Thème: politique – Suisse

En 2020, le parlement avait accordé au total 6,15 milliards de francs suisses pour soutenir la recherche pendant la période Horizon 2021-2027. Quand la Suisse a perdu son statut d’associée, le Conseiller fédéral Guy Parmelin avait promis que ces fonds allaient continuer à financer la recherche en Suisse. Mais à cause du déficit structurel de 1,6 milliards de francs, le Conseil fédéral a décidé de couper 600 millions de francs du fonds Horizon 2021-2027 du budget 2024, mais «sans pourtant couper des fonds pour la recherche», et a opté pour des coupes de l’ordre de 2% dans l’éducation et la recherche.

Cet article met en lumière les différentes interventions au niveau fédéral en faveur de la recherche.

Le gymnase en quatre ans au moins, partout en Suisse, d’ici 2034: c’est ce que le Conseil fédéral souhaite imposer aux cantons, malgré certaines réticences. L’un des buts avoués de cette réforme est d’assurer à tous les étudiants et étudiantes des débuts réussis dans une Haute école, indépendamment de leur canton d’origine.

«Le Conseil des Etats veut laisser la main au gouvernement sur les relations avec l’Union européenne (UE). Il a largement rejeté jeudi deux textes, exigeant de nouvelles négociations sur la question institutionnelle et sur la participation helvétique à des programmes de recherche européens.»

A l’occasion de la venue de Maros Sefcovic, vice-président slovaque de la Commission européenne, aux Journées de l’Europe de l’Université de Fribourg, Gilbert Casasus, professeur émérite au Département d’études européennes de l’Université de Fribourg explique les enjeux académiques et politiques importants de cette visite, qui aurait «contraint» Ignazio Cassis, chef du Département fédéral des affaires étrangères, de le convier à un repas à Berne ce soir. Par rapport à la campagne « Stick to science », il dit: «pour reprendre votre métaphore, les universités  suisses ont bel et bien été prises en otage: non pas par l’Europe, mais par le Conseil fédéral! Plus que jamais, il ne faut pas se tromper d’adversaire, ce que quelques responsables universitaires semblent parfaitement ignorer, volontairement, naïvement ou non.»

«Berne prévoit de diminuer le budget alloué aux écoles polytechniques fédérales de 2%. Martin Vetterli, président de l’EPFL, s’inquiète: «Après l’exclusion du programme Horizon, ce n’est pas le moment de réduire nos efforts».»

«Depuis que la Suisse est un pays tiers non associé au programme Horizon Europe, le FNS a lancé sur mandat de la Confédération des mesures transitoires pour les scientifiques de Suisse. Il a déjà reçu 2600 requêtes. […] Ces mesures ne peuvent cependant pas entièrement se substituer au programme-cadre Horizon Europe. Le FNS préconise donc une association rapide et complète de la Suisse au programme européen.»

«Se rabibocher avec Bruxelles pour réintégrer le programme Horizon Europe, la Suisse en rêve. La rencontre Cassis-Sefcovic peut-elle aider?»

La Conférence des directrices et directeurs de l’instruction publique (CDIP) «ne peut approuver la loi sur le fonds Horizon que si le Parlement fédéral garantit un financement stable et transparent pour la formation professionnelle. […] Par le passé, le financement de cette dernière a toujours été soumis à des pressions, notamment en raison du caractère peu transparent du mécanisme de financement prévu par la loi sur la formation professionnelle.»

Le budget 2024 devra être assaini. Certaines décisions ont déjà été prises en janvier: La contribution obligatoire de la Suisse au programme de recherche Horizon Europe ne sera notamment plus budgétisée.

Par ailleurs, le Conseil fédéral envisage des couptes linéaires de 2% dans les dépenses faiblement liées, dont la coopération internationale, la culture, l’agriculture, le transport de personnes, l’environnement, la promotion économique et les frais de personnel.

Parmi les hautes écoles, les EPF seront le plus touchées par ces coupes et le Conseil des EPF parle d’un autogoal: «Couper dans ce domaine et réduire les prestations nuit à la place intellectuelle et industrielle suisse».

Pour équilibrer le budget à partir de 2025 il faudra faire encore plus d’efforts et le Conseil fédéral souhaite s’attaquer aux dépenses fortement liées pour économiser 600 millions de francs à 1 milliard de francs par an. Les détails le concernant ne sont pas encore clairs.

«Plus de temps pour les collaborations scientifiques outre-Atlantique, moins de temps pour la paperasse. C’est, en substance, ce que permettra une nouvelle convention bilatérale (dite de «Lead Agency») entre la Suisse et les Etats-Unis, signée fin janvier 2023 pour faciliter la coopération entre scientifiques helvétiques et américains. […] Ce type de conventions bilatérales peut-il permettre de pallier les difficultés rencontrées avec l’UE depuis l’échec des négociations sur l’accord-cadre en mai 2021?»

«Le FNS salue la proposition de loi sur le fonds Horizon et, avec elle, l’initiative du Parlement qui vise à encourager davantage le pôle de recherche suisse. Il a remis sa prise de position à la Confédération.»

