6 Mai 2022
Thème: médias et universités
28 Avr 2022
Emma Hodcroft considérée comme un «choix risqué» pour les universités
Emma Hodcroft est une épidémiologiste connue spécialisée dans les variations du Coronavirus Covid-19 et cofondatrice de la plateforme open source Nextstrain. Malgré sa contribution importante, la scientifique britanno-américaine craint actuellement pour son emploi et son permis de séjour à cause de contrats à courte durée. En novembre 2020, Hodcroft avait quitté l’Université de Bâle pour celle de Berne – son contrat était alors limité à un an. Selon la scientifique, les recherches autour du coronavirus ne lui ont pas laissé le temps de faire des demandes d’emploi entre-temps.
De plus, elle affirme que certaines personnes lui ont fait savoir qu’elle est considérée comme un choix «risqué» pour une université, vu sa popularité. Près de 80’000 personnes la suivent sur la plateforme Twitter, qu’elle utilise quotidiennement pour partager publiquement ses résultats concernant l’évolution de la pandémie. Pour elle, c’était un choc, «compte tenu du soin et de l’énergie que je consacre à mes présentations en ligne et aux médias ».
25 Avr 2022
La coopération entre «Blick» et l’EPFL se fait attendre
L’EPFL avait annoncé une «collaboration» avec le journal Blick.
Le service de communication de l’EPFL devait fournir à l’édition francophone du portail Blick.ch des « productions journalistiques » ainsi que des textes de ses professeurs. En outre, des « thèmes compliqués » seraient traités de manière « compréhensible, passionnante et critique » à l’aide de l’intelligence artificielle.
Selon l’auteur de la NZZ, ce projet avait suscité des critiques dans les milieux journalistiques. Mais cette collaboration ne semble pas encore avoir débuté.
Le service de communication de l’EPFL admet que les attentes concernant le développement de l’IA étaient trop optimistes. Le lancement a dû être reporté à plusieurs reprises, mais le projet sera certainement réalisé. Le projet ne devrait pas tarder à se concrétiser, poursuit le service.
14 Mar 2022
Une diapositive sortie du contexte provoque un «shitstorm» international
Un professeur de l’EPFZ s’est fait accuser de racisme et a reçu des menaces de mort après qu’une diapositive de son cours sur la société numérique a été publiée sur les réseaux sociaux. En prenant le système chinois de crédit social comme exemple, le professeur Dirk Helbing voulait démontrer comment un algorithme conçu pour des particules pouvait être rapidement adapté pour organiser l’élevage animal, voir pour trouver des terroristes, et même pour surveiller la population chinoise. Pour illustrer son propos, il a présenté une diapositive sur laquelle se trouve une photo de cochons accompagnée par les mots clés : « Poules, cochons ? Des terroristes ? Des criminels ? Des chômeurs ? Des Chinois ? Tous ? ».
Sans le contexte des explications de Dirk Helbing, des personnes sur les réseaux sociaux y ont vu une assimilation des Chinois à des porcs et des terroristes. La photo de la diapositive, accompagnée par le hashtag #asianhate, a reçu près de 2000 likes et plus de 400 commentaires sur Twitter. L’EPFZ s’est distancié de cette diapositive, Ensuite, une lettre ouverte a circulé dans laquelle ils ont demandé à la Direction de l’EPFZ une « réponse formelle et des mesures supplémentaires ». Signée par 800 personnes, elle contient une liste de revendications, dont des mesures disciplinaires contre le professeur ainsi que des cours antiracistes obligatoires pour tous les employé-e-s de l’EPFZ.
Suite à la lettre ouverte, Dirk Helbing s’est excusé via Twitter et a également envoyé ses excuses par e-mail à tous les signataires de la lettre ouverte. Les initiateurs de la lettre ont accepté les excuses. Pour l’EPFZ, les excuses mettent « un point final à la discussion menée avec une agressivité disproportionnée sur les réseaux sociaux ».
9 Mar 2022
Le tour aux femmes épidémiologistes de parler
Selon une recherche de deux journalistes Tamedia, les experts Covid (de la catégorie «recherche et clinique») du genre féminin ont été sous-représentés par les médias suisses. Dans le classement des 20 personnes les plus souvent mentionnées il y a seulement 4 femmes. Ce grand écart entre les sexes n’existe pas seulement pendant la pandémie de Corona. Selon une étude de l’université de Zurich, à peine une personne sur quatre dont les médias suisses ont parlé était une femme en 2020. Et depuis 2015, l’écart n’a pas changé. Les professeures renommées en épidémiologie Nicole Probst-Hensch et Olivia Keiser sont interrogés dans l’article sur les raisons pour lesquelles elles n’ont pas été plus visibles dans les médias.
