Genève votera le 24 novembre sur l’expérimentation animale. La Tribune de Genève fait un «fact checking» des principaux points de discorde.
18 Nov 2019
18 Nov 2019
Genève votera le 24 novembre sur l’expérimentation animale. La Tribune de Genève fait un «fact checking» des principaux points de discorde.
6 Nov 2019
L’auteur de l’article Servan Grüniger, biostatisticien et président de la groupe de réflexion «reatch» se prononce sur l’expérimentation animale:
«Parce que même une réglementation stricte ne permet pas un contrôle parfait et parce qu’un seul incident peut ébranler la confiance dans la science, les chercheurs eux-mêmes doivent prendre des mesures contre le mouton noir de leur propre guilde. Il est dans l’intérêt de la communauté scientifique d’ostraciser [«ächten»] systématiquement tous ceux qui font preuve d’un traitement éthiquement douteux des animaux. Les chercheurs devraient également parler plus ouvertement de l’expérimentation animale. Cela permettrait au public de constater par lui-même que la recherche locale n’a pas grand-chose à voir avec les images choquantes des opposants à l’expérimentation animale.»
29 Oct 2019
A Genève, l’initiative cantonale « pour un meilleur contrôle de l’expérimentation animale » inquiète les milieux de la recherche et de la santé. Lundi, l’Université de Genève (UNIGE) et les Hôpitaux universitaires de Genève (HUG) sont montés au front pour combattre une initiative cantonale. Le texte soumis au vote le 24 novembre a beau n’être soutenu par aucun parti, à l’exception des Vert’libéraux et des Jeunes Verts, il fait néanmoins peur à l’heure où le bien-être animal est une préoccupation croissante. L’initiative 164 ne veut pas interdire l’expérimentation animale, mais souhaite faciliter les oppositions. Jusqu’en 2017, le lanceur de l’initiative Luc Fournier, représentant de la Ligue suisse contre l’expérimentation animale, était membre de la commission cantonale pour l’expérimentation animale (CCEA) qui examine les demandes d’autorisation et délivre des préavis. Il la qualifie comme «commission alibi». Il souhaite s’assurer que les «différentes sensibilités» y soient représentées en octroyant un droit de recours à chaque membre.
L’éditorial du Temps vient à la conclusion que «restaurer la confiance du public envers l’expérimentation animale ne se fera qu’au prix d’une ouverture des universités sur la question. Détailler le nombre d’animaux utilisés (pourquoi ne pas montrer en images leurs conditions d’élevage?) et rappeler en quoi les recherches sont cruciales pour la santé humaine permettra d’informer le public en toute transparence.»
28 Oct 2019
«A Genève, l’initiative cantonale « pour un meilleur contrôle de l’expérimentation animale » inquiète les milieux de la recherche et de la santé. Lundi, l’Université de Genève et les Hôpitaux universitaires de Genève sont montés au front pour combattre le texte.»
2 Sep 2019
Une initiative populaire qui demande, entre autres, que le même montant de fonds publics soit dépensé pour la recherche de remplacement, de réduction et d’amélioration des expérimentations animales (3R) que sur les expérimentations animales eux-mêmes. Cette idée gagne du soutien au niveau fédéral.
9 Juil 2019
Durant l’année 2018, les laboratoires suisses ont vu diminuer leur recours à l’expérimentation animale. D’après l’Office fédéral de la sécurité alimentaire et des affaires vétérinaires (OSAV), «586’643 animaux, dont deux tiers de souris, ont été utilisés en laboratoires (…) C’est 4,6% de moins que l’année précédente.»
Toutefois, à l’inverse, on constate une augmentation dans l’utilisation de souris pour le développement de la recherche biomédicale sur des maladies cancéreuses ou auto-immunes. Sans oublier, l’accroissement du nombre de primates utilisé afin d’observer leurs comportements, ou encore de chiens dans le but d’établir un archivages ADN pour des recherches sur les maladies héréditaires.
27 Juin 2019
Le Conseil fédéral n’est pas favorable à l’initiative «Oui à l’interdiction de l’expérimentation animale et humaine – Oui aux approches de recherche qui favorisent la sécurité et le progrès», en raison des répercussions négatives qu’elle aurait sur la santé, la recherche et l’économie. D’après le gouvernement l’animal est assez protégé.
Lancée en 2017, cette initiative contre l’expérimentation animale propose des méthodes alternatives plus éthiques et moins coûteuses. Le texte veut aussi interdire «le commerce, l’importation et l’exportation de produits faisant directement ou indirectement l’objet d’expérimentation animale ou humaine.»
Bien qu’opposé ce texte trop restrictif selon lui, le Conseil fédéral veut également réduire autant que possible la souffrance animale et rappelle que l’expérimentation animale n’est admise que s’il n’existe pas d’alternative.
3 Juin 2019
Une tribune publiée dans la revue Science dénonce dans sa dernière édition, une tendance sexiste qui viendrait biaiser la méthodologie scientifique. L’objet ici n’est pas les relations hommes-femmes, mais l’utilisation des rats et des souris dans les expériences en sciences du vivant.
