieur Hauke a publié un article homophobe du Professeur de théologie polonais, Dariusz Oko.
En 2023 on apprenait que «[l]e ministère public tessinois a déposé plainte contre Manfred Hauke. Le professeur de théologie de la Faculté de théologie à Lugano est accusé de discrimination et d’incitation à la haine, car il avait publié, en tant qu’éditeur d’une revue théologique, un article contenant des passages homophobes.»
On apprend aujourd’hui que «[l]e jugement du procès de Bellinzone contre l’éditeur Hauke s’ouvrira lundi prochain […]. Lundi soir encore, l’USI a déclaré dans un communiqué de presse que le théologien en question n’était pas un employé contractuel de l’université. L’université va néanmoins mettre sur pied une commission ad hoc chargée de déterminer si le professeur Hauke a enfreint les directives éthiques fondamentales de l’université par son comportement.»
7 Nov 2023
Pour l’Angleterre et les Etats-Unis, les ambitions sont de « […] renforcer [les] capacités de recherche en matière d’IA, […] notamment sur des efforts visant à élargir l’accès aux puissants superordinateurs nécessaires à l’entraînement des IA.» Signée la semaine passée par de nombreux états à Bletchley, la déclaration éponyme «[…] prévoit de mieux évaluer et gérer les risques liés à la puissance de l’IA «frontier», c’est-à-dire des systèmes avancés susceptibles d’être utilisés pour développer des technologies à risque, telles que les armes biologiques. Pionnier de l’IA et directeur scientifique de Mila, l’Institut québécois de l’IA au Canada, Yoshua Bengio souligne le rôle très dominant des entreprises dans le domaine, et les profits convoités. «Nous avons besoin d’universitaires et d’organisations financées par le gouvernement qui travaillent réellement à la protection du public pour pouvoir mieux comprendre ces systèmes» dit-il. (Nature)
Le ministre français de l’économie Bruno Le Maire se montre ouvertement ironique, déclarant que «[s]i l’on écoute certaines présentations apocalyptiques, on a l’impression que des robots hostiles vont débarquer dans nos rues.» (03.11 – Le Monde) «Certains voient dans les discours alarmistes un détournement de l’attention d’autres problèmes plus immédiats, comme les erreurs, les biais discriminatoires, le respect du droit d’auteur ou l’impact sur l’emploi. Lors du sommet, ce discours a été relayé par [la vice-présidente des Etats-Unis] Kamala Harris – qui a jugé ces risques «existentiels pour ceux qui les vivent».» (04.11 – Le Monde)
Avis partagé par un auteur d’un article dans Science Business, qui remarque que «[l]es universités de l’UE ont été pratiquement exclues du sommet britannique sur la sécurité de l’IA […]. 46 universités, groupes de réflexion et centres de recherche ont été invités, mais une seule institution de l’UE – University College Cork – a reçu une invitation par courrier, alors que le Québec, à lui seul, comptait trois institutions présentes.» Il s’interroge : «Mais qu’est-ce que tout cela signifie pour les chercheurs universitaires, qui ont été laissés de côté par les entreprises technologiques américaines et chinoises lorsqu’il s’agit de construire des modèles d’IA de pointe ?»
3 Nov 2023
Le positionality statement (ou en français, la déclaration de position) est une pratique qui est en augmentation et qui divise le monde scientifique, selon le journal de Science. Ajouter à un article scientifique «[…] la race, l’ethnicité, la situation géographique, l’orientation sexuelle, l’identité de genre, le statut de handicap et le niveau de carrière […] sont déjà une pratique établie dans de nombreuses sciences sociales, telles que la sociologie et l’anthropologie.» Cette tendance semble également s’étendre aux autres domaines de la science et devient même un critère pour certains journaux.
Certain∙es chercheur∙es saluent le procédé tandis que d’autres le décrient. Pour Alejandra Núñez-de la Mora, anthropologue biologique à l’université de Veracruz, «[i]l s’agit d’une invitation à réfléchir plus largement au rôle du chercheur dans le travail qu’il tente de comprendre.» Patricia Nayna Schwerdtle, «qui étudie la santé publique mondiale à l’université de Heidelberg», n’est pas du même avis. «[Elle] trouve étonnant que [la publication de déclarations de position] soit si répandue sans qu’il soit prouvé qu’elle permette réellement d’atteindre les objectifs fixés.» Sa principale inquiétude est «[…] que les déclarations de position ne servent qu’à donner des signaux de vertu et passent sous silence des questions plus profondes, telles que la crise de la reproductibilité dans le domaine scientifique.»
