15 Mai 2025
Une «dérive idéologique inquiétante» dans les universités suisses
Dans les colonnes du Temps, le secrétaire général de la Coordination intercommunautaire contre l’antisémitisme et la diffamation (Cicad) Johanne Gurginkiel, dénonce une «confusion» et une «dérive idéologique» dans certains milieux militants et universités suisses. Pour lui, les défenseur·euses de l’antifascisme assimilent le sionisme au fascisme, favorisant une «haine du juif».
Il écrit: «Il flotte une détestable et nauséabonde odeur dans les couloirs de certains milieux militants et d’universités suisses. Une odeur de confusion idéologique, de morale à deux vitesses, de colère mal canalisée. En vitrine, l’antifascisme, mais en coulisse, une vieille obsession revient par la porte de service: la haine du juif – pardon, du «sioniste».»
Pour Johanne Gurginkiel, la récente exposition Gaza: un génocide en 4K qui s’est tenue à l’Université de Genève est un «révélateur d’une dérive idéologique inquiétante». «En juxtaposant crimes nazis et images du conflit israélo-palestinien, elle détournait le sens de la Shoah: une manipulation, sorte de «négationnisme moral», qui banalise l’extermination planifiée de 6 millions de juifs. Le rectorat l’a malgré tout présentée comme un exercice de liberté d’expression, tandis que l’Ameug [Association musulmane des étudiant·e·s de l’Université de Genève] et certains milieux antifas s’en sont donné à cœur joie, confortés par le silence des groupes dits «progressistes».» L’auteur du commentaire cite encore d’autres exemples de «confusion idéologique», comme par exemple le cortège «Antifasciste, Antisioniste» organisé à Genève le 12 avril.
Pour conclure, «la Cicad appelle à un sursaut politique, civique et citoyen face à l’antisémitisme, à une vigilance lucide, une pédagogie patiente et une défense ferme d’un débat démocratique respectueux des Mémoires, des faits et de la dignité humaine.»