D’après Rebecca Shansky, Chercheuse à la Northeastern University of Boston, «Nous avons, de manière inconsciente, appliqué des biais de genre au moment d’utiliser des animaux mâles et femelles dans la recherche scientifique […] La raison invoquée était que les hormones rendaient les choses plus compliquées chez les femelles. Et donc, pour plus de simplicité, on se concentrait sur les mâles.»
28 Mai 2019
Par 18 voix contre 7, la commission de la science du National a refusé de donner suite à l’initiative parlementaire de la verte Maya Graf. Le plénum devrait, lui, se prononcer cet automne.
Le texte avait pour but d’interdire les contraintes sévères sur les animaux dans un but expérimental, tels les tests liés aux maladies infectieuses ou cancéreuses.
D’après les statistiques de 2017, 2.8% des animaux de laboratoire sont exposés à de telles expérimentations, a fait valoir la majorité de la commission de la science du National.
29 Avr 2019
Le 27 avril 2019, les opposant·e·s aux expérimentations animales se sont retrouvé·e·s à l’Université de Fribourg (UNIFR) pour une marche organisée par la Ligue suisse contre l’expérimentation animale et pour les droits des animaux (LSCV), dernière université avec Zurich à avoir encore recours aux singes pour des expériences scientifiques.
Selon Eric Rouiller, Professeur de médecine à l’UNIFR, «Je ne partage pas du tout les positions des organisateurs de cette journée d’action […] Toutes sortes d’expériences cruelles sur les animaux sont interdites en Suisse, comme les vivisections – interventions chirurgicales sur des animaux vivants qui n’ont pas été anesthésiés. En ce qui concerne les droits fondamentaux des animaux également, il existe des protections légales très claires en Suisse, les plus strictes au monde. Mais, l’expérimentation animale est indispensable à la santé de l’homme et de l’animal. L’objectif est d’acquérir de nouvelles connaissances scientifiques qui pourraient constituer la base d’importantes applications médicales. Ce n’est que récemment que des expériences avec des singes ont permis de développer des vaccins contre Ebola et le virus Zika.»
8 Avr 2019
Une étude de l’Université de Berne démontre que de nouveaux moyens existent afin d’éviter les expériences jugées «inutiles» sur les animaux. Dans certains cas, des stimulations informatiques pourraient être utilisées, sans toutefois remplacer complétement les études sur les organismes vivants.
Pour Bernard Völki, Biologiste à l’Institut vétérinaire de l’Université de Berne, «500 000 animaux sont encore utilisés chaque année pour l’expérimentation animale. […] Les chercheurs doivent être en mesure de prouver que l’expérimentation animale est nécessaire. […] Si l’on veut trouver des méthodes alternatives à l’expérimentation animale, les commissions devraient rendre les chercheurs encore plus responsables.»
19 Mar 2019
Swissuniversities se positionne contre l’initiative populaire fédérale «Oui à l’interdiction de l’expérimentation animale et humaine – Oui aux approches de recherche qui favorisent la sécurité et le progrès», car celle-ci prévoit d’interdire toute expérimentation sur les animaux et sur l’être humain mais également l’importation de produits – dont les médicaments – ayant fait l’objet de telles expérimentations.
D’après Swissuniversities, «L’initiative constitue un frein au progrès, à l’innovation et à la formation en sciences et technologies du vivant en Suisse […] Le recours aux modèles animaux et aux essaies cliniques est aujourd’hui encore nécessaire à l’acquisition de connaissances fondamentales ainsi qu’au développement de nouveaux produits et procédés médicaux dont le but est d’améliorer les conditions de vie et d’en sauver.»
6 Mar 2019
Selon Hanno Würbel, Membre Département du bien-être animal de l’Université de Berne, «La Suisse est fière d’avoir la législation la plus stricte au monde en matière de protection des animaux. Mais la qualité scientifique, qui est une condition préalable à la justification éthique d’une expérimentation animale, n’est pas toujours correcte.»
Plusieurs scientifiques sont scandalisé·e·s par l’application plus stricte de la loi sur l’expérimentation animale. Adriano Aguzzi, Directeur de l’Institut de Pathologie de Zurich regrette que «De plus en plus d’obstacles bureaucratiques se dressent.»
Depuis février 2017, Richard Hahnloser, Chercheur à l’EPFZ, ne peut plus poursuivre ses expérimentations sur le cerveau d’animaux, pourtant selon lui, «C’est important pour comprendre les bases neurologiques de l’acquisition du langage chez les enfants.»
1 Mar 2019
L’initiative «Pour un meilleur contrôle de l’expérimentation animale» a été rejetée jeudi par 61 non et 20 abstentions par le Grand Conseil genevois. L’initiative a été partiellement invalidée, l’exécutif estime que l’article précisant que chaque membre de la commission cantonale sur l’expérimentation animale peut contrôler en tout temps et sans préavis une expérience ou un lieu détenant des animaux d’expérience est contraire au droit fédéral. Les députés ont aussi refusé de lui opposer un contre-projet.
