25 Août 2025
Les perturbateurs dans l’enseignement supérieur et la recherche
Orla Feely, présidente de l’University College Dublin et de l’association universitaire CESAER, donne son point de vue sur les perturbateurs actuels qui menacent les universités et défend également les bénéfices sociétaux du modèle universitaire moderne à forte intensité de recherche.
Orla Feely, qui a nommé ces perturbateurs sur le signe de la lettre D («D is for disruption»), précise que ces éléments ne sont pas tous vécus par toutes les universités, mais que celles-ci en vivent au moins toutes une combinaison.
«Demographics»: la chute du taux de natalité actuel signifie un bouleversement démographique dans l’enseignement supérieur. La génération actuelle d’étudiant·es travaille souvent à temps partiel à coté des études, fait des longs trajets et des problèmes de santé mentale sont une réalité pour beaucoup d’entre eux (et elles). Nées avec le numérique et les réseaux, ces personnes auraient une vision et des attentes en matière d’enseignement et d’apprentissage très différentes des générations précédentes.
«Deglobalisation»: la mobilité des personnes et des idées, dont dépend la santé des universités, est actuellement souvent remise en question, avec un éloignement croissant de l’«open innovation, open science», au profit d’un accent mis sur la compétitivité industrielle. Le financement croissant dans la «Defence» a également des implications pour le financement et la nature des recherches.
«Digitalisation»: les technologies numériques de l’intelligence artificielle ont un profond impact sur l’enseignement, la recherche et l’innovation. Mais aussi sur le monde du travail et les sociétés de manière plus générale, pour lesquels les universités ont «un rôle très important à jouer dans notre réponse collective».
«Deficits»: de nombreuses universités rencontrent actuellement des problèmes financiers, qui menacent leur indépendance. Les pressions financières sur les gouvernements ainsi que sur les potentiel·les étudiant·es sont également des éléments-clés.
«Distrust»: la confiance envers les expert·es et les universités diminue au sein de la société. Les universités sont souvent accusées d’éloignement ou même de divergence par rapport aux communautés qu’elles servent.
«Division»: des questions de divisions et de colère se sont manifestées sur les campus. Les activités et valeurs des universités sont devenues le centre de débats sociétaux très polarisés. «L’équilibre entre l’engagement institutionnel en faveur d’un échange ouvert de points de vue et la dignité et le respect est souvent précaire.»
«Pour y remédier avec succès, il faut tout d’abord comprendre ce qui pourrait être perdu. Il faut ensuite s’engager à trouver des solutions, être capable de changer et savoir motiver, communiquer et susciter un large soutien en faveur des nombreuses façons dont l’enseignement supérieur et la recherche engagés peuvent transformer le monde.»
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