18 Mar 2025
Ultimatum pour Columbia et climat insécuritaire dans les universités américaines
L’Université de Columbia a jusqu’à demain pour se conformer aux exigences de la Maison-Blanche, qui lui a suspendu 400 millions de dollars de subventions, les mettant en garde contre d’éventuelles mesures contraignantes si elle ne remplit pas «l’obligation de protéger les étudiants juifs sur le campus». (Nature)
La Maison blanche réclame «la mise sous-tutelle du département sur le Moyen-Orient, l’Afrique et l’Asie du Sud-Est. […] Selon cet ultimatum, des mesures disciplinaires, voire l’expulsion de l’université des étudiants qui avaient occupé le campus devraient être prononcées.» (Le Temps)
A Columbia, «il règne un sentiment général d’insécurité et une grande indignation face à la tentative d’ingérence du gouvernement dans les affaires internes», décrit Andreas Wimmer, professeur de sociologie à l’Université de Columbia. «En interne, l’université est divisée sur la meilleure réaction à adopter dans cette situation», ajoute-t-il. «De mon point de vue, la liberté de recherche et d’expression aux États-Unis est menacée à la fois par l’extrême droite et par l’extrême gauche.» (SRF)
«Vendredi dernier, le Département de l’éducation […] a lancé une enquête contre une cinquantaine d’universités suspectées de continuer à promouvoir la diversité et l’inclusion dans leurs rangs, en violation des décrets signés par Donald Trump. Car ces politiques de discrimination positive […] sont aujourd’hui accusées de «racisme» contre la majorité blanche aux Etats-Unis.»
L’auteur du Temps estime: «L’argent est le nerf de cette guerre idéologique.» Mais quel est le but de cette offensive? «Les leaders autoritaires forcent les gens à gober leurs mensonges. Les universités sont des contre-pouvoirs face à cet abrutissement», avance Isaac Kamola, professeur associé de science politique au Trinity College, dans le Connecticut, et directeur du Centre pour la liberté académique de l’association des professeurs d’université.
Selon Aida A. Hozic, maîtresse de conférences en sciences politiques à l’Université de Floride, l’administration Trump agit aussi par «désir de revanche». «L’économie du savoir est considérée comme privilégiant une élite libérale, expose-t-elle, alors que le mouvement «Make America Great Again» se fait le porte-parole des Américains sans diplômes». (Le Temps)
Par ailleurs, l’Université Johns Hopkins aux Etats-Unis a annoncé jeudi une vague de licenciements. La raison serait la coupe claire opérée au sein de l’agence d’aide au développement USAID. «Selon les informations fournies, 1975 postes doivent être supprimés dans 44 pays, et 247 emplois sont concernés aux États-Unis.» (swissinfo.ch)