Trois étudiant·es et ancien·nes étudiant·es de l’EPFZ s’expriment sur leurs situations et ressentis durant les études et sur la réforme annoncée par l’EPFZ. Pas entièrement favorables aux nouvelles mesures, tous·tes mettent cependant en avant le même élément : leurs parents les ont largement soutenu·es financièrement durant leurs études.
Un étudiant de 4e semestre de bachelor en ingénierie mécanique parle de dures conditions d’études. Il a étudié tous les weekends et travaillé plus de 60 heures par semaines en «période d’apprentissage» («Lernphase»). Il avance toutefois que les 9 semaines actuelles de phase d’apprentissage estivales ne sont pas nécessaires et que 4 ou 5 semaines suffiraient. Un de ses amis craint une perte de qualité et donc de réputation de la haute école, car étant donné que le temps d’apprentissage sera réduit, la matière sera aussi adaptée. Il est lui-même d’avis que l’EPFZ veillera à maintenir la qualité des cours.
Une ancienne étudiante en architecture, diplômée en 2000 de l’EPFZ, affirme s’être sentie «portée» par «le quotidien structuré de l’EPF», en comparaison à ses études à l’Université où elle était «complètement livrée à elle-même pour toute l’organisation des études». Durant ses semestres d’études, elle a pu travailler comme assistante auxiliaire à la chaire d’architecture solaire. Elle a néanmoins «en quelque sorte manqué deux étés» consacrés à ses études. Bien qu’elle ait été «frappée par le rythme effréné de l’EPFZ lors de son semestre à l’université de Columbia à New York», elle estime que «l’intensité des études est aussi une bonne et importante préparation à l’exercice futur de la profession».
Un diplômé de bachelor en génie électrique et technologies de l’information raconte que ce qui l’a «poussé à la limite, c’est la charge physique : rester assis huit heures par jour à étudier». Mais la matière l’a presque toujours suffisamment intéressé pour qu’il s’y mette volontiers. Arrivant bien à décompresser et veillant à toujours avoir une compensation sportive, l’étudiant estime que cette réforme est pour celles et ceux qui n’ont pas la chance qu’il a, des étudiant·es ayant par exemple des migraines dues au stress. A l’exception de la première année, il a toujours travaillé à côté de ses études, en dispensant des cours à l’EPFZ ainsi qu’en faisant des remplacements. Dans certains cas, il a dû manquer une semaine complète de cours, qu’il lui était possible de rattraper grâce aux longues sessions estivales d’apprentissage. Bien qu’il avance que la réforme soit favorable aux personnes désirant faire leur service civil durant l’été et particulièrement importante pour l’égalité des chances, il y est plutôt opposé : «Je ne serais pas favorable à des examens en cours de semestre, comme le prévoit la nouvelle réforme. Si l’on veut comprendre la matière d’un cours à un certain niveau, il faut beaucoup de temps pour l’étudier.»