Le chef du Département de l’enseignement et de la formation professionnelle, Frédéric Borloz, a pris la décision d’interdire les débats politiques dix semaines avant les élections dans les lieux de formations sur le sol vaudois. Cette interdiction ne s’applique qu’aux élections, pas aux votations. M. Borloz explique que «[l]es débats dans les écoles sont importants pour former les jeunes à la citoyenneté, mais ils ne peuvent pas être organisés «n’importe quand».» Ainsi, les débats politiques restent possibles «avant la période de dix semaines précédant une élection, ou après cette élection». M. Borloz ajoute «qu’une directive allait être envoyée dans les lieux de formation vaudois». (Le Courrier)
Le socialiste Romain Pilloud explique qu’au début de l’été une lettre a été remise à M. Borloz demandant «si le département pouvait encourager les établissements à organiser les débats pour inviter les candidats de tous les partis». M. Pilloud explique qu’un «non» était attendu, mais il affirme que cette «interdiction formelle» est «hallucinante». Néanmoins, Frédéric Borloz justifie sa décision en s’appuyant sur la loi sur l’enseignement obligatoire «qui impose la neutralité de l’enseignement et donc de tel débat. L’interdiction vaut aussi pour le secteur post-obligatoire».
Florence Bettschart-Narbel (PLR) salue la décision de M. Borloz et explique que les candidat·es qui participent aux débats politiques organisés en période électorale ont le but de convaincre le public à voter pour eux, ce qui se traduit par l’école comme lieu de «propagande» et non comme lieu neutre. La neutralité est, selon elle, mise en danger du moment où «il n’y a pas tous les candidats» qui participent aux débats à l’école.
Et en dehors du canton de Vaud ? «Dans la plupart des cantons romands les lieux de formation accueillent des débats politiques, mais à différentes conditions : à Neuchâtel, le canton ne s’en mêle pas. Les écoles se chargent des organisations à condition que l’équilibre politique soit garanti. En Valais, un lycée-collège a accueilli récemment un tel débat. À Fribourg aussi, c’est possible, et même encouragé pour intéresser les jeunes à la vie politique. Et cela aussi en période électorale. Ces rencontres sont organisées par les directions des écoles ou les enseignants, mais pas par les partis politiques. À Genève, c’est plus strict. C’est «oui» aux débats organisés par des partis ou des enseignants avant les votations, mais «non» avant une échéance électorale». (Forum)