«Au moins une équipe de chercheurs étudie si ces déclarations ont l’effet escompté. Rose Oronje, chercheuse à l’African Institute for Development Policy, et ses collègues de la Liverpool School of Tropical Medicine évaluent les résultats de la publication de déclarations de réflexivité – une pratique similaire qui encourage les chercheurs engagés dans des collaborations mondiales à réfléchir à la manière dont leur travail reconnaît les communautés impliquées.»
31 Oct 2023
«Aucune autre haute école suisse n’entretient des contacts aussi intenses avec la Chine que l'[Ecole polytechnique fédérale] : elle a des contrats de coopération avec quatre universités de l’Empire du Milieu. Mais selon la «NZZ am Sonntag», les demandes de chercheurs chinois qui souhaitent venir à l’école polytechnique sont examinées de plus en plus intensivement, notamment en raison de soupçons d’espionnage. Des chercheurs ont déjà été refusés pour cette raison.»
Suite à la décision de l’ex-président américain, Donald Trump, de «[…] [déclarer] l’état d’urgence national dans le domaine des télécommunications «pour se protéger des ennemis étrangers »», l’EPFZ a dû prendre certaines mesures. Leur décision a été de ne «[…] mettre aucune technologie américaine à disposition de Huawei […].» Pourtant, «[s]elon la Confédération, les contrôles à l’exportation des États-Unis ne sont pas juridiquement valables. Les hautes écoles suisses décident de manière autonome avec quelles institutions étrangères elles coopèrent et à quelles conditions.»
«La Suisse se trouve dans une position typique de pays tiers, celle de devoir choisir l’un ou l’autre côté. Le savoir-faire des hautes écoles suisses est convoité au niveau international, en particulier celui de l’EPF. L’école polytechnique souhaite maintenir les échanges scientifiques avec la Chine, mais en même temps, la situation géopolitique mondiale s’aggrave. Et la Confédération reste à l’écart, elle n’affirme pas ses propres valeurs et n’a pas défini de limites claires.»
24 Oct 2023
«Cet été, on [apprenait] que la Harvard Business School [HBS] avait reconnu la professeure Francesca Gino coupable de mauvaise conduite en matière de recherche. L’école l’a mise en congé administratif sans solde, a mis fin aux prestations de santé de sa famille et lui a retiré son titre de professeur.»
Sept professeurs titulaires s’adressent anonymement à leur faculté à travers The Harvard Crimson pour dénoncer le traitement qu’a subi leur collègue. Elles et ils s’étonnent qu’un changement de politique concernant l’intégrité scientifique ait eu lieu juste «après avoir reçu des allégations concernant le travail de Mme Gino. […] HBS a discrètement créé et mis en œuvre une nouvelle politique provisoire en matière d’inconduite dans la recherche au cours de l’été 2021. Cette politique a été en place pendant deux ans avant d’être mentionnée à la faculté.»
«La nouvelle politique semble avoir été conçue spécifiquement pour Gino. Elle a créé des restrictions artificielles et arbitraires qui ont limité sa capacité à se défendre.» Selon les sept professeur∙es, plusieurs points du règlement de la HBS ont été contournés afin de la licencier plus rapidement.
21 Sep 2023
Deux travaux réalisés par l’Energy Science Center de l’Ecole Polytechnique Fédérale de Zurich (EPFZ), posent un problème d’intégrité. «L’un a été financé par des partisans des centrales nucléaires, l’autre par le lobby solaire» et «les chercheurs de l’EPFZ ont réussi à fournir aux deux camps une étude qui peut être interprétée dans le sens de leur commanditaire respectif.»
Reto Knutti, climatologue et professeur à l’ETH, avertit que «dans de telles études, il y a le risque que le résultat soutienne les intérêts du mandant et que le résultat de l’étude soit utilisé abusivement pour présenter un état de fait de manière unilatérale dans les médias.» L’auteur de l’article insiste sur ce point, affirmant «[qu’une] fois l’étude publiée, plus personne ne compare les hypothèses des commanditaires, parfois éloignées de la réalité, cachées dans les annexes et les notes de bas de page. Selon les critiques, les profanes sont de toute façon dépassés par cette tâche.»
Selon l’EPFZ, «les résultats des deux études ne se contredisent pas. Seules les questions et les priorités sont différentes. […] La direction de l’EPFZ ne voit toutefois aucun problème dans les études payées par des lobbyistes.»