4 Mar 2022
Les universités européennes victimes de la désinformation russe sur les expulsions d’étudiants
Plusieurs organisations et institutions ont dû préciser qu’elles n’expulsaient pas les étudiants russes après que les affirmations d’un fonctionnaire soutenant le Kremlin ont circulé sur les médias sociaux.
28 Fév 2022
«Sans les programmes européens, la Suisse perd des emplois»
Dans un interview avec le Matin Dimanche, le recteur de l’Université de Genève Yves Flückiger [et président de swissuniversities] détaille les premiers effets concrets que l’exclusion de Horizon Europe a sur les hautes écoles suisses. Par rapport à la communication sur ce problème, il dit: «Je reconnais que nous avons toujours un peu de mal à nous transformer en militants politiques. On nous a d’abord conseillé d’aller plutôt voir nos collègues des universités européennes, qu’ils fassent du lobbying sur leurs propres autorités. Ils l’ont fait, mais à un moment donné tout ça se heurte à la même limite: c’est à la Suisse de faire un geste vers l’Europe, pas l’inverse.»
Neuf mois après l’échec des négociations du accord-cadre institutionnel avec l’Union européenne (UE), le Conseil fédéral vient d’annoncer qu’il allait proposer un paquet de négociations secteur par secteur. Le Temps, Le Courrier et la Neue Zürcher Zeitung parlent en détail de la proposition ainsi que des réactions des partis politiques.
15 Fév 2022
Projets et ambitions du CNRS
Le président-directeur du CNRS Antoine Petit expose son nouveau projet et ses ambitions pour l’organisme pour les quatre années à venir. Entre autres, il avance: «Je souhaite que nous mettions en place une politique ambitieuse pour améliorer la médiation scientifique et la diffusion des connaissances. Le soutien à la production de films et d’images m’apparaît essentiel pour toucher aujourd’hui le plus grand nombre. C’est pourquoi je souhaite étudier la création d’une chaine scientifique grand public « CNRS TV ». Plus largement, une attention particulière doit être portée aux relations avec les media. Nous constatons en effet que certains d’entre eux préfèrent interroger des individualités plutôt que des institutions, ajoutant une confusion entre science et croyance qui entraîne la multiplication de fake news et décrédibilise la parole scientifique. C’est pour tenter d’endiguer cette dérive que nous avons créé fin 2021 une mission pour l’expertise scientifique (MPES). «Estampillées» CNRS, les expertises produites engageront l’établissement, et non pas tel chercheur ou telle chercheuse.»
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10 Jan 2022
L’initiative contre expérimentation animale, un « danger pour la santé »
«Le texte qui veut interdire l’expérimentation animale et humaine en Suisse aurait des conséquences « désastreuses » pour la santé humaine et la recherche. Un comité de partis de gauche et de droite a plaidé lundi en faveur du non lors de la votation du 13 février. […] Cette initiative menacerait les soins médicaux pour la population, a avancé le comité interpartis devant les médias. Elle créerait également d’énormes problèmes pour la médecine vétérinaire, la recherche et l’innovation, l’industrie pharmaceutique et l’agriculture.»
Selon l’auteure de l’article paru dans la NZZ am Sonntag, l’argument, souvent avancé, que de moins en moins d’animaux sont utilisés pour l’expérimentation animale, n’est pas tout à fait valide: «Le nombre d’animaux de laboratoire « utilisés » représente moins de la moitié de tous les animaux de laboratoire qui meurent chaque année dans les instituts de recherche suisses. Des centaines de milliers d’animaux sont certes élevés pour l’expérimentation, mais jamais utilisés à des fins scientifiques.» Du point de vue du comité d’initiative, la Confédération maquille le nombre de victimes de l’expérimentation animale. L’Office fédéral de la sécurité alimentaire et des affaires vétérinaires, compétent en la matière, rejette cette accusation.
La Conseillère aux Etats Maja Graf (Verts, BL), opposée à l’expérimentation animale, se montre choquée par le grand nombre d’animaux de laboratoires: «Cela soulève beaucoup de questions pour moi». Cependant, elle ne soutient tout de même pas cette initiative, car elle «manque sa cible».
