«L’EPFL a annoncé, ce jeudi 13 octobre, une série de mesures pour lutter contre le harcèlement et la discrimination, mais également pour prévenir ces phénomènes et accompagner les personnes qui en sont victimes.»
14 Oct 2021
14 Oct 2021
«L’EPFL a annoncé, ce jeudi 13 octobre, une série de mesures pour lutter contre le harcèlement et la discrimination, mais également pour prévenir ces phénomènes et accompagner les personnes qui en sont victimes.»
11 Oct 2021
A l’occasion de la déposition de la pétition pour la création de postes fixes dans le monde académique, un ancien membre du corps intermédiaire témoigne quel impact son engagement précaire a eu sur sa santé.
«La Suisse ne dispose pas de statistiques qui évaluent combien de personnes issues du corps intermédiaire sont mises à mal dans leur santé mentale ou physique», mais une étude américaine parue en juillet 2021, «qui recense 32 études sur la santé mentale de doctorants issus de plusieurs pays, estime que 24% d’entre eux souffrent de symptômes dépressifs et 17% d’anxiété.»
8 Oct 2021
Ce vendredi, une pétition, signée par plus de 8500 personnes, contre la situation précaire du corps intermédiaire a été déposée à Berne. Selon Fabien Fivaz (Vert-e-s, NE), Vice-président de la Commission parlementaire de la Science, de l’Education et de la Culture (CSEC) estime que «Jusqu’à maintenant, personne ne s’est senti responsable des conditions de travail dans les Hautes écoles.» Selon l’auteur de l’article, les universités auraient profité du fait qu’un grand nombre de candidats ont postulé pour un petit nombre de positions, les cantons «auraient du mal avec les régulations» et le FNS invoquerait la position de promouvoir des projets, et non pas des personnes.
Swissuniversities évoque «de nombreuses mesures au cours de ces dernières années en vue d’améliorer la situation du personnel scientifique», mais selon l’auteur, il est peu clair combien de postes à durée indéterminée ont réellement été créés. Il serait nécessaire d’en créer «des milliers». Fabien Fivaz, quant à lui, souhaiterait un réel changement culturel et a fait une interpellation sur ce sujet (qui n’a pas encore été discuté).
6 Oct 2021
Laure Piguet, doctorante de l’Université de Genève est membre du comité de la pétition contre la précarité dans les universités, qui sera déposé à Berne ce vendredi (le 08.10.2021). Elle dénonce dans un entretien la situation actuelle où 80% du personnel universitaire est engagé avec un contrat précaire. Ceci aurait des conséquences néfastes sur l’efficience du corps intermédiaire, sur leur santé (physique et psychique) et sur la qualité de la formation, car les membres du corps intermédiaire ne sont pas seulement chercheur-e-s, mais également enseignant-e-s.
Elle regrette également la situation de concurrence, qui «met à risque la collaboration entre chercheurs et chercheuses».
La Conseillère nationale Christine Bulliard (Centre, FR), qui était pendant quatre ans membre du Comité de l’éducation, estime que les universités et le FNS devraient en effet faire des efforts pour créer des postes fixes, ce qui est une des revendications de la pétition.
5 Oct 2021
Selon une enquête menée par l’École polytechnique fédérale de Zurich (EPFZ) en avril, la satisfaction des étudiant-e-s par rapport à leurs études à baissé de 20% par rapport à la dernière enquête il y a cinq ans. La principale raison de cette baisse est liée aux effets et mesures liés à la pandémie. Toutefois, la satisfaction globale reste majoritaire : 62% des étudiant-e-s se disent satisfait-e-s ou même très satisfait-e-s de leurs études à l’EPFZ (contre 82% en 2015), 27% sont indécis-e-s et 12 % sont insatisfait-e-s ou très insatisfait-e-s.
Selon Regula Christen, Responsable du département des services aux étudiants de l’EPFZ, cette baisse de la satisfaction était attendue et reflète la situation personnelle des étudiant-e-s qui a souffert de la pandémie. L’enquête relève que seuls 57% des membres du corps étudiant ont reconnu qu’ils ont pu se consacrer suffisamment à leurs études malgré la pandémie. Pour les autres, quatre personnes sur cinq ont ressenti un manque de motivation, et autant ont regretté le manque d’échanges avec les autres étudiant-e-s.
