16 Sep 2025
De plus en plus d’étudiant·es achètent leurs travaux universitaires
Marcel Kopper, directeur général de l’agence suisse GWriters, qui offre du ghostwriting académique affirme que «la demande en Suisse a sensiblement augmenté ces dernières années. Cela s’explique moins par une baisse des inhibitions que par les nouvelles conditions générales dans le domaine des études.» Il explique qu’aujourd’hui, de nombreux étudiant·es seraient «soumis à des contraintes de temps considérables en raison d’une activité professionnelle ou d’obligations familiales», et certain·es payeraient des agences pour qu’elles écrivent des travaux académiques en entier ou en partie à la place d’elles et eux. Ainsi, la plupart du temps, les GWriters s’occuperaient d’étudiant·es qui travaillent et d’étudiant·es internationaux·ales qui auraient besoin de soutien linguistique supplémentaire.
Aujourd’hui, il existerait une demi-douzaine d’agences de ghostwriting académique en Suisse. L’expert juridique Christian Lenz du cabinet d’avocats Lenz & Caduff déclare: «En Suisse, la situation juridique concernant le ghostwriting pour les travaux académiques n’a pas encore été clarifiée par un tribunal. Je ne suis pas au courant de jugements qui qualifient le ghostwriting d’infraction pénale.» Cependant, l’expert met en évidence les déclarations d’indépendance que les étudiant·es doivent signer afin de confirmer que le travail a été écrit par elles et eux. Des mesures disciplinaires pourraient être envisagées, allant de réprimandes à une exclusion de l’université, dit-il.
Il est prévu qu’un centre de compétence pour l’intégrité scientifique voit le jour en Suisse en 2026 afin de pallier aux manquements dans le cas de fraudes scientifiques.