25 Nov 2022
Des étudiant-es s’alarment du «wokisme» à la HEPL
Dans une lettre anonyme, des étudiant-es de la HEP Vaud se disant «choqués et scandalisés d’avoir reçu […] un mail destiné à TOUS les étudiants de la HEP les invitant à rejoindre et soutenir l’AFEEDA (Association pour la formation des enseignantxes et un enseignement décolonial et antiraciste à la HEP) qui, sous couvert de lutte contre le racisme, fait l’apologie de toutes les dérives woke, indigéniste, décoloniale de la cancel culture américaine». Dans leur lettre, les étudiant-es anonymes s’en prennent aussi à «la teinte prosélyte» de certains modules de formation et écrivent que «la HEP […] est supposée pratiquer la démarche scientifique et donc le questionnement plutôt que l’assertion et le dogme qui relèvent plutôt de la secte».
Le Directeur de formation de la HEPL Cyril Petitpierre s’étonne: «Cette lettre était une complète surprise, nous n’avions jamais eu vent de ce type d’inquiétudes parmi nos étudiants. […] Nous nous sommes même demandés s’il ne s’agissait pas d’une seule personne.» Il ajoute: «L’école publique a des orientations fixées par la société et traduites par le politique. Il faut respecter le cadre donné par l’État de Vaud.» Le directeur rappelle l’accent mis par l’école vaudoise sur la reconnaissance des minorités et le respect de la diversité de genres et de cultures. «Un certain nombre de personnes qui se destinent à devenir enseignants dans l’école publique ne mesurent pas toujours ce que cela signifie.»
Frédéric Borloz, conseiller d’État chargé du Département de l’enseignement et de la formation professionnelle, répond qu’il a «toute confiance en la capacité de la HEP Vaud à répondre à ces interrogations. […] La liberté académique de la HEP est garantie par la loi, je la respecte évidemment et n’ai pas à commenter le contenu des formations.»