13 Avr 2021
Propositions d’amélioration pour une directive sur l’utilisation des médias sociaux
Evelyne Schmid, professeure en droit international à l’Université de Lausanne, craint que la nouvelle directive de l’Université de Berne sur l’utilisation des médias sociaux aura un effet dissuasif («chilling effect») sur le recours à la liberté académique. Elle estime que les directives sont «trop vagues» et difficilement applicables. «L’idée que les expressions d’opinion doivent être coordonnées au sein d’une unité organisationnelle signifiera vraisemblablement que les chercheurs occupant des postes temporaires, en particulier, et ceux travaillant dans des domaines perçus comme «sensibles» par le public, devront réfléchir attentivement à la menace de conséquences s’ils s’expriment publiquement. Il ne s’agit pas de sanctions juridiques, mais d’éventuels désavantages subtils et difficilement démontrables dans la recherche d’un emploi, d’un doctorat ou dans la sphère institutionnelle. […] En tout état de cause, lorsqu’une université réglemente, le critère de «sensibilité» de l’avis est tout à fait déplacé, car ce qui est et n’est pas considéré comme une question sensible en droit est parfois hautement politique.»
Par ailleurs, dans un tweet, Evelyne Schmid suggère que l’Université de Berne devrait également penser à [mieux] protéger les scientifiques victimes d’harcèlement, de menaces, et d’atteintes à l’intégrité personnelle, en lisant le témoignage d’une chercheuse victime de menaces de mort.
Selon Evelyne Schmid, l’Université de Monash en Australie applique une bonne politique en matière des médias sociaux.