28 Juin 2021
Une lettre ouverte plaide pour la participation de la Suisse à Horizon Europe
La semaine passée, la Commission européenne a publié la liste des 18 États tiers qui peuvent provisoirement prendre part sans accord au programme de recherche de l’Union européenne (UE) Horizon Europe. Or la Suisse ne figure pas dans la liste.
En réaction, près de 20 organisations et réseaux de recherche européens tels que Science Europe, la Ligue des universités de recherche européennes et le réseau Aurora Universities ont signé une lettre ouverte dans laquelle ils demandent la pleine participation de la Suisse au programme de recherche.
La lettre souligne que la Suisse abrite les meilleures institutions de recherche du monde et est depuis des années l’un des pays les plus compétitifs et les plus innovants. Rétrograder la Suisse à un pays tiers l’empêcherait d’apporter toute son expertise au programme de recherche de l’UE, a-t-elle ajouté. pour cela, »[…]il est important de poursuivre la coopération de longue date et mutuellement bénéfique entre l’UE et la Suisse dans le domaine de la recherche et de l’innovation ».
Le Secrétariat d’État à la formation, la recherche et l’innovation (SEFRI) tente cependant à relativiser cette dernière nouvelle : «Les chercheurs de Suisse peuvent répondre à des appels à projet en 2021 dans le cadre du programme Horizon Europe. Même dans les conditions actuelles, ils ont en effet la possibilité de participer à ce programme ainsi qu’aux initiatives et activités qui y sont liées.». Ils ne recevront toutefois pas de financement de la part de Bruxelles. La Confédération a donc réservé six milliards de francs à cet effet, a précisé le président de la Confédération, Guy Parmelin, dans un interview publiée dans la Schweiz am Wochenende. Il précise que la porte d’Horizon Europe n’est pas fermée et que l’objectif reste la pleine association à Horizon Europe.
La présidente de la Commission de la science, de l’éducation et de la culture du Conseil national, Valérie Piller Carrard (PS/FR) déclare vouloir « […]tout faire pour que la Suisse ne soit pas reléguée au rang d’État tiers. Les conséquences académiques et économiques seraient importantes. Il faut maintenant qu’on se rassure et que le Conseil fédéral mette en place une stratégie.»
Le président de l’École polytechnique fédérale de Lausanne (EPFL), Martin Vetterli prévoyait qu’avec la fin de l’accord-cadre, l’accès à Horizon Europe serait rendu plus difficile. Mais il ne s’attendait pas « à ce qu’on se fasse sortir de cette façon, au beau milieu de l’année. C’est une très mauvaise nouvelle. » Il estime alors la compétitivité du pays menacée.