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24 Avr 2024

Les diplômes trop faciles

  • Enseignement

En Suisse, de nombreuses pseudo-universités proposent des études en ligne avec peu de cours et d’examens, conformément à des lois permissives. Ces institutions, bien qu’elles ne soient pas accréditées en tant qu’universités officielles, délivrent des diplômes dans divers domaines. En effet, la loi suisse permet à toute personne de créer un établissement d’enseignement et de délivrer des diplômes, avec peu de restrictions, par rapport à d’autres pays. Nombreux de ces établissement accueuillaient surtout des étudiant·es italien·nes, ainsi le Tessin avait été le lieu principal pour la naissance de ces institutions. Néanmoins, le canton a tenté de réglementer cette pratique, ce qui a poussé ces établissement à s’installer dans d’autres cantons suisses où les lois sont plus permissives, comme Genève ou Zoug. Ces établissement utilisent la procédure d’origine française appelée VAE, «validation des acquis d’expérience», qui consiste à transformer l’expérience professionnelle en crédits de formation et qui n’est pas objet de limites strictes en Suisse (contrairement à l’Italie).

Une enquête de l’émission Patti Chiari (RSI) a révélé la simplicité avec laquelle il est possible d’obtenir un diplôme dans ces établissements dans le canton de Zoug : «aucune d’entre elles n’a vérifié l’authenticité des CV et a proposé des formations extrêmement simplifiées aux faux candidats. L'[Institut supérieur de finance et d’organisation des entreprises] (ISFOA) a demandé à un rédacteur de télétexte cinq examens et un mémoire de licence en sciences politiques, l’Unitelematica Leonardo Da Vinci sept examens et un mémoire de licence en sciences du tourisme pour un chef cuisinier et la SUPDI six examens et un mémoire de licence en sciences commerciales pour un wedding planner. Unitelematica Leonardo Da Vinci a été encore plus éhonté : il a offert un diplôme en gestion d’entreprise à un vendeur sans qu’il ait à suivre des cours ou à passer des examens. Même la thèse, rédigée par l’institut au nom de l’étudiant, était incluse dans l’offre.»

Les conséquences pour les diplômé·es de ces établissements se font sentir : en effet, ces personnes se rendent compte après coup que leurs titres ne sont reconnues par aucune université. Constat plus grave : certain·es doivent affronter des problèmes juridiques et professionnels après avoir exercé sans un diplôme reconnu. Malgré ces expériences et l’attention mise sur ces pseudo-universités, le «business suisse des diplômes faciles» ne s’arrête pas : une procédure pour ouvrir de nouveau l’«Université libre d’études suisses» à Chiasso est en cours.

  • accréditation
  • 19.04.2024 – RSI : Patti chiari – Svizzera mecca delle lauree facili
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