Detlef Günther, vice-président pour la recherche à l’EPFZ, s’oppose également contre l’initiative, et souligne l’importance d’une discussion basée sur les faits où les chercheur-e-s peuvent exprimer leurs points de vues sans devoir craindre pour leur vie.
8 Déc 2021
«Informer honnêtement au lieu de persuader»
Matthias Egger, président du Conseil national de la recherche du Fonds national suisse (FNS), plaide pour une communication scientifique transparente et indique un changement de paradigmes en termes de communication scientifique, entre les articles de référence «Top five tips for communicating science» (New Scientist, 2009) par Randy Olson et «Five rules for evidence communication» (Nature, 2020).
7 Oct 2021
«La science a perdu le contact avec la société»
«Pour [le prix Nobel] Didier Queloz, qui prononcera samedi le principal discours de clôture du sommet [global du Geneva Science and Diplomacy Anticipator], la crise du coronavirus a montré clairement les besoins de la science. «Comment peut-on en arriver à ce que 40% des Suisses ne veuillent pas se faire vacciner? Nous avons perdu le contact avec la société», juge M. Queloz, qui blâme aussi les scientifiques qui n’arrivent pas suffisamment à expliquer
Pour lui, il faut davantage comprendre comment une population réagit psychologiquement et socialement. Le monde scientifique doit aussi être mieux représenté parmi les parlementaires ou ceux qui gouvernent.
[…] Dans sa nouvelle activité à l’EPFZ, le Prix Nobel veut lutter contre un autre fossé, celui entre les différentes disciplines scientifiques qui empêchent certaines possibilités de recherche. Il veut par exemple mettre en réseau l’astrophysique, la chimie et la biologie.»
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9 Sep 2021
Une meilleure communication scientifique est nécessaire pour assurer la transition verte
Pour assurer la transition vers une économie neutre en carbone, les chercheurs doivent repenser le financement, la coopération mondiale et leur mode de communication avec les décideurs politiques, a-t-on appris mardi lors d’un séminaire de Science Europe, résumé par Science Business.
Sur le même sujet, Dominique Bourg regrette la communication du GIEC, qui aurait été «catastrophique» pendant des «décennies». (Heidi.news)
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23 Août 2021
Cancel culture: Un doctorant de l’UNIGE dénoncé par un collectif
Un groupe anonyme accuse un assistant en lettres youtubeur de l’Université de Genève d’être en lien avec des personnes d’extrême droite qui plébiscitent ses vidéos. L’éditorial parle d’une «chasse aux sorcières» et selon la Tribune de Genève, «L’Université balaie l’affaire.»
16 Août 2021
L’EPFL a renforcé sa présence sur Wikipedia
«L’École polytechnique fédérale de Lausanne tire un bilan positif du projet Wikipédia-EPFL, destiné à améliorer la représentation de la haute école dans l’encyclopédie collective en ligne. Depuis juillet 2020, les mentions de l’EPFL dans des articles sont passées de 2100 à plus de 3300. Plus de 130 nouveaux articles ont aussi été écrits durant cette période.»
22 Juin 2021
Vers une fondation pour une meilleure communication de la recherche?
Ces dernières années, à savoir avant la pandémie, les entreprises médiatiques ont supprimé de nombreux postes de journalistes scientifiques. Cela a influencé les reportages sur le Covid-19, qui manquent souvent de classification journalistique et parfois aussi de distance critique. Telle est la conclusion d’une recherche sur la qualité des médias mené par l’Université de Zurich. Martin Amrein, président de l’Association suisse du journalisme scientifique, confirme que la réduction des emplois dans le journalisme scientifique au cours des dernières années fait des ravages. Souvent aucun·e journaliste scientifique n’est représenté lors des grandes réunions éditoriales, et la perspective scientifique y est donc absente.
Selon le porte parole du Conseil des EPF, les universités et EPF souhaitent alors s’engager elles-mêmes pour combler ces lacunes. L’idée est de créer une fondation qui fournit l’argent nécessaire pour financer des articles de fond et sur des recherches importantes par des journalistes indépendant·e·s. L’indépendance entre les donateur·trice·s et les médias étant essentielle, un conseil de fondation indépendant pourrait être mis en place qui décide quels projets de journalisme scientifique doivent être financés et comment.
