17 Juil 2025
«La grande arnaque Horizon»
Un rapport du groupe de réflexion Econpol Europe, réalisé en collaboration avec l’Institut Ifo de Munich et l’Université Bocconi de Milan dénonce la distribution de fonds à des «mauvais destinataires».
«Sur les 10 milliards de francs annuels du programme de recherche de l’UE, seuls 7,5 % sont consacrés à des projets «effectifs». La part du lion se perd dans la bureaucratie monstre de Bruxelles», écrit le journaliste de la Weltwoche Christoph Mörgeli, en faisant allusion aux conclusions du rapport. Selon ce dernier, une grande partie des presque 100 milliards d’euros de financement Horizon de la dernière décennie a été versée à de grandes entreprises et consortiums qui n’ont obtenu que des résultats limités en matière d’innovation et de croissance. Selon les auteur·ices de l’étude, les subventions devraient être «réorientées vers les petits et moyens demandeurs indépendants, l’accent devrait être mis sur le potentiel de croissance des idées et non sur les chiffres clés des entreprises», afin de donner «une possibilité de concrétiser des idées innovantes». Le rapport souligne également qu’une grande part des subventions ne bénéficie pas directement aux entreprises, mais plutôt aux cabinets de conseil, notamment à ceux qui sont spécialisés dans la gestion de la clientèle d’Horizon lors des procédures très compliquées pour les demandes et les rapports.
Le journaliste de la Weltwoche remet ainsi en question la participation de la Suisse au programme Horizon Europe, en mettant en avant que depuis la participation de la Suisse au programme aucune prestation réalisée dans ce cadre n’a été récompensée par le prix Nobel dans le pays. Il souligne également que l’impact financier de la résiliation de l’accord-cadre européen par le Conseil fédéral n’a été que de 1,8% pour les deux EPF de Zurich et Lausanne, et note enfin que malgré l’adhésion non continue de la Suisse au programme de recherche européen, l’attractivité des hautes écoles suisses n’a pas été freinée, car le nombre d’étudiant·es étranger·ères a triplé entre les années 2000 et aujourd’hui.