Dans un entretien accordé à la NZZ am Sonntag, Luciana Vaccaro, la nouvelle présidente des swissuniversities, répond aux questions concernant son propre parcours professionnel, Horizon Europe, la croissance du nombre d’étudiant-es et la relation entre HES et universités. «Actuellement, nous discutons avec la Confédération du le budget de l’éducation de 2025 à 2028.» Luciana Vaccaro espère que les propositions au niveau fédéral pour un meilleur encadrement des étudiant-es malgré la croissance ont un effet accélérateur dans les cantons.

Des responsables de la recherche européenne comme Robert Jan-Smits, ancien directeur général de la recherche et de l’innovation à la Commission européenne, et John Wood, ancien directeur de d’ESFRI, ont réagi avec stupeur et déception à l’expulsion de la Suisse d’ESFRI, l’organisme qui coordonne l’infrastructure scientifique sur le continent.

Jana Kolar, directrice générale actuelle de l’ESFRI, dit que l’ESFRI cherchera des moyens de continuer à travailler avec la Suisse mais admet que son travail en pâtira. «La capacité de l’ESFRI à remplir pleinement sa mission peut être compromise si des pays tiers comme la Suisse sont exclus de ses travaux», a-t-elle admis.

La Commission européenne (y compris la Commissionnaire pour la recherche Maya Gabriel), qui a pris cette décision rejette la faute sur Berne, affirmant que la Suisse devait se réengager dans des discussions plus larges avec l’UE.

«Une partie du monde académique suisse s’inquiète de l’éviction des experts helvétiques du Forum stratégique européen sur les infrastructures de recherche (Esfri). « La Suisse perd un levier important », a déploré mercredi l’Académie suisse des sciences naturelles (Scnat).» (RTS)

«Exclue du programme Horizon Europe, qui finance la recherche européenne, la Suisse perd de sa compétitivité. De nombreux chercheurs quittent notre pays pour se rendre dans l’UE et la jeune génération pourrait tourner le dos aux universités suisses.» (Le Temps)

Selon Madeleine von Holzen, rédactrice en chef du Temps, «Il serait faux de croire que c’est un problème d’élite. Car ces scientifiques génèrent une chaîne de conséquences positives: ils attirent d’autres chercheurs, décrochent des fonds de recherche et permettent à la Suisse de se maintenir à la pointe. Les entreprises de toute taille ont besoin de ces collaborateurs très qualifiés, en complément de ceux qui suivent une formation professionnelle, pour être performantes, créer des emplois et payer des impôts. Mais qui porte la thématique de la recherche? Si peu d’élus.»

Les législateurs suisses ont élaboré une loi sur le «Fonds Horizon» afin de protéger l’argent destiné à être associé au programme de recherche de l’UE, alors que l’on craint qu’il ne soit réduit si l’argent non dépensé à la fin de l’année revient au budget fédéral. Bien que le fonds devrait stabiliser les finances des universités suisses, c’est aussi un signe qu’il y a peu d’espoir immédiat d’une percée sur l’association – bien que cela reste l’objectif des universités, du gouvernement et des parlementaires. «Cette proposition des parlementaires fédéraux reflète également le fait que de plus en plus de personnes pensent qu’il faudra un certain temps avant qu’une association soit décidée», a déclaré Yves Flückiger, président de swissuniversities.

Le 7 décembre 2022, l’Assemblée fédérale suisse a élu Madame Élisabeth Baume-Schneider au Conseil fédéral au côté de Monsieur Albert Rösti. La HES-SO tient à la féliciter pour son élection et revient sur les différents rôles qu’elle a exercés au sein de l’institution notamment en tant que présidente du Comité gouvernemental entre 2013 et 2015 ainsi que la direction de la Haute école de travail social et de la santé Lausanne (HETSL) entre 2016 et 2020. «Elle a été une véritable bâtisseuse de la HES-SO et a apporté une importante contribution à l’institution en s’engageant pour une formation de qualité, résolument tournée vers le futur. Dans ses engagements au sein de la HES-SO, elle a toujours défendu l’instruction publique et ses valeurs de bien commun.»

«Les scientifiques d’Ukraine et de Suisse pourront soumettre l’an prochain des projets de recherche communs. Le FNS et la NRFU, son pendant ukrainien, renforcent leur collaboration bilatérale.»

Le Royaume-Uni et la Suisse étant exclus du programme de recherche Horizon Europe, un accord de principe a été signé hier entre les deux pays pour compenser. «Après cette signature, il reste cependant beaucoup à faire pour transformer le partenariat de façon concrète. «Pour l’instant, c’est un bout de papier, poursuit le conseiller fédéral [Guy Parmelin]. Maintenant, il faut travailler à le développer.»»

Le congrès du Parti socialiste (PS) a approuvé dimanche à Bâle une prise de position vis-à-vis de l’Europe. Il s’agit d’un plan en plusieurs étapes visant à faire avancer une intégration progressive dans l’UE qui pourrait recueillir une majorité.

Ce document propose des mesures qui «permettront à court terme d’établir un dialogue sérieux avec Bruxelles et de rétablir la confiance». Le parti propose ensuite de diviser les négociations avec l’UE en deux phases, la première étant de négocier un «accord de stabilisation» d’une durée de cinq ans sur la participation aux programmes de coopération, comme la participation au programme Horizon Europe.