Type de veille: Politique des hautes écoles

166 scientifiques des EPF, dont 128 professeur·e·s, ont adressé une lettre ouverte à la caisse de pension de la Confédération Publica qui demande que la caisse retire ses investissements des entreprises qui endommagent le climat d’ici à 2023. Cette prise de position suscite des réactions, et par ailleurs, la plupart des professeur·e·s des EPF n’ont pas signé la lettre. Reto Knutti, Professeur en physique du climat, estime que la population aurait de la peine à différencier si les membres parlent en tant que chercheur·euse·s (qui expriment leur opinion), scientifiques (qui montrent la position de l’EPFZ) ou personne privée.

A l’issue de sa première année d’existence, la formation continue pour imams à Genève a délivré deux diplômes sur les six participants. Selon François Dermange, Professeur d’éthique à la Faculté de théologie de l’Université de Genève et membre du comité directeur du CAS, 80% des imams à Genève auraient été touchés par cette formation. D’ailleurs, il déclare que la formation genevoise «s’ouvrira probablement aux imams des cantons de Vaud et de Neuchâtel, voire de France voisine, mais cela reste à confirmer.» Vaud entame un processus de reconnaissance des communautés musulmanes comme entités de droit public et, dans ce cadre, une formation en Suisse des imams pourrait devenir une condition.

Le Recteur de la HEP BEJUNE Maxime Zuber se voit confier la présidence du Conseil académique des hautes écoles pédagogiques de Suisse romande, qui est en en complément avec la coordination qui s’effectue au niveau national par la chambre des HEP de swissuniversities.

L’EPFL offre des cours optionnels sur twitter à ses professeur·e·s et ses responsables de groupe. Le but est de présenter leur travail au grand public. Il est aussi question d’instaurer un dialogue, «le tout pour correspondre à la dimension fédérale de l’école». Selon Marcel Salathé, Professeur au laboratoire d’épidémiologie numérique, «[…] Twitter, c’est participer au débat, mais c’est aussi pouvoir écouter: les articles scientifiques, les conférences et même les scandales, tout s’y dit. Personnellement, c’est ma première source d’informations. Et c’est la meilleure.»

La proportion d’étudiant·e·s germanophones à l’Université de Fribourg a diminué passant de plus de 50% pour l’année académique 2003-2004 à 34% entre 2015-2016. Selon la Rectrice Astrid Epiney, la fondation de l’Université de Lucerne a joué un certain rôle dans ce phénomène, mais des raisons conjoncturelles voire aléatoires seraient également partiellement responsables. Des efforts auraient été entrepris afin de faire mieux connaître l’Université de Fribourg en Suisse alémanique.

Le magazine anglais «Times Higher Education» a dévoilé son classement mondial des petites universités pour 2018. Neuchâtel figure au 16e rang. L’établissement gagne ainsi deux places en 12 mois.

Richard David Precht, philosophe allemand, estime que la réforme de Bologne était une mauvaise décision, car elle inciterait les étudiant·e·s à compléter un semestre avec de bonnes notes et à peu d’effort au lieu d’acquérir un savoir aussi large que possible. L’enseignement ex cathedra dans des auditoires trop remplis serait également dépassé. Le philosophe préconise l’apprentissage autonome en groupe, à l’aide d’enregistrements de cours «donnés par des Prix Nobel» en ligne, ce qui permettrait aux universités d’épargner beaucoup d’argent dans l’enseignement d’études de base au profit de meilleures études de second cycle («Hauptstudium»).

Josep Borrell, Ministre des affaires étrangères de l’Espagne, a appelé à la création d’un «genre d’Erasmus euro-africain» dans le contexte de la crise migratoire que connaît son pays. Ainsi, il propose pour chaque migrant·e illégal·e expulsé·e d’accueillir et de former un·e légal·e. Par la suite, ce·tte dernier·ère devra retourner dans son pays d’origine afin de mettre son savoir à disposition de l’économie de son État. Un tel accord existe déjà entre l’Espagne et le Maroc et, selon Josep Borell, il n’a pas de problèmes quant au rapatriment [des participant·e·s du programme].

Il y a une année, l’Université de Fribourg a lancé un cursus prenant en compte les études de français et celles d’allemand, nommé «Français et allemand: bilinguisme et échange culturel», initiative lancée par Ralph Müller, Professeur en germanistique et Thomas Hunkeler, Professeur en études de français. Or, depuis le semestre d’automne 2017, seules quatre femmes se sont intéressées au cursus. Ralph Müller l’explique par la méconnaissance de l’existence de cette nouvelle formation et par le fait que cette dernière regroupe deux branches.

