14 Avr 2025
«Rester, malgré les attaques de Trump, est un acte de résistance»
Suite aux nombreuses attaques de Donald Trump envers la science et les universités, des journalistes ont demandé à des professeur·es suisses si ils et elles envisageaient alors de quitter les États-Unis.
Un climatologue suisse estime que sa carrière en tant que climatologue est terminée. «Je cherche par conséquent un emploi dans d’autres domaines.»
Pour Dieter Egli, biologiste suisse spécialiste des cellules souches qui fait de la recherche aux États-Unis depuis plus de vingt ans, «il ne s’agit pas seulement de la politique de Donald Trump ou de la suppression des fonds de recherche», il déplore aussi «la qualité de vie qui «stagne», le manque de sécurité par rapport à l’Europe ainsi que l’influence trop limitée de la population sur la politique.»
Pour Tina Kempin Reuter, politologue originaire du canton de Zurich et professeure à l’Université d’Alabama «il est important de résister aux directives imposées par l’administration Trump». «Je ne peux le faire que si je reste aux États-Unis et que je profite de mes privilèges, en me faisant par exemple le porte-parole de mes jeunes collègues», dit-elle.
Pour Stephan Meier, économiste argovien et professeur à la Columbia Business School à New York, «cela deviendrait compliqué si les étudiants étrangers ne pouvaient plus être sûrs de pouvoir terminer leur formation en raison des interventions de Trump et des attaques contre les universités.» Il réfléchit à quitter les États-Unis si la situation s’aggravait encore.
Finalement, selon Stephan Meier, «l’objectif des coupes budgétaires de l’administration Trump à Columbia n’est pas de lutter contre l’antisémitisme sur le campus, même si c’est un vrai problème». «En fin de compte, c’est la vision libérale du monde qui est visée. Trump mène une guerre privée contre les universités d’élite qui ne l’ont pas soutenu. Les événements auxquels nous assistons actuellement vont probablement se poursuivre.»