2 Août 2022
Maladie d’Alzheimer : le scandale des falsifications soulève des questions
Pendant plusieurs années, le chercheur français Sylvain Lesné aurait falsifié de nombreuses études sur l’origine de la maladie d’Alzheimer. Le journal scientifique Science a rendu l’affaire publique la semaine dernière, déclenchant ainsi un scandale. Sylvain Lesné a apparemment manipulé plus de 20 illustrations pour prouver la présence de la molécule Abeta*56 dans le cerveau de patient-es atteint-es de la maladie d’Alzheimer. Le biochimiste, qui travaille à l’Université du Minnesota, l’a identifiée comme l’une des causes de la démence d’Alzheimer.
Comme l’explique un article de la Neue Zürcher Zeitung (NZZ) le travail de Sylvain Lesné était considéré comme une preuve de l’hypothèse dite de l’amyloïde, considérée pendant des décennies comme l’explication la plus probable de la maladie. En conséquence, l’hypothèse de l’amyloïde a reçu davantage d’attention et de fonds de recherche que d’autres théories. En réalité, les substances développées sur la base de l’hypothèse amyloïde n’ont eu aucun effet lors d’essais sur des patient-es atteint-es de la maladie d’Alzheimer.
L’influence de Sylvian Lesné sur la thèse de l’amyloïde serait pourtant à relativiser. Selon la NZZ, le développement des médicaments ne s’est pas fondamentalement appuyé sur le travail du Français. La fraude pourrait toutefois être la goutte d’eau qui fait déborder le vase. Dans le contexte des tentatives infructueuses, l’affaire devrait ébranler la confiance dans l’hypothèse amyloïde. Le scandale pourrait également avoir pour effet que d’autres thèses sur l’origine de la maladie d’Alzheimer reçoivent davantage d’attention et que les fonds de recherche soient redistribués.