21 Juil 2025
A propos des structures de pouvoir dans les universités qui favorisent le harcèlement sexiste
«Les structures de pouvoir établies depuis des décennies dans les universités favorisent le harcèlement sexuel – surtout contre les femmes.» Dans l’interview, la Spécialiste du thème du genre dans le monde du travail Jo Krøjer de l’université Roskilde explique l’efficacité d’un code de conduite, pourquoi on se tait souvent face aux agressions et quelles mesures sont nécessaires pour que les victimes se sentent prises au sérieux et en sécurité.»
Elle précise tout d’abord que le harcèlement sexiste n’a rien à voir avec la sexualité, mais qu’il s’agit d’une forme d’abus de pouvoir enraciné dans le sexisme et constate que la présence de ce phénomène dans les organisations universitaires est liée à certaines caractéristiques et structures de pouvoir: la précarité prolongée pousse de nombreuses personnes à tolérer des conditions de travail inacceptables, tandis que les structures hiérarchiques, souvent patriarcales, tendent à favoriser des comportements et intérêts majoritairement masculins.
Pour améliorer la situation, la chercheuse danoise enjoint les directions d’université à prendre au sérieux les cas de harcèlement sexiste et à envoyer un signal clair au sein de l’institution: de tels comportements ne seront pas tolérés et entraîneront des conséquences. Selon elle, le véritable problème réside dans le manque de volonté d’agir concrètement pour sanctionner les auteur·es, ce qui empêche un réel changement de culture. Elle ajoute qu’il est important que l’université assure une protection aux personnes signalant des faits, tout en mettant en place un processus transparent et clair pour le traitement des plaintes. Il est important que les victimes puissent avoir confiance envers la direction, qu’elles sachent que leur plainte sera traitée avec sérieux et que leur carrière n’en souffrira pas.
Finalement, afin d’aider à prévenir les cas, la sicntifique enjoint les directions d’université à s’informer sur ce qu’est le harcèlement sexiste. «Tant les individus que les organisations doivent développer ce que nous appelons la sexist harassment literacy». Enfin, les directions doivent être très claires sur le type de comportement qui est acceptable et celui qui ne l’est pas.