Type de veille: Politique des hautes écoles

Le Conseil national a refusé que le canton de Bâle-campagne obtienne un siège au Conseil des hautes écoles, un des organes de la Conférence suisse des hautes écoles. La décision est très critiquée à Bâle-campagne, dans un contexte où l’Université de Bâle, financée à moitié par le canton, est vue « comme un facteur de coûts indésirables », estime le conseiller national Christoph Eymann (BA/LDP). Selon lui, un siège au Conseil des hautes écoles aurait contribué à « contrer les mesures d’économies sur le financement de l’université ».

Selon une étude de l’OCDE, le nombre d’emplois pour les personnes hautement qualifiées a augmenté de 1995 à 2005, tandis que celui pour les personnes moyennement qualifiées a baissé. Professeur d’économie à l’Université de Zurich, Josef Zweimüller estime qu’augmenter le taux de maturités délivrées n’est pas la seule solution pour adapter le système éducatif aux nouvelles exigences du marché du travail : le système dual reste pertinent, mais l’accès, après l’apprentissage, à une formation continue dans une haute école doit être garanti.

Des rectrices et recteurs de dix universités autour du monde s’expriment sur la question de la liberté académique. Les contraintes financières représenteraient la plus grande menace pour leur indépendance. D’autres mentionnent encore la pression des rankings internationaux ou la grande charge de travail demandée aux scientifiques.

Alors que le Conseil fédéral a toujours souligné vouloir mettre la priorité sur les échanges internationaux et la mobilité des jeunes en formation, le sénateur Beat Vonlanthen (PDC/FR) estime que le Conseil fédéral fait montre d’un manque de crédibilité sur le dossier avec la décision de ne pas réintégrer Erasmus+. Selon lui, Berne devrait activement préparer une réintégration au programme de mobilité pour 2021.

Selon une étude, les étudiant·e·s les moins bien préparé·e·s pour les études supérieures et avec un profil à risque sont les plus susceptibles de faire baisser leur moyenne et d’abandonner leurs études lorsqu’ils prennent des cours en ligne – alors que ces derniers ciblent justement les personnes n’ayant pas un parcours académique traditionnel.

Dans l’éditorial de la revue Nature, l’insuffisance de moyens accordés à l’open data est critiquée. Très souvent, les agences gouvernementales manquent de fonds pour mettre en place des plateformes effectives de partage des données et délèguent aux universités la responsabilité de développer de telles infrastructures, ce qui freine l’adoption de standards communs d’hébergement et de conservation des données et empêche leur véritable diffusion dans la communauté scientifique. Afin d’améliorer la transparence et la reproductibilité de la recherche, il faudrait entamer un débat public sur les coûts de l’open data.

Le réseau Eucor, qui réunit les universités de Bâle, Fribourg-en-Brisgau, Haute-Alsace, Strasbourg et l’Institut de technologie de Karlsruhe, organise pour la vingtième fois un tour à vélo de cinq jours avec une étape sur chaque site. Afin de renforcer juridiquement le statut de leur réseau par ailleurs, les universités Eucor ont décidé il y a un an de le transformer en Groupement européen de coopération territoriale, un instrument de coopération de l’Union européenne. Pour Maarten Hoenen, vice-recteur de l’Université de Bâle, il s’agit d’un pas important : « Afin de pouvoir travailler dans le futur, nous avons besoin de soutien politique et d’une plus grande présence publique ».

Aux États-Unis, un programme d’entrainement à la recherche éthique réunit des chercheur·euse·s ayant commis une fraude scientifique (manipulation de données, plagiat ou falsification d’images). Ce programme n’est pas un séminaire enseignant les principes de base de l’éthique scientifique, mais a plutôt pour objectif que les participant·e·s développent des compétences cognitives et des processus pratiques pour gérer la complexité et la pression de la recherche et mieux respecter les normes scientifiques. Coosje Veldkamp, une doctorante étudiant les méthodes pour réduire les erreurs humaines dans la science, estime que « les scientifiques opérant dans le contexte de leur environnement direct et du système scientifique plus généralement, il est difficile de changer les comportements individuels sans modifier leurs facteurs, la pression et le stress par exemple. »

Une motion parlementaire du Grand Conseil bernois veut garantir que les 100 places supplémentaires en médecine humaine qu’offrira l’Université de Berne dès 2018 seront destinées à former des médecins de famille.

Entre interventionnisme et liberté laissée aux cantons, l’étendue du rôle que devrait jouer la Confédération dans la mise en place du Parc suisse d’innovation fait débat. En effet, malgré la multiplication des parcs, incubateurs, et autres aides financières, la Suisse ne bénéficie d’aucune politique coordonnée en matière d’innovation. Le financement de l’innovation pose problème surtout pour les PME : pour Patrick Linder, directeur de la Chambre d’économie publique du Jura bernois, l’essentiel des PME de la région n’est en effet pas en mesure de financer l’innovation.

Suite au retrait des États-Unis de l’accord de Paris sur le climat, le gouvernement français a mis en place un site internet dont l’objectif est d’attirer en France des chercheur·euse·s étrangers en leur octroyant des bourses sur quatre ans, pouvant aller jusqu’à 1.5 million chacune. Cette initiative suscite de l’irritation chez les chercheur·euse·s français. Pour Olivier Berné, astrophysicien et chercheur CNRS, la priorité devrait être donnée aux instituts de recherche nationaux, qui réclament un ferme engagement à un financement stable de la recherche nationale, avant d’inviter des chercheur·euse·s étrangers à venir en France.

L’Université de Bâle veut tenir un stand sur plusieurs marchés de Bâle-campagne. Le but est de rendre l’institution plus visible, dans un contexte tendu entre les deux cantons à cause des négociations en cours relatives au futur financement de l’Université.

Un incubateur dédié aux start-up actives dans les sciences de la vie verra le jour en 2018 à Epalinges, sur le site de Biopôle. Outre la mise à disposition de bureaux et de laboratoires, il offrira un service d’accompagnement.

Selon une étude du Centre de recherche conjoncturelle (KOF) de l’EPFZ, la digitalisation n’aurait pas de conséquences sur la situation de l’emploi pour trois quart des entreprises suisses interrogées, aurait détruit des emplois pour un neuvième d’entre elles et permis d’en créer de nouveaux pour un autre neuvième (n=1180). La digitalisation a toutefois un impact sur les compétences désormais requises, avec un plus grand besoin en personnes qualifiées. Afin de mieux correspondre aux changements dans le marché du travail, le système de formation devrait renforcer le développement de compétences comme la flexibilité, la pensée critique et l’indépendance. Que des métiers disparaissent, remplacés par des machines, n’est pas un problème si les gens peuvent se former tout au long de leur vie et se réorienter professionnellement. Dans les entreprises par ailleurs, le travail tendrait à être plus autonome, les hiérarchies plus souples et le télétravail plus répandu.

Alors qu’une étude met en question la fiabilité des résultats de dizaines d’essais cliniques publiés dans des revues scientifiques et contenant potentiellement des données fausses ou falsifiées (The Guardian du 5 juin), beaucoup dans les milieux académiques considèreraient qu’une grande partie des recherches publiées sont fausses, selon un chercheur de l’Université d’Utrecht (The Guardian du 6 juin). Au delà des erreurs accidentelles ou d’une potentielle négligence dans le peer review, ce dernier dénonce la pression énorme de publier dans des journaux à impact élevé, d’autant plus que le processus de sélection des articles pour la publication est problématique, les réplications infructueuses d’expériences n’étant souvent pas publiées.