4 Oct 2021
A la Haute école pédagogique BEJEUNE, un examen d’admission a provoqué un échec de 100%. Des quarante candidat·e·s, 10 ont du quitter la haute école pédagogique (HEP), alors que les 30 autres pourront refaire l’examen à la fin du mois. Selon deux témoignages anonymes, l’examen ne correspondait pas complètement à la matière enseignée.
De son côté, la HEP s’explique l’échec de 100% par un manque de connaissance élémentaire de la part des étudiant·e·s, surtout dans la maîtrise du français.
La politique réagit également : les trois conseillers d’État en charge de la formation, ainsi que le rectorat seront interpellés par le Parlement jurassien sur cette question lors de la prochaine session du législatif cantonal.
27 Sep 2021
Dans une tribune parue dans le Temps, le politologue Bernard Voutat discute des effets néfastes de la précarité du corps intermédiaire pour la recherche universitaire. Il critique alors les autorités universitaires comme swissuniversities et le Fonds national de recherche scientifique (FNS) de soutenir cette politique qui représente pour lui un gaspillage de ressources qui «épuise les individus et décourage les vocations».
Ensemble avec d’autres professeur·e·s, il soutient une pétition nationale des associations du corps intermédiaire qui demande «la création d’un nombre conséquent de postes stables pour le corps intermédiaire en Suisse» qui sera déposée le 8 octobre à la Chancellerie fédérale.
27 Sep 2021
L’École polytechnique fédérale de Zurich (EPFZ) emploie un grand nombre de professeur·es et postdocs allemand·es, ce qui a un impact favorable au classement des universités «QS World University Ranking». Selon le journal Inside Paradeplatz, cela n’est pas une coïncidence, mais une politique souhaitée par l’EPFZ, car 10% du classement mesure l’internationalité des institutions.
Les Suisses deviendraient alors une minorité dans la plus importante institution technique, craint l’auteur de l’article : depuis 2010, le nombre de doctorant·e·s suisses est tombé à 1136 (en 2020), tandis que le nombre de doctorant·e·s étrangers est passé de 1934 à 2839 au cours de la même période. L’auteur insinue également que les allemand·e·s cultivent un «entre-soi» en préférant de donner des postes aux doctorant·e·s allemand·e·s qu’aux suisses : «Les portes d’une thèse à l’ETHZ leur ont souvent été fermées pour des raisons futiles.»
30 Août 2021
L’historien économique de l’Université de Zurich Tobias Straumann regrette que le parcours classique de carrière académique en économie, sciences sociales et humaines ne valorise pas l’expérience professionnelle, pour raison qu’elle coûterait trop de temps. Pour lui, les bonnes idées «émergent dans des biotopes diversifiés, pas dans des monocultures». Le système actuel, qui favorise les personnes qui ont changé plusieurs fois d’université au long de leur formation, semble plus dynamique qu’il ne l’est en réalité. Une expérience professionnelle, surtout dans le domaine de l’économie, serait bien plus profitable pour comprendre le comportement réel des humains. Pour étayer son argument, il met en avant le parcours d’économistes influents comme David Ricardo, Karl Marx et Joseph Schumpeter, qui ont tous nourri leurs réflexions théoriques de leur expérience empirique.
30 Août 2021
Au département d’économie de l’Université de Zurich (UZH), les assistant·e·s de recherche sont engagés et payés à temps partiel, alors qu’en réalité leur travail revient à un plein-temps. Surtout en économie, ces jeunes universitaires qui se situent entre le master et le doctorat, dépendent des recommandations de professeur·e·s renommées pour décrocher un doctorat par la suite. La Neue Zürcher Zeitung a récolté trois témoignages qui confirment cette pratique informelle des heures supplémentaires obligatoires mais non rémunérées.
Selon une récente enquête du syndicat SSP (VPOD) auprès de 1600 employé·es de l’UZH, environ un tiers du personnel intermédiaire travaille régulièrement plus que ce qui est convenu dans le contrat.
En réaction, le porte-parole de l’UZH argumente que la décision d’engager des assistant·e·s à mi-temps permettrait aux personnes de suivre des cours de doctorat, de participer à des séminaires et de développer leur propre recherche. De plus, l’université a mis en place des réformes : les assistant·es du département d’économie sont maintenant appelé·e·s les Prédocs, et bénéficient tous et toutes d’un contrat uniforme qui prévoit 70% de travail et 30% de formation. Le salaire à temps-partiel reste donc la règle. Une représentante du corps intermédiaire : «Malgré leurs bas salaires, beaucoup d’entre eux n’ont pas le temps de gagner de l’argent supplémentaire ni de fonder une famille.»
