4 Juin 2025
«Dans la plus grande gabegie, l’Université de Genève dénonce ses partenariats en Israël»
L’Université de Genève exprime «son indignation» face à la situation humanitaire à Gaza, dénonce un partenariat avec l’Université hébraïque de Jérusalem et renonce à un autre avec l’Université de Tel-Aviv.
Selon le journaliste du Temps, «Ce message fort a peiné à se faire entendre lors d’une conférence de presse annulée» en raison de la présence d’une quinzaine d’étudiant·es pro-palestinien·nes qui souhaitaient assister à l’évènement.
L’Unige explique dans un communiqué qu’elle ne procède pas à un boycott académique, comme c’est le cas avec la Russie depuis février 2022, que la «situation politique en Israël vide de facto les accords existants de leur substance». Selon sa prise de position sur le rôle de l’Université dans le débat public, l’Université de Genève définit les contours et les limites de la réserve institutionnelle qu’elle observe sur les sujets de politique cantonale, nationale et internationale. «Elle exprime son indignation face à la situation humanitaire à Gaza, appelant toutes les parties, et particulièrement le gouvernement israélien, au respect des droits humains et du droit international humanitaire, et rappelant le droit de la population à un accès à la nourriture et aux soins. L’UNIGE renonce à la notion de «partenariats stratégiques» qui ne reflètent pas, ni dans leur géographie, ni dans leur contenu, les priorités stratégiques de l’institution.» (UNIGE)
Un journaliste de la Tribune de Genève commente les décisions du rectorat genevois: «Sur le fond, le message est difficile à décrypter. Il ne faudrait pas voir dans la fin des partenariats un boycott, mais une réorientation stratégique.» De même, le rectorat a décidé de suivre la conclusion principale des expert-es concernant la réserve institutionnelle, dont il a toutefois modéré la portée. «Ce slalom intellectuel – ou pour le dire autrement ce boycott qui ne dit pas son nom – permettra-t-il à l’Université de retrouver une certaine sérénité? On peut en douter, car en cherchant à ménager la chèvre et le chou, on finit par fâcher tout le monde.»
Les manifestant·es pro-palestinien·ne ne s’estiment toutefois pas entendu·es par le rectorat et déclarent poursuivre leurs mobilisations. (RTS: 19h30)
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