27 Mai 2025
Les conséquences des coupes budgétaires américaines envers le NIH
Les conséquences des coupes budgétaires de Donald Trump envers les National Institutes of Health (NIH) ont des répercussions dans le monde entier, y compris en Europe. C’est en effet eux qui investissent de loin le plus d’argent dans la recherche médicale au monde. Ces conséquences pourraient même avoir des impacts sur le long terme.
Alors que «dès son premier jour au pouvoir, [Donald Trump] a imposé une interdiction de communication à tous les collaborateurs des NIH», et qu’«il a ordonné à l’agence de vérifier si tous les projets qu’elle soutient correspondent aux priorités du nouveau gouvernement», actuellement «bien que des millions aient déjà été investis dans leurs études, de nombreux chercheurs doivent maintenant les abandonner ou faire une pause forcée. Selon les données de la plateforme Internet «Grant Watch», plus de 800 projets de recherche sont désormais concernés.»
«Les projets directement stoppés ne sont toutefois que la pointe de l’iceberg – ils concernent environ 1 pour cent de tous les projets de recherche actuellement financés par les NIH. L’ancien directeur de l’Institut de médecine générale des NIH, Jeremy Berg, met en évidence un autre problème, encore plus important: Les NIH accordent actuellement nettement moins de promesses de financement que d’habitude. Alors que l’année dernière, entre janvier et mi-mai, environ 10 milliards de dollars de fonds ont été distribués, cette année, sur la même période, ils ne sont que 7 milliards environ.»
«Si les National Institutes of Health n’ont effectivement pas dépensé une grande partie de leur budget à la fin de l’année, le gouvernement pourrait s’en servir comme argument pour procéder à de véritables coupes budgétaires. C’est en tout cas ce que craignent des observateurs comme Jeremy Berg. Dans une proposition récemment publiée pour le budget de l’année prochaine, le gouvernement a proposé une réduction de 40% du budget des NIH. En outre, il ne devrait plus rester que cinq des 27 instituts des NIH. Les experts s’attendent toutefois à ce que le Congrès rejette la proposition du gouvernement et ne réduise pas ou peu le budget de l’agence de recherche.»
Le chercheur Mathias Jucker parle de «mettre certains projets dans une sorte de mode d’économie d’énergie. On pourra probablement continuer à suivre les patients, mais les essais thérapeutiques tant attendus ne pourront pas commencer pour l’instant. […] Cela a des conséquences pour tous les patients atteints […] Le sable dans les rouages scientifiques retarde le processus de découverte et donc le développement de nouveaux médicaments.»