23 Août 2021
Un groupe anonyme accuse un assistant en lettres youtubeur de l’Université de Genève d’être en lien avec des personnes d’extrême droite qui plébiscitent ses vidéos. L’éditorial parle d’une «chasse aux sorcières» et selon la Tribune de Genève, «L’Université balaie l’affaire.»
23 Août 2021
Face aux conditions de travail «peu favorable à la vie de famille» du corps intermédiaire à l’Université de Bâle, le conseiller d’état Jan Kirchmayr (PS, BL) envisage de déposer une motion pour créer des postes de «senior lecturers» (en cdi), à l’image de l’Université de Fribourg. Ces postes de «maîtres de conférences» permettraient de «sécuriser la recherche et l’enseignement à long terme», indique-t-il.
L’Université de Bâle s’oppose à cette initiative. Selon le porte-parole Matthias Geering, «[…] les universités n’ont pas les moyens d’offrir des perspectives de carrière à tous ceux qui n’atteignent pas cet objectif (professorat)» et que «[…] Les contrats permanents pour le personnel de niveau intermédiaire entraîneraient une diminution du nombre de postes disponibles pour le personnel junior – simplement parce que les postes resteraient occupés beaucoup plus longtemps.»
11 Août 2021
«Cette année encore, la pandémie n’épargne pas la mobilité étudiante. Face à la progression du variant Delta, certains pays ferment leurs frontières aux élèves internationaux. D’autres requièrent toujours plus de démarches administratives avant un séjour sur leur sol. Après l’espoir d’un retour à la normale il y a quelques mois, c’est la désillusion dans les hautes écoles suisses.»
10 Août 2021
Dans un interview, le Prix Nobel de physique (2019) Didier Queloz plaide pour que les scientifiques prennent plus d’importance dans la politique. «Les scientifiques font beaucoup de communications, mais on devrait en faire encore plus. Surtout, on devrait prendre la tête de gouvernements. C’est-à-dire qu’il faudrait que des scientifiques osent faire de la politique. C’est juste très dangereux de se trouver avec une écrasante majorité d’avocats. Simplement parce que je ne suis pas sûr qu’ils arrivent à apprécier tout ce qui se passe, intellectuellement, même si certains le font.»
9 Août 2021
La pétition nationale pour mettre fin à la précarité dans les hautes écoles suisses a récolté plus de 8200 signatures. Elle demande des meilleures conditions de travail pour le corps intermédiaire, entre autres en créant des emplois permanents.
L’émission compare la situation suisse à celle aux Pays-Bas. Depuis peu, les collaborateurs·rices scientifiques y ont le droit à un contrat à durée indéterminée.
5 Août 2021
A l’Université de Genève, les créations youtube d’un doctorant font polémique et posent la question de la frontière entre liberté d’expression et vie académique. Dans ses vidéos, le doctorant en français moderne, Ralph Müller, critique des phénomènes sociaux en se basant sur ses connaissances littéraires, philosophiques et linguistiques. Ses contenus ont un ton conservateur et sont souvent de nature polémique.
En décembre 2020, plusieurs étudiant·e·s ont exprimé des craintes auprès du corps professoral du département de lettres et littérature françaises modernes. Les vidéos de Ralph Müller seraient relayées par un réseau d’extrême droite. Elles figurent notamment sur le site de l’essayiste négationniste Alain Soral et sont promus par d’autres youtubeurs de l’extrême droite.
Plusieurs collectif d’étudiant·e·s ou militant·es ont également publié une lettre ouverte à la Tribune de Genève, qui avait dressé un portrait plutôt favorable du doctorant. Les signataires déclarent avoir un problème que le succès de Ralph Müller «[…] se fasse grâce à des partisans d’une extrême droite élitiste. Et cet article a tiré un trait d’union entre sa vie privée et l’université»
Dans les faits, aucun propos du doctorant n’est pénalement répréhensible. De plus, ces vidéos n’ont jamais été mentionnées lors de ses séminaires. Pour Bernard Debarieux, doyen de la Faculté des sciences de la société, Ralph Müller serait libre d’exprimer son opinion, car «chaque universitaire est un citoyen libre d’avoir des opinions et de les exprimer, du moment qu’il n’invoque pas son appartenance à la communauté universitaire»
5 Août 2021
La confiance en la science n’est pas donnée, mais doit se gagner. Pour cela, un sens critique envers les expert·es et leur propos scientifiques est essentiel. La crise du Covid a cependant montré que les controverses discutés en public portent souvent moins sur les résultats scientifiques que sur les mesures à prendre. «En brouillant la frontière entre la science et la politique, les médias et les scientifiques alimentent la défiance envers une recherche qui prend des allures d’expertocratie.», argumente alors le professeur à l’Université de Saint-Gall, Caspar Hirschi.