26 Fév 2019
Une initiative parlementaire a été déposé par Maya Graf, Conseillère nationale (Verts) pour une interdiction partielle de l’expérimentation animale, qui portera sur les expériences qui provoquent des très grandes charges ou des douleurs importantes aux animaux. Pour rappel, une initiative populaire pour l’interdiction totale de l’expérimentation animale a été signée par plus de 122 000 personnes et sera déposée à Berne à mi-mars.
En effet, «une remise en cause est nécessaire», selon le Fonds national suisse. Ce dernier mesure depuis avril [2018], quelles demandes de financement incluent des modèles de test alternatifs «afin d’aiguiser la conscience des chercheur-e-s». «Ce sujet mérite des moyens substantiels et une meilleure visibilité», juge la Conseillère nationale Kathy Riklin (PDC).
7 Fév 2019
A Bâle-Ville, une initiative antispéciste sera soumise au vote des citoyens qui prévoit le respect du droit à la vie et à l’intégrité physique et mentale des singes par le secteur public. D’un point de vue juridique, il est tout à fait possible que chaque canton attribue des droits à des animaux vis-à-vis de l’Etat. Cependant, le texte se voit passablement neutralisé par la justice bâloise ayant décrété que les acteurs privés – donc sociétés pharmaceutiques et zoos – ne seront pas soumis aux garanties constitutionnelles proposées par ce dernier. Les opinions sont partagées, cette initiative pousse à choisir entre la primauté des droits fondamentaux des singes ou de la liberté de la recherche.
24 Jan 2019
En janvier 2018, le Parlement de Bâle-Ville avait jugée irrecevable l’initiative populaire pour l’inscription des droits fondamentaux des primates dans la constitution cantonale, estimant qu’accorder ces droits à des êtres non humains contredisait le droit fédéral. Les initiant·e·s avaient alors fait recours au Tribunal administratif de Bâle-ville, lequel leur a donné raison le 15 janvier dernier. Les bâlois se prononceront donc finalement sur cette initiative, qui vise à combler des lacunes de la loi suisse sur la protection des animaux; selon les initiant·e·s, la législation actuelle permettrait d’effectuer sur des primates des expérimentations provoquant d’«atroces souffrances». La droite s’oppose au texte en raison de ses conséquences pour le pôle des sciences de la vie.
18 Déc 2018
Adriano Aguzzi, professeur de neuropathologie à l’Université de Zurich, dénonce la bureaucratie relative à l’expérimentation animale à Zurich. Soulignant l’importance de cette dernière pour l’innovation dans le domaine médical, il s’indigne du récent refus de la Commission d’expérimentation animale zurichoise de délivrer une autorisation sur des souris pour une recherche. Bien que des alternatives aux tests sur des animaux aient été développées, il serait parfois nécessaire d’en effectuer sur des organismes et ce refus rendrait caduque sa recherche, mettant en jeu les postes de plusieurs scientifiques.
Affirmant l’impossibilité de répondre à certaines requêtes de la Commission, Adriano Aguzzi déclare: «la Commission d’expérimentation animale est complètement hors de contrôle. Elle nuit à la médecine, elle empêche le progrès médical, elle nuit à la prospérité du canton de Zurich et elle va à l’encontre du bien-être de l’homme et des animaux». D’autres scientifiques ont dénoncé les lenteurs administratives zurichoises pour une autorisation.
17 Déc 2018
Plus de 110’000 signatures auraient déjà été récoltées pour l’initiative populaire visant à bannir la vivisection. Le texte réclame que l’expérimentation animale soit considérée comme un mauvais traitement envers les animaux et puisse constituer un crime. Le commerce, l’importation et l’exportation de produits faisant l’objet d’une telle pratique seraient aussi prohibés et les approches substitutives sans vivisection devraient bénéficier d’aides publiques plus importantes. Les Suisses ont voté plusieurs fois sur le sujet, rejetant à chaque fois les textes. Si divers·e·s politicien·ne·s jugent que le texte va trop loin, Isabelle Chevalley, Conseillère nationale (Vert’s libéraux, VD), et membre de la Fondation 3R – dont le but est de promouvoir la recherche par des méthodes de substitution, affirme que la politique ne doit pas sous-estimer ce texte: «cette fois, le peuple est mûr pour agir». Les milieux pharmaceutiques ont d’ores et déjà prévenu que l’initiative menacerait gravement la recherche universitaire et le développement de médicaments.
6 Nov 2018
L’initiative populaire «oui à l’interdiction de l’expérimentation animale et humaine – Oui aux approches de recherche qui favorisent la sécurité et le progrès» lancée le 2 octobre a réuni les 100’000 signatures nécessaires à son dépôt, bien avant le délai maximal, à savoir le 3 avril 2019. Le groupe d’initiant·e·s, originaires de St.Gall, affirme que l’interdiction ne concernerait pas uniquement l’expérimentation, mais également le commerce et l’importation de produits testés sur les animaux.
D’après plusieurs sondages, une majorité de la population suisse se montrerait néanmoins sceptique face à cette initiative, jugée trop radicale. L’Association «Protection suisse des animaux» prend également ses distances avec le texte, affirmant ne pas vouloir entrer dans des «discussions politiques stériles» pour se focaliser sur l’interdiction d’expérimentations avec les primates.