10 Jan 2025
Reaction d’universitaires chinois-es aux contrôles de sécurité de l’EPFZ
Entre 2010 et 2023, le nombre d’étudiant-es venant de pays «à risque» est passé de 271 à 1362 à l’EPFZ, et de 139 à 598 à l’EPFL. Un grand nombre de ces personnes sont d’origine chinoise.
L’EPFZ a récemment communiqué selon quels critères les étudiant-es, les membres de la faculté ou les professeurs invités pourraient avoir accès aux technologies clés lors de leur séjour à l’EPF, à partir du semestre d’automne 2025. Ce contrôle de sécurité de l’institut se base sur quatre critères : origine, parcours professionnel, bourse(s), filière d’études. Selon les recherches de la journaliste Ying Zhang, autrice de l’article, cela fait plusieurs années déjà que l’EPFZ applique des tels critères de sélection, mais ce processus n’était pas explicite.
A l’EPFL, le taux d’admission des candidatures chinoises aux programmes de master a considérablement baissé au cours des dix dernières années, passant de 44% à 12% entre 2014 et 2024, ce qui est désormais bien inférieur à la moyenne internationale de 21%. L’ETH Zurich n’a pas fourni de statistiques sur le taux d’admission des étudiant-es en provenance de pays soumis à un contrôle de sécurité.
Des tels «screenings» deviendraient de plus en plus courant en Europe, comme par exemple en Grande-Bretagne. «Compte tenu du contexte géopolitique actuel et de la polarisation croissante, il est « très probable que davantage d’universités européennes mettront en place des mécanismes de screening, car la science et la technologie deviennent des facteurs et des instruments clés dans la lutte pour le pouvoir au niveau mondial », explique Jean-Marc Rickli, chef de la filière «Risques globaux et émergents» du Centre de politique de sécurité de Genève (GCSP).
Ying Zhang a interrogé interrogé plusieurs-es personnes qui ont critiqué cette pratique, perçue comme une limite la liberté académique.