Le Courrier se penche sur la question de la bonne communication scientifique et le défi que pose l’évolution très dynamique de la pandémie pour la confiance en la science. Pour que la population puisse avoir de la confiance dans les institutions scientifiques et politiques «les deux parties doivent se traiter mutuellement comme des personnes responsables», exige alors la philosophe Naomi Oreske dans l’article. De même va pour les rapports avec la population. Le Courrier met avant que les principes de l’éthique publique exigent de traiter les citoyen·ne·s comme matures et capables de prendre des décisions responsables.
Pour Caspar Hirschi, c’est le rôle des journalistes scientifiques d’être critique face aux scientifiques de renom, «de définir le territoire contesté et d’indiquer les implications des différents faits» pour que les citoyen·ne·s ainsi que les politicien·ne·s puissent prendre des décisions informés.
5 Août 2021
A bientôt 80 ans, le Prix Nobel et militant contre le réchauffement climatique parle de ces rêves et aspirations dans un interview avec le Nouvelliste.
13 Juil 2021
Dominique Vinck, professeur en études sociales des sciences et des techniques à l’Université de Lausanne (UNIL), réagit à l’article de Heidi.News sur le harcèlement des doctorant·e·s. A son tour, il tente d’éclairer le phénomène tout «en évitant les analyses simplistes qui rajoutent de la souffrance à la souffrance».
Il souhaite alors analyser les dynamiques de façon à éviter les explications réductrices qui ramènent la diversité des situations à une problématique universelle de relation entre supervisé·e et superviseur·euse. Selon le professeur, l’insatisfaction des doctorant·e·s tient surtout à un manque d’encadrement qu’à un excès. «Le sentiment d’un déficit de suivi et de communication est deux à quatre fois plus fréquemment mentionné que le manque de liberté, le dirigisme, l’abus de pouvoir […] ou le harcèlement psychologique.». Puis, les vécus varient fortement selon le cadre donné dans chaque discipline et de l’implication professionnelles des encadrant·e·s aux thèses des doctorant·e·s, ajoute-t-il.
Il tient également à parler du vécu des encadrant·e·s, pour montrer que cette position peut engendrer autant de souffrances que de bénéfices. «Les privilèges et les pouvoirs relatifs dont ils disposent, ne les protègent ni des souffrances psychologiques ni des pressions de l’environnement. Des rumeurs circulent et des encadrant·e·s sont stigmatisé·e·s, voire «remercié·e·s» par leur institution pour harcèlement psychologique, d’autres sont privé·e·s de ressources ou mis·e·s au placard.»
8 Juil 2021
Dans une récente tribune, les dirigeant·e·s des hautes écoles romandes ont lancé un appel au gouvernement suisse à stabiliser au plus vite les relations avec l’Union européenne pour une association rapide de la Suisse au Programme Horizon Europe. Dans le Courrier, Emmanuel Déonna, député au Grand Conseil genevois, pointe également du doigt la précarité patente des conditions de travail du corps intermédiaire comme problème majeur que doivent affronter les hautes écoles aujourd’hui.
Il écrit ainsi que «la pandémie risque d’accélérer le mouvement vers l’enseignement en ligne. Les restrictions budgétaires et le management technocratique peuvent contribuer à une dégradation des conditions de travail déjà précaires d’une partie du personnel de la recherche et à une pression renouvelée sur des disciplines soi-disant «inutiles» dans les humanités et les sciences sociales.»»
Il appelle donc aux hautes écoles à garantir la stabilité de ces postes et leur financement dans la durée en créant un nombre conséquent de postes stables pour les chercheur·euses post-doctoraux, comme l’exige une pétition adressée au parlement fédéral.