Timothy Caulfield, Professeur de droit à l’Université de l’Alberta au Canada, propose, face à l’augmentation de la confiance de la population vis-à-vis des fausses informations, d’adapter la communication scientifique au grand public. L’illustration artistique des résultats de recherche inviterait à la réflexion et inciterait des discussions avec des nouvelles audiences. « L’art peut générer une réponse immédiate, intuitive et émotionnelle qui peut être efficaces pour approfondir l’implication [.. ] et la participation de personnes qui ne sont pas impliqués dans des secteurs où la science joue un rôle.»

Selon une récente étude, les algorithmes de publicité en ligne empêcheraient beaucoup de femmes d’avoir accès à des offres de carrière scientifique publiées comme annonce commerciale dans des réseaux sociaux ou via Google.

La Ligue européenne des universités de recherche (LERU) a répondu à la proposition de la Commission européenne sur le programme de recherche Horizon Europe, successeur d’Horizon 2020, avec dix mesures d’amélioration. Parmi celles-ci se trouve une augmentation du budget total alloué à Horizon Europe à 160 milliards d’euros. Actuellement proposé à 100 milliards par la Commission européenne, plusieurs institutions ont déjà réagi à cette proposition en demandant 120 milliards, [selon l’article de Science Business]. En outre, LERU souhaite rendre possible la participation de «tous les pays proches de l’Union européenne» au programme cadre, dont font partie la Suisse et le Royaume-Uni.

La Chine souhaite devenir une puissance scientifique de renommée mondiale pour 2050 et dépense dorénavant plus d’argent pour la recherche et le développement que l’Union européenne. Par ailleurs, 95% des fonds alloués à la recherche sont investis dans la recherche appliquée et le développement de nouvelles technologies à commercialisation rapide et prometteuse. Le Président Xi Jinping a annoncé le renforcement de la recherche fondamentale moyennant la création de grandes institutions de recherche à l’image du CERN. Le plus grand obstacle du point de vue de l’attractivité au niveau international restera, selon l’auteur de l’article, la situation politique du pays.

Le Président du Conseil des ETH Fritz Schiesser regrette la récente décision de la Cour de justice de l’Union Européenne sur le génie génétique, car elle ne prend pas en compte des conclusions scientifiques.

Une commune obwaldienne a voulu interdire l’accès au gymnase à une jeune fille d’origine érythréenne, parce que ses parents perçoivent l’aide sociale. Le service de l’aide sociale a fait savoir à ses parents que «les enfants de familles percevant l’aide sociale doivent suivre des études qui leur permettent de subvenir à leurs besoins aussi rapidement que possible.» Les autorités suggéraient dans la foulée à la jeune fille d’entreprendre un apprentissage plutôt que de suivre le gymnase. En cas de refus, sa famille risquait de se voir priée de CHF 400.- d’aide sociale par mois.

Prêtant à confusion et pas adapté aux réseaux sociaux, l’identité visuelle de l’EPFL va changer dans quelques mois.

Google Chrome aurait «mis au pilori» les sites web qui transmettent des informations non-cryptées. Une protection via protocole HTTPS permet de protéger la sphère privée et en sécurité des utilisateurs·trices du site. Actuellement, vingt pourcents des sites web les plus utilisés ne sont pas encore protégés. En Suisse, cela concerne les sites de plusieurs universités suisses, inclus celui de l’UNIL. L’Université de Zurich a réagi et activé le HTTPS de manière automatique.

Le chercheur bâlois en sciences des médias Roberto Simanowski est sceptique par rapport à l’enseignement moyennant des plateformes numériques d’enseignement. «Pour comprendre comment un algorithme fonctionne, il faut savoir comment il change la situation humaine.» Il serait donc important d’enseigner la pensée critique par rapport aux technologies.

Selon le récent rapport 2018 sur l’éducation en Suisse, de plus en plus de Suisses sont diplômé·e·s des hautes écoles. Par ailleurs, le pourcentage des personnes suivant des formations continues est le plus élevé du monde et le nombre de publications scientifiques a quadruplé dans les dernières 30 années.

Un projet resté secret jusqu’ici vise à implanter à Genève un forum mondial des sciences et des technologies de l’avenir. Mais le Conseil fédéral refuse pour l’instant de donner son feu vert au DFAE.  Responsable de la communication des Affaires étrangères, Jean-Marc Crevoisier confirme que le projet « Geneva Plus » n’a pas encore reçu l’aval du Conseil fédéral mais le département va revenir à la charge: son but reste de lancer ce forum scientifique cette année encore, pour une phase pilote de deux ans.