15 Août 2025
Peur et méfiance au Centre de médecine dentaire de l’Université de Zurich
Le médecine dentaire générale de l’Université de Zurich est au centre de graves accusations, ou plutôt son directeur Murali Srinivasan. Bien qu’il soit considéré comme charismatique et qu’il ait reçu plusieurs distinctions pour ses recherches, plusieurs documents et témoignages révèlent une réalité bien différente.
Depuis 2021, des collaborateurs·rices actuel·les et ancien·nes dénoncent une culture de travail toxique marquée par la peur, la méfiance et un style de management autoritaire. Le directeur accusé aurait favorisé un système de récompense et de punition, isolé certains employés, bloqué leur progression académique, ignoré les règles internes et des règles sanitaires lors de la pandémie.
Les accusations vont au-delà de son comportement : des patients auraient été mis en danger à cause de dossiers médicaux manquants, de l’utilisation présumée de médicaments périmés et de conditions d’hygiène déplorables (présence de souris dans la clinique).
Une enquête interne pour faute scientifique a été ouverte, notamment parce qu’il aurait modifié les dates de péremption de produits utilisés lors d’une étude. Malgré les nombreuses plaintes déposées, l’université serait longtemps restée inactive. Ce n’est qu’avec l’arrivée d’une nouvelle directrice du centre, Mutlu Özcan, que les procédures ont été relancées. En 2024, elle s’est opposée à sa nomination à un poste de professeur ordinaire, évoquant les nombreuses irrégularités encore non élucidées. Murali Srinivasan nie toutes les accusations.
Plus globalement, au Centre de médecine dentaire de l’Université de Zurich, des étudiant·es dénoncent un climat de travail toxique et menacent, dans une lettre envoyée fin juin, de déposer des plaintes pénales contre certains professeur·es. Ils et elles demandent notamment l’ouverture d’une enquête externe concernant le directeur de clinique Thomas Attin – non pas pour son comportement direct, mais parce qu’il n’aurait pas pris au sérieux les plaintes visant certains des professeur·es placé·es sous sa responsabilité.
Les étudiant·es font état d’un abus de pouvoir, de discrimination et de mobbing lors des examens, ce qui porterait atteinte à la qualité de leur formation et réclament la mise en place d’un point de contact pour les victimes.
La direction de l’université a réagi rapidement à cette plainte et a mandaté une enquête externe. Thomas Attin conteste fermement les accusations et affirme avoir traité les plaintes avec soin. Les professeurs mis en cause se défendent également et affirment agir de manière correcte.
Ce n’est pas la première enquête menée au sein du centre : une large investigation administrative portant sur les structures de gouvernance avait déjà été lancée en 2022. Ses résultats, finalisés en février 2023, n’ont toujours pas été publiés car une procédure judiciaire est en cours.