3 Juin 2021
Critique de la collaboration entre l’EPFL et le Blick
Dans un article d’opinion de la Wochenzeitung (WOZ), la journaliste Franziska Meister critique la collaboration que l’École polytechnique fédérale de Lausanne (EPFL) vient d’entamer avec le journal Blick Romandie pour fournir «l’accès au travail journalistique de l’EPFL et de soutenir le journalisme scientifique avec des chroniques de professeures». Selon la journaliste, cette collaboration s’apparente à une opération de relations publiques de la part de l’EPFL et vient entraver le travail des journalistes scientifiques.
21 Mai 2021
Le «Blick» romand s’allie à l’EPFL
«La version romande de Blick.ch, qui sera lancée le 1er juin prochain, s’associe à l’EPFL pour «rapprocher la science du grand public». Leur partenariat prévoit un accès à l’ensemble des publications de la haute école pour le futur média en ligne romand.»
15 Avr 2021
Les défis d’une bonne communication scientifique
Le Professeur de physique Ingo Hofmann de l’Université de Goethe à Franquefort estime qu’il y a un problème de communication entre scientifiques et le grand public. «La pandémie de Corona a montré que les scientifiques sont heureux d’expliquer leur travail les uns aux autres, mais qu’ils ne veulent pas être dérangés par le public. Après tout, les articles publiés dans des revues spécialisées et les interventions lors de conférences spécialisées apportent la reconnaissance et une carrière – les bonus de la science. Le principe de base tient toujours qu’un intérêt médiatique trop marqué est en fait nuisible : les explications simplifiées sont « non scientifiques » et peuvent même nuire à la réputation d’un scientifique.»
Selon Ingo Hofmann, les scientifiques, jamais autant demandés et consultés qu’à l’époque actuelle de crise de corona, doivent pouvoir supporter les critiques et en tirer des leçons pour l’avenir. Il donne des exemples du domaine de l’énergie où les chercheur·euse·s n’ont pas su communiquer les résultats de leurs recherches et leurs implications. En donnant ces explications qui s’apprêtent à des mal-entendus, ils risquent de décevoir le public qui a financé la recherche.
Ingo Hofmann craint que les leçons qu’on tire du débat scientifique sur la pandémie reviendront nous hanter dans les débats sur l’énergie et le climat – peut-être même avec plus d’acharnement.
6 Avr 2021
Discussions autour des nouvelles directives de l’Université de Berne
Les nouvelles «Directives de la direction de l’Université [de Berne] sur l’information et l’expression de l’opinion» fait l’objet de vifs débats. Selon ce document, les employé·e·s de l’université devraient, entre autres, éviter de se profiler sur les réseaux sociaux. Le Secrétaire général Christoph Pappa dit que l’université n’interdit à personne de s’exprimer sur Twitter, mais précise que cela doit être fait avec retenue et que «les faits doivent être explicitement séparés des opinions […] Cela peut provoquer des malentendus si une personne d’un institut contredit complètement une personne d’un autre institut – sauf s’il parle de ses propres résultats de recherche.»
L’épidémiologiste Matthias Egger, [membre de la task force, ] qualifie cette directive de «très bien». Il estime qu’il n’est pas question d’une «muselière».
Reto Knutti, Klimatologue de l’ETH pose sur Twitter la question : Pourquoi il est interdit de critiquer les résultats [de recherche] d’autres?» Il craint que les nouvelles règles auront comme conséquence que les organisation de lobbying pourront commenter les études sur le Covid, mais pas les scientifiques d’autres domaines de recherche. Marcel Salathé, épidémiologiste et ancien membre de la task force, y a joute : «Les nouvelles directives de l’Université de Berne causent de la confusion.»
L’organisation «Akademie für kritische Wissenschaftskultur» est plus critique et parle d’un «un papier plein de désespoir, d’ambivalence et de désarroi.»
Daniel Schönmann, Chef du département cantonal de l’enseignement, estime que la directive n’enfreint pas la liberté académique ni de droits fondamentaux. Il estime qu’il n’y a pas de nécessité immédiate d’agir.
Par ailleurs, l’Université de Berne n’envisage pas de surveiller si la directive es respectée. Selon le secrétaire général, «Il ne s’agit donc pas de tenir en laisse [«gängeln»] qui que ce soit.»
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- engagement politique
- liberté académique
- utilisation de médias sociaux
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- liberté d’expression
25 Mar 2021
L’Université de Berne prend position sur sa politique de communication
«Dans un article, la NZZ qualifie la communication scientifique de l’Université de Berne de malhonnête. L’Université de Berne rejette cette insinuation. Christian Degen, responsable de la communication et du marketing, prend position dans une lettre ouverte.»