11 Mar 2025
Publication du rapport «très réservé» de l’Unige sur son rôle dans le débat public
Après dix mois de travail de la part de onze enseignant·es, étudiant·es et externes, tous·les membres du comité scientifiques, l’Université de Genève publie son rapport sur le rôle de l’institution dans le débat public ainsi que sur l’impact que des considérations politiques pouvaient avoir sur des accords ou des partenariats scientifiques. La démarche avait été lancée suite à l’occupation propalestinienne d’Uni-Mail, en mai 2024.
Le rapport, publié hier, s’appuie sur le principe de «réserve institutionnelle», qui stipule que «les autorités universitaires ne se prononcent pas sur des questions sociales et politiques, sauf si celles-ci affectent directement leur mission». Quant aux accords de collaboration, «le comité scientifique défend [leur] maintien car ils sont des catalyseurs pour faire face aux enjeux mondiaux». La réserve du rapport ne semble toutefois pas avoir fait consensus au sein du comité scientifique, puisque de nombreux commentaires sont joints au rapport, insistant sur la nécessité de «mettre en œuvre une procédure d’évaluation chargée de réexaminer les accords de collaboration institutionnelle avec les universités et les centres de recherche impliqués dans des violations du droit international humanitaire et des droits humains».
La Coordination étudiante pour la Palestine (CEP) dénonce ce rapport, le qualifiant de «lâcheté institutionnelle». Le journaliste du Courrier Roderic Mounir écrit : «Il est urgent de ne rien changer, mais la liberté d’expression doit être préservée. C’est en substance la conclusion du rapport du comité scientifique de l’université de Genève.» Une consultation aura lieu prochainement sur la base du rapport, a annoncé le rectorat de l’Université, ajoutant que «le rectorat prendra position à l’issue de cette consultation, le 24 avril prochain».