13 Avr 2021
Polémique autour de la «cancel culture»
La liberté académique serait-elle en premier lieu menacée par une gauche totalitaire, et non par les populistes de droite? C’est le propos que le politologue Jan-Werner Müller essaye de déconstruire dans un article du 10.04. paru dans la Neue Zürcher Zeitung. Pour cela il s’intéresse à la polémique autour de la «cancel culture» qui a ses origines aux États-Unis. Il analyse les discours mises en avant par la droite, de plus en plus adoptés par les libéraux, qui dressent une image d’une culture académique totalitaire et punitive. Son bilan : ce soi-disant phénomène s’apparente plutôt à une rhétorique politique visant à discréditer les mouvements progressistes qu’à une réalité objective. Il critique les libéraux de se faire prendre dans cette polémique.
En réponse à cette analyse, le philosophe Netzwerk Wissenschaftsfreiheit»), il n’est pas d’accord avec le propos de Jan-Werner Müller que la «cancel culture» ne serait en réalité que cas isolés et anodins. Selon Dieter Schönecker, il y a des preuves accablantes d’une culture de censure et de «dicscrimination politique» dans les universités américaines, comme le fait que maintes scientifiques, du milieu conservateur comme progressiste, ont crées des alliances pour défendre la liberté académique et pour lutter contre le dogmatisme et l’intolérance présente aux universités. L’accusation de Jan-Werner Müller, selon laquelle les opposant·e·s de la «cancel-culture» académique cherchent à se protéger contre les critiques légitimes de diverses formes d’injustice (racisme, sexisme, etc.) serait donc «grotesque».
réplique dans le même journal. Membre du Réseau pour la liberté académique («