11 Sep 2023
Dans un article publié dans la revue Physica Scripta, la phrase «Régénérer la réponse» a été détectée par Guillaume Cabanac, informaticien à l’université de Toulouse et limier scientifique. Ainsi, un fort doute que les auteurs de l’article aient utilisé ChatGPT a ensuite été confirmé par les auteurs eux-mêmes. Néanmoins ils ne l’avaient pas déclaré au moment de la soumission, raison pour laquelle l’éditeur a décidé de retirer cet article. Kim Eggleton, responsable de l’évaluation par les pairs et de l’intégrité de la recherche chez IOP Publishing, l’éditeur de Physica Scripta à Bristol, au Royaume-Uni, déclare qu’«[il] s’agit d’une violation de [leurs] politiques éthiques».
Toutefois, il ne s’agit pas d’un cas isolé. En effet, nombreux sont les articles qui échappent aux évaluations des pairs: Monsieur Cabanac déclare avoir «repéré plus d’une douzaine d’articles de revues contenant les phrases révélatrices de ChatGPT «Régénérer la réponse» ou «En tant que modèle linguistique de l’IA, je…»» depuis avril 2023. Un autre problème qui se pose lorsqu’on fait une «utilisation malhonnête de ChatGPT» ce sont les références générées par ce logiciel: elles peuvent être fausses ou même ne pas exister lorsqu’on les recherche.
7 Sep 2023
Selon Patrick Brown, co-directeur de l’équipe climatique au Breakthrough Institute (USA), les magazines scientifiques, à l’instar des médias grand public, tendent à accorder un peu trop de place aux «articles qui soulignent les effets négatifs du changement climatique.» Ils soutiennent le «récit mainstream – à savoir que les effets du changement climatique sont à la fois omniprésents et catastrophiques» alors que «[c]eux qui relativisent le récit, par exemple en discutant de l’efficacité des mesures pratiques d’adaptation au changement climatique, réduisent leurs chances d’être publiés.»
Brown explique que dans un de ses récents articles, il a écarté tous les facteurs qui ne sont pas liés au réchauffement climatique pour être publié dans le journal de Nature, afin de plaire au comité de lecture. «La plupart d’entre nous savent que c’est vrai, mais peu le disent» confirme Pete Irvine, climatologue de l’University College London. Les études ont un biais, «conçues de manière à soutenir le récit dominant sur le changement climatique.»
30 Août 2023
Francesca Gino, professeure à la Harvard Business School qui avait été dénoncée en juin par le collectif Data Colada pour falsification des données de recherche, poursuit ses accusateurs en justice. Elle attaque à la fois son université, le doyen Srikant Datar et les trois scientifiques du collectif pour «[…] diffamation à l’encontre de toutes les parties, rupture de contrat, mauvaise foi et discrimination fondée sur son sexe». De plus, elle exige 25 millions de dédommagements pour «perte de revenus, atteinte à la réputation et détresse émotionnelle.» (The Washington Post)
En juin, la chercheuse avait été mise en congé sans solde par la direction pour une durée de deux ans et n’avait plus le droit d’entrer sur le campus. Son avocat et elle-même remettent en cause l’enquête menée par l’université, qui avait conclu à une mauvaise conduite dans la recherche.
La loi SLAPP (strategic lawsuit against public participation) «permettant de se désengager rapidement d’un procès si celui-ci porte atteinte à votre liberté d’expression» n’est pas assez forte dans l’Etat du Massachussetts. Le procès ne pourra donc pas être évité ou écourté, comme il le fut en Californie, lorsque le chercheur Mark Jacobson avait tenté de poursuivre un journal qui avait critiqué son travail ─et qu’il avait perdu.
Ce genre de procès décourage les scientifiques qui pointent les erreurs et les mauvaises pratiques. En général, ils préfèrent se tourner vers PubPeer, un site web où il est possible de publier anonymement des commentaires sur des articles. Les trois scientifiques du collectif ont quant à eux ouverts un crowdfunding sur internet pour obtenir suffisamment d’argent pour payer une partie des frais de justice. Ils ont déjà récolté la somme nécessaire. (Vox.com)
22 Août 2023
Depuis 25 ans, «près de 16 millions d’animaux ont fait l’objet de recherches» en Suisse, dont plus de 570’000 en 2021. Les souris, les rats, les oiseaux et les poissons sont les grands favoris des chercheur∙euses. «Le canton de Bâle-Ville figure en tête des statistiques comme lieu d’implantation. Et l’origine des animaux a évolué depuis le début du recensement : le nombre d’animaux issus d’élevages nationaux a diminué, tandis que ceux provenant de l’étranger ont augmenté.» Autre évolution dans la pratique, le nombre d’animaux subissant des expérimentations de niveau 3, le plus éprouvant, est passé en dix ans de «13’807 à 25’752, soit le chiffre le plus élevé depuis le début du millénaire.»
