19 Mai 2025
Les mouvements de protestation au sein des universités comme preuve d’ouverture envers la société
Le journaliste et historien Urs Hafner écrit dans la NZZ que la critique des universités a «une longue tradition» qui ne leur a néanmoins «jamais porté préjudice». Le journaliste réalise ainsi un tour d’horizon historique des critiques vis-à-vis des universités dès le XIIIème siècle, afin d’y inscrire finalement les différents mouvements de protestation actuels ayant lieu dans les milieux académiques suisses. Dans ce contexte, le journaliste écrit que ces mouvements de protestation aspirent à «communiquer avec le public et être ouvertes à la société et à ses préoccupations».
L’historien résume ainsi les critiques envers les universités, qui viennent de gauche comme de droite : «La plupart des motifs de la critique de l’université n’ont guère changé au cours des 800 dernières années»: «l’étudiant qui flâne», «la question de l’utilité» selon laquelle «les hautes écoles n’apporteraient pas d’avantages à la collectivité, mais uniquement à leurs membres aisés» car «les scientifiques ne seraient pas capables de s’exprimer de manière compréhensible, [et] le peuple s’en moquerait de toute façon». Par ailleurs, depuis 1968, «des étudiants et des étudiantes activistes tentent régulièrement de faire bouger leur université. Depuis peu, ils réclament une langue non binaire, des menus végétaliens et, une fois de plus, un positionnement politique.»
Finalement, alors que depuis les manifestations propalestiniennes sur les campus, «les universités ne répondent pas à ces demandes» et «ne veulent ni se positionner politiquement ni restreindre leur liberté scientifique», le journaliste conclut ainsi son article: «Toutefois, les mouvements de protestation sont unilatéraux et politiques. Les étudiantes et étudiants tentent de mobiliser pour leurs objectifs et de marquer le discours sociopolitique. Ils aspirent à ce dont les hautes écoles se vantent depuis une trentaine d’années : communiquer avec le public et être ouvertes à la société et à ses préoccupations. Pas de tours d’ivoire, justement. L’histoire montre clairement que les hautes écoles peuvent se réjouir de la critique – elle ne leur a jamais fait de mal. Elles ont besoin de la société, même si celle-ci ne frappe pas toujours à leur porte avec bienveillance.»