16 Mai 2022
La culture du débat en Allemagne a perdu son éclat
Dans la Neue Zürcher Zeitung (NZZ), historien à l’Université de Saint-Gall, Caspar Hirschi remémore les années 2000 en Allemagne, où régnait une culture de débat vive dans la sphère publique. Selon l’historien, les débats scientifiques étaient nourris par les prémisses qu’on était pas d’accord sur presque tout, sauf sur le fait qu’il valait la peine d’en débattre en commun.
Aujourd’hui, cette volonté curieuse de se confronter à d’autres points de vue a été remplacée par «une panique morale qui incite à rejeter préventivement tout ce qui ne correspond pas à sa propre vision du monde», argue-t-il. Il redoute l’arrivée d’un «habitus de la pensée précipitée» qui préfère le jugement rapide à la gestion de l’ambivalence. En comparaison, la culture du débat en Suisse semble presque détendue et bien plus ouverte à des avis contraires.
Caspar Hirschi estime que la perte d’une illusion de sécurité suite à certains événements (Fukushima, Brexit, l’élection de Trump, la pandémie, l’invasion de l’Ukraine) a eu une influence négative sur l’esprit d’ouverture qui régnait en Allemagne.