15 Avr 2020
Un financement public est-il pertinent pour tous les cours de l’université?
L’historien et publiciste Toni Stadler, qui a suivi une carrière dans des organisations internationales et au Département fédéral des affaires étrangères (DFAE) et à la DDC (Développement et coopération), estime que la pandémie permet d’évaluer la pertinence de l’engagement public. Il regrette une perte de sérieux pragmatique pas seulement dans des organisations internationales, mais également dans les gymnases et à l’Université de Lausanne. («Des conférences invitées dans les écoles, par exemple sur le spécisme ou les super-aliments, pourraient bientôt prendre un coup de vieux.») L’auteur juge qu’il y a un risque de coupes dans le secteur de l’éducation. «Les universités et les gymnases devront se demander si leur enseignement est efficace et si les programmes d’études mettent l’accent sur des sujets qui auront également une pertinence dans le futur. Le contenu esthétique, notamment du passé lointain, domine de loin la discussion sur la technologie, l’industrie ou les affaires. La performance semble être quelque chose d’ambivalent pour certains éducateurs.» Il regrette le financement public de domaines comme l’égyptologie et la préhistoire et estime qu’il y a des millions de francs à économiser si la recherche était dédoublonnée. Il juge qu’il serait nécessaire de hiérarchiser les domaines, et de donner la priorité à ceux qui permettraient au pays de rester «constructif et à l’épreuve de l’avenir».