La récente double rencontre du gouvernement suisse avec un membre de l’exécutif européen et la cheffe de la mission suisse à Bruxelles est un «petit miracle». Le vice-président de la Commission européenne, Maros Sefcovic, a «accepté de repousser à fin 2023 l’adoption d’un mandat de négociation» en raison des élections fédérales, mais qu’il sera important d’adopter rapidement juste après afin «d’aboutir à une «solution systématique», stable et durable, à même d’assurer à la Suisse l’accès au marché intérieur et sa réintégration dans les programmes européens de recherche Horizon».
L’historien Bastien Nançoz effectue un «voyage au cœur de la diplomatie bruxelloise» et en tire quelques enseignements: «primo, la diplomatie est un savant jeu de pouvoirs dans lequel toutes les parties sont perdantes si elles ne font pas un pas vers l’autre. Manifestement, la Commission européenne et le Conseil fédéral divergent sur le cadre de négociation dans lequel ce jeu se déroule. Secundo, l’UE est ouverte et transparente envers la Suisse: elle veut régler le problème bilatéral dans un cadre institutionnel après plus de dix ans de vaines négociations. Tertio, le DFAE n’est pas prêt à faire de concessions dans le dossier européen, alors que tous les cantons se sont mis d’accord sur une marche à suivre pour sortir de l’impasse, situation assez rare pour être soulignée».
«Conclusion: les chercheurs suisses ne sont pas près de réintégrer pleinement Horizon et les accords bilatéraux poursuivront leur lente érosion, prouvant qu’eux non plus ne sont pas gravés dans le marbre».