La Haute école de Lucerne se trouve confrontée à la critique d’assimiler «comme les autres HES du pays» son profil axé sur la pratique à celui des hautes écoles universitaires. La concurrence pour les fonds de recherche du FNS et d’Innosuisse s’accroit selon Markus Hodel, Recteur de la Haute école de Lucerne et Martin Fischer du Département fédéral de l’économie, de la formation et de la recherche. Le nombre de demandes de financement de recherches augmente et leur taux d’échec décline. «Nous sommes mesurés par les mêmes critères que les universités», souligne Markus Hodel. Par ailleurs, le recrutement de maîtres d’enseignement («Dozenten») serait devenu plus difficile face à l’exigence que les candidat·e·s devraient être scientifique, expérimenté·e·s dans la pratique et avec des compétences pédagogiques.
Dans un postulat de 2017, la Conseillère nationale Andrea Gmür-Schönenberger (PDC, LU) avait demandé d’arrêter cette tendance. Les hautes écoles auraient à se différencier plus, et ceci concernerait aussi l’offre de programmes doctoraux. Le Conseil fédéral ne partage pas ce point de vue. Dans une réponse au postulat prévue pour 2019, il a annoncé vouloir encourager l’expérience pratique des chargé·e·s de cours en HES. Cela dit, l’application de cette proposition doit encore être «reconsidérée» : Innosuisse, craignant un chevauchement entre sa propre organisation avec le Fonds national suisse, a décidé avec Johann Schneider-Ammann de reporter cette mesure sine die.