13 Jan 2025
Diriger une université [américaine] est devenu plus difficile
John Aubrey Douglass, chercheur en politiques publiques et d’enseignement supérieur au Center for Studies in Higher Education à l’Université de Berkeley en Californie, estime qu’il est devenu de plus un plus difficile de diriger une université [aux Etats-Unis], et il craint que cette tendance va encore s’accentuer avec la deuxième présidence de Dondald Trump.
«En réalité, les dirigeants actuels des universités et des établissements d’enseignement supérieur sont confrontés à un environnement politique interne de plus en plus complexe dans lequel ils tentent d’exercer un leadership significatif.»
Les défis sont multiples, autant internes (structurels, budgétaires etc.) qu’externes, par exemple en lien avec les tendances géopolitiques et sociétales. Une publication de l’association américaine de professeur-es universitaires indique par exemple que depuis 2021 les législateurs et législatrices républicain-es ont introduit dans 35 États plus de 150 projets de loi visant à restreindre la liberté académique sur les campus.
John Aubrey Douglass écrit : «Après avoir été témoin du traitement sévère et des attaques largement motivées par des considérations politiques dont ont fait l’objet les dirigeants d’université dans plusieurs affaires très médiatisées, ainsi que de la législation anti-woke dans de nombreux États, un mouvement se dessine pour que les présidents de campus et leurs institutions soient plus «neutres» sur le plan politique. Il s’agit d’une tradition de non-partisanerie dans l’enseignement supérieur américain à laquelle il aurait fallu revenir bien plus tôt et qui reflète un effort pour atténuer non seulement les attaques imminentes et probables de la nouvelle administration présidentielle, mais aussi pour contribuer à changer l’opinion publique selon laquelle les collèges et les universités sont ouvertement axés sur l’activisme social libéral.»