Le Professeur Hanno Würbel, Directeur du département de protection des animaux à l’université de Berne et président de la Commission nationale d’éthique de l’expérimentation animale s’exprime sur les traitements faits aux animaux. Cages trop petites enfreignant la loi sur la protection animale, euthanasie au CO2 et élimination de groupes contrôles non-infectés, ce sont les institutions publiques et les scientifiques qui utilisent le plus d’animaux en laboratoire. «Les instituts publics utilisent donc de plus en plus d’animaux de laboratoire. Alors que les pouvoirs publics dépensent beaucoup d’argent pour obtenir le résultat inverse.» Martina Weiss, Secrétaire générale de l’association faîtière swissuniversities s’explique : «L’industrie délègue parfois ses projets aux hautes écoles sous forme de recherche sur mandat».
Bien que « [l]a grande majorité des expériences sur les animaux se déroulent correctement [et que] les chercheurs travaillent consciencieusement», certain∙es scientifiques enfreignent la loi, pratiquant sans autorisation, affamant les animaux ou négligeant de les anesthésier lors d’opérations chirurgicales. Néanmoins les peines pour ce genre de cas ne va pas au-delà d’une simple amende, ce que déplore la fondation Tier im Recht.
26 Juil 2023
Dans son nouveau plan, la Commission européenne vise «à supprimer progressivement l’expérimentation animale, y compris l’utilisation d’animaux dans la recherche». Elle prévoit aussi un financement pour les projets de recherche qui utilisent des alternatives à l’expérimentation animale.
10 Juil 2023
À Harvard, une professeure en sciences comportementales est accusée d’avoir manipulé les données de certaines de ses études. L’université a ouvert une enquête, mais ne fournit aucun autre commentaire que le fait d’avoir mis la chercheuse en congé administratif. La chercheuse «examine les accusations, les prend au sérieux et évalues ses options», ne se prononçant pas sur leur véracité.
Selon Data Colada, blog tenu par trois scientifiques qui réalisent des répliques d’études, lors de la réalisation d’une étude sur l’honnêteté, des données auraient été changées entre le groupe expérimental et le groupe de contrôle. Trois autres études auraient également été manipulées. En 2012 un co-auteur avait déjà été épinglé, mais l’intégrité des autres co-auteur·trices ayant collaboré avec la chercheuse d’Harvard n’est pour l’instant pas remise en doute.
Selon l’économiste comportemental zurichois Ernst Fehr, la cause d’une telle manipulation des données viendrait de la volonté des chercheur∙euses qui font de la recherche en psychologie à vouloir «générer des résultats aussi rapides et insolites que possible.» Maximilian Maier, de l’University College London, condamne plutôt l’influence de la culture du «publish or perish.»
21 Juin 2023
Des chercheurs de l’EPFL ont compris un phénomène génétique grâce à des embryoïdes de souris sans avoir recours à des expériences sur des animaux vivants. Le Professeur Denis Duboule, qui étudie depuis plus de 30 ans le génome de la souris, décrit le procédé comme «relativement simple et rapide à utiliser et meilleur marché que le modèle animal.»
Le Professeur Duboule ne pense pas les scientifiques pourront renoncer complétement aux expérimentations animale, en particulier pour la recherche fondamentale, «[…] mais il y a certains domaines où des méthodes prometteuses sont en train de se développer. Nous entrons dans une nouvelle ère dans laquelle il est possible de reproduire in vitro des situations biologiques si proches de la réalité qu’il ne sera pas forcément nécessaire, dans certains cas, de revenir à l’animal.»
17 Mai 2023
L’université britannique d’Oxford «a décidé que les bâtiments, espaces et titres utilisant le nom Sackler ne le feront plus […]. Le nom restera toutefois présent dans les registres des donateurs à des fins d’enregistrement historique des dons à l’université […]. La famille américaine Sackler, propriétaire de la société pharmaceutique Purdue, [avait été] accusée d’avoir alimenté la crise des opiacés ayant fait plusieurs centaines de milliers de morts aux États-Unis».
19 Avr 2023
Selon le principe « Do No Significant Harm » (DNSH) les candidat·es de certains programmes d’Horizon Europe sont invité·es à prouver que leurs recherches ne seront pas néfastes pour l’environnement. Ce principe, appliqué depuis quelques années, pourrait être étendu pour l’ensemble des projets d’Horizon Euorpe. Les milieux de la recherche craignent que cela entrave la recherche, y compris la recherche sur le changement climatique, aussi par rapport aux efforts administratifs nécessaires. «Trois ans après le lancement d’Horizon Europe, les candidats […] et même les bureaucrates ne savent toujours pas ce que signifie exactement le principe DNSH», souligne Kamila Kozirog, analyste politique à l’Association européenne de l’université (EUA).