18 Juil 2022
Les universitaires davantage touché·es par le «long Covid»
Selon la neurologue Lara Diem, responsable de la consultation «long Covid» à l’Hôpital de l’Île à Berne, les scientifiques sont plus souvent touchés par la maladie du «long Covid». D’après ces recherches, «On remarque qu’il y a beaucoup d’universitaires : des médecins, des avocats, des informaticiens, des enseignants. […] Ce sont souvent des personnes à haut rendement qui ont l’habitude d’être toujours à la limite de leurs capacités. Avec le virus, ce mode de vie implose». La plupart d’entre eux et elles souffrent du «brouillard cérébral» (brain fog), qui affecte fortement la concentration et la mémoire.
La cause pour laquelle les universitaires seraient plus touché·es reste encore incertain. Plus généralement, il n’est pas encore clair pourquoi certaines personnes développent un «long Covid» et d’autres pas. Une piste qui est exploré actuellement par les expert·es est celle d’une activation excessive et durable du système immunitaire. Ainsi, le virus semble déclencher chez certaines personnes une sorte de maladie auto-immune dans laquelle les anticorps sont dirigés contre des structures propres à l’organisme – en l’occurrence des récepteurs de stress qui, via l’adrénaline, commandent des fonctions corporelles inconscientes telles que la respiration ou le rythme cardiaque. Il existe également des indices selon lesquels des résidus viraux qui n’ont pas été complètement éliminés maintiennent le système immunitaire constamment en alerte.
Cependant, d’autres recherches scientifiques emettent des hypothèses qui sont autant plausibles d’un point de vue clinique. Ce qui manque actuellement sont des études à grande échelle, affirme Michael Stingl, neuorologue de Vienne. «Que 5 %, 15 % ou 25 % des personnes infectées par le Long Covid soient touchées, cela fait beaucoup de monde, et il est surprenant de voir à quel point cela n’est pas abordé par les instances officielles, compte tenu de l’impact que cela va avoir», argue-t-il.