5 Mar 2024
Un «déficit systémique de connaissances en médecine» sur les différences entre les sexes
Yvonne Gilli, présidente de la Fédération des médecins suisses FMH, salue le fait que la Confédération ait récemment lancé un programme national de recherche sur la médecine de genre et y ait consacré 11 millions de francs. Mais elle estime qu’une recherche continue et des chaires correspondantes sont nécessaires pour renforcer la médecine du genre dans les universités. Actuellement, les cinq facultés de médecine de Suisse développent ensemble un curriculum sur la médecine de genre et l’Université de Zurich a créé une chaire dans ce domaine. Catherine Gebhard, cardiologue, relativise: la médecine du genre n’est jusqu’à présent enseignée que de manière isolée, lorsque des professeur-es se déclarent prêt-es à le faire. «Et les connaissances ne sont pas testées lors des examens, ce qui est généralement le cas pour toutes les matières importantes enseignées.» Valeria Scheiwiller, présidente de l’Association Suisse des Etudiants en Médecine [Swimsa], parle d’un «déficit systémique de connaissances en médecine»: «Je souhaiterais que les étudiantes et les étudiants soient mieux sensibilisés à ce sujet.»
Pour les médecins déjà en exercice, le sujet semble moins urgent. Ainsi, la jeune filière d’études postgrades en médecine de genre des Universités de Zurich et Berne n’est guère fréquentée par les médecins installés.