16 Mar 2022
L’Institut Confucius de l’Université Genève sous la loupe
Le fonctionnement de l’Institut Confucius, financé par Genève et la Chine, est questionné par Dilara Bayrak (Vert-e-s, GE) au Conseil d’État. Elle s’inquiète, entre autres, pour la liberté académique. Par ailleurs, «Le Comité de déontologie et d’éthique (CED) de l’UNIGE a étudié son fonctionnement l’année dernière et a fait parvenir plusieurs recommandations au Conseil d’État avec copie à l’Alma mater. Le CED demande notamment au rectorat «d’introduire le risque réputationnel des relations avec la Chine, en général, et de l’Institut Confucius en particulier, dans la matrice des risques de l’Université». Il requiert également que le lien entre l’UNIGE et l’institut soit clarifié, notamment sur la page d’accueil de ce dernier. Enfin, le CED exige que la charte d’éthique et de déontologie de l’Université de Genève soit communiquée à tous les partenaires chinois, étudiants comme enseignants, et que «l’importance de l’adhésion aux fondements éthiques de la charte soit réaffirmée».»
Le vice-recteur pour les Relations internationales et interinstitutionnelles de l’UNIGE, Stéphane Berthet, estime que ces règles de fonctionnement ainsi que les statuts de l’institut contiennent des garde-fous permettant d’éviter d’éventuels dérapages. «Nous pouvons traiter tous les sujets, mais il faut que tous les titres de nos conférences soient neutres», affirme Basile Zimmermann, Directeur de l’institut. Le sinologue regrette que la méfiance croissante de l’Occident envers la Chine biaise le regard que les gens portent sur les activités de son institution. «La diplomatie scientifique permet de dialoguer avec des chercheurs et professeurs qui viennent travailler ici et rentrent chez eux ensuite. C’est une manière concrète de faire évoluer les pensées des élites chinoises.» Afin de mettre un terme à ces questionnements récurrents et d’évaluer le fonctionnement de l’institut genevois à l’occasion de ses 10 ans d’activité, le rectorat de l’Université a décidé de lancer une évaluation externe.»