18 Oct 2021
Menaces de mort contre des expert·e·s du COVID
Une enquête internationale menée par la revue scientifique Nature montre la fréquence à laquelle les chercheur·euse·s qui s’expriment publiquement sur la pandémie sont souvent menacé·e·s et insulté·e·s. 321 chercheurs·euses, pour la plupart de Grande-Bretagne, d’Allemagne et des États-Unis, ont répondu aux questions. Les résultats montrent que 15 % ont reçu des menaces de mort, 22 % des personnes interrogées ont fait état de menaces de violence. Puis, 80 % ont été victimes d’attaques personnelles et de tentatives de dénigrement de leur crédibilité sur les médias sociaux.
Ce phénomène n’est pas nouveau, explique Konstanze Marx, titulaire de la chaire de linguistique allemande à l’Université de Greifswald. «Mais la pandémie a agi comme un miroir ardent. Toutes les dynamiques que nous avions déjà décrites dans le cadre de nos recherches sont maintenant apparues en grande concentration et à la vitesse de l’éclair.» Elle estime qu’il est nécessaire d’agir sur le «climat général du discours». Selon elle, il s’agit de reconstruire un climat favorable à la science.
Susan Michie, professeure pour la psychologie de la santé au University College de Londres, estime qu’un signal du gouvernement serait important, comme par exemple une stratégie officielle « zero tolérance » par rapport aux menaces envers les chercheurs qui entrent dans des débats publics.