28 Jan 2022
«Face à l’afflux d’étudiants chinois en Suisse, la vigilance est de mise»
Grégory Coutaz de l’Université de Tamkang, Taiwan, met en garde les universités suisses contre l’afflux des étudiant-e-s chinois-es (+27% en Suisse depuis 2019).
«L’un des problèmes que posent ces jeunes chinois vient du fait que parmi eux se trouve une minorité biberonnée au nationalisme qui n’accepte plus un enseignement perçu comme «anti-chinois». Encouragés par l’influence grandissante de la Chine sur la scène internationale, ces étudiants s’attaquent directement à leurs professeurs en les harcelant, les intimidant ou en se livrant au doxing (c’est-à-dire la diffusion de données personnelles sur internet), dès lors que ceux-ci se montreraient critiques envers le Parti communiste ou discuteraient de questions sensibles comme Hongkong, le Xinjiang, le Tibet ou Taïwan. […] Autrefois réservés aux seules universités anglo-saxonnes, ces débordements sont désormais présents en Europe. […] Il n’est pas question ici, bien sûr, d’interdire aux étudiants chinois l’accès à nos amphithéâtres et à nos laboratoires. En revanche, il est de la responsabilité des universités de prendre les mesures adéquates pour se protéger contre la promotion d’un narratif officiel, le siphonnage des connaissances et les tentatives de manipulations des étudiants. Cela passe par un renforcement accru des contrôles et la nécessaire divulgation de tous les incidents […].»