11 Sep 2025
Thème: numerus clausus
11 Juin 2025
«Zurich prévoit plus de places d’études en médecine – que fait Berne ?»
L’objectif fixé il y a une dizaine d’années sera atteint cet automne : 1350 étudiant·es obtiendront leur diplôme de médecine. Toutefois, des médecins persistent à manquer.
Alarmé·es de la situation, les politiques zurichois·es ont exigé une augmentation massive des places d’études: 270 nouvelles places seront créées au plus tôt à partir de 2030 pour des coûts annuels de 80 millions de francs. «Le rapport du conseil d’administration zurichois parle également d’une chance : L’extension permettrait de mettre la formation à jour et d’établir l’Université de Zurich comme précurseur dans la formation médicale.» (Der Bund)
A l’Université de Berne, même si les ressources financières et humaines étaient disponibles, «avec l’infrastructure existante, nous ne pouvons pas offrir de nouvelles places dans un avenir proche sans que la qualité en pâtisse», déclare Roman Hari, doyen de la faculté de médecine de l’Université de Berne. Un nouveau bâtiment de formation, orienté sur les capacités actuelles, devrait être achevé d’ici 2039. Toutefois, une nouvelle augmentation progressive du nombre d’étudiant·es est «envisageable» au plus tôt à partir de 2031.
Les processus de sélection pour l’intégration à un cursus de médecine sont actuellement remis en question: est-ce que la sélection devrait se faire sur la base d’une règle uniforme pour toute la Suisse, afin de garantir l’égalité des chances ? Les compétences sociales et l’intelligence émotionnelle, absentes des tests d’aptitude pour les examens de numerus clausus, devraient-elles y être intégrées?
«Tant le nombre de places d’études que le type de procédure de sélection préoccupent désormais la Berne fédérale. […] Un groupe de projet coordonnera les travaux, comme le communique le Secrétariat d’Etat à la formation, à la recherche et à l’innovation (SEFRI). Les résultats de leur analyse seront présentés l’année prochaine au Conseil des hautes écoles.» (Der Bund)
24 Fév 2025
Fronde contre le manque de personnel médical qualifié
Après la grève des techniciens en radiologie à Fribourg, médecins, pharmaciens, vétérinaires, dentistes et chiropraticiens ont dit leur ras-le-bol vendredi sur la Place fédérale à Berne. A l’occoasion, cinq associations professionnelles du domaine de la santé ont présenté huit revendications communes contre les pénuries médicales.
16 Jan 2025
Le Conseil d’Etat zurichois rejette l’idée d’un stage en soins infirmiers à la place du numerus clausus
Suite à la décision prise en septembre dernier de supprimer le numerus clausus de médecine, Josef Widler, médecin et conseiller cantonal zurichois du parti du Centre, avait proposé qu’un stage infirmier d’au moins six mois soit une condition préalable à l’admission aux études de médecine dans le canton de Zurich.
Le Conseil d’Etat zurichois a rejeté la proposition de Josef Widler, avançant qu’un stage obligatoire en soins infirmiers pourrait au contraire aggraver la pénurie de médecins. En effet, la cause d’abandon des médecins serait fortement liée aux mauvaises conditions de travail. De plus, un stage obligatoire en soins infirmiers serait à la fois trop coûteux, mais aussi difficilement réalisable (101’000 jours de stage supplémentaires par an).
Le Verband Schweizer Assistenz- und Oberärzte (VSAO) salue la décision politique, tout en se positionnant en faveur d’un numerus clausus révisé, «standardisé et équitable». «Les différentes conditions d’admission cantonales ne sont ni judicieuses ni compréhensibles», écrit l’association. Les méthodes utilisées dans les universités de Genève, Lausanne et Neuchâtel, qui réduisent le nombre d’étudiant·es par des examens après le début des études entraînerait ainsi également des pertes de temps et d’argent.
La procédure de sélection qui succédera au numerus clausus n’est pas encore claire, c’est pourquoi le numerus clausus est pour l’instant maintenu dans le canton de Zurich. (NZZ) La prochaine étape est la délibération du Grand Conseil sur le potentiel stage conditionnel en soins infirmiers.
11 Déc 2024
L’EPFL instaure un plafond pour les admissions en première année
«Face à l’afflux croissant d’étudiantes et étudiants, l’EPFL limitera les admissions en première année de bachelor à 3000, dès 2025. Les Suisses resteront admis sans restriction.» (20 minutes)
Cette restriction fait suite à un nombre toujours plus croissant d’étudiants choisissant l’EPFL pour leur parcours universitaire, alors que les ressources financières diminuent et que les ressources humaines s’épuisent. (Le Temps)
21 Nov 2024
«Le nombre d’étudiant·es en médecine doit plus que doubler»
Le conseiller cantonal (ZH) du centre Josef Widler, futur médecin retraité, a déposé deux interventions au Parlement (18.11.2024), dans le but de former plus de médecins dans les universités pour pallier à la pénurie actuelle. La première est un postulat urgent qui demande au Conseil d’Etat de calculer combien cela coûterait de créer 500 places d’études supplémentaires d’ici 2028 (en 2022, 6147 personnes se sont portées candidates pour 2172 places d’études; l’université zurichoise offre aujourd’hui 380 places aux étudiant·es). La deuxième est une motion qui demande un stage obligatoire en soins infirmiers pour les futur·es étudiant·es en médecine, afin que les jeunes médecins ne quittent plus la profession peu après ou même pendant leur formation. Le gouvernement devra fournir des réponses d’ici un an. (NZZ)
Ce n’est pas la première fois que le Grand Conseil zurichois fait pression pour une augmentation des places d’études en médecine humaine. En 2012, le Parlement a demandé plus de places d’études et a obtenu une augmentation de 100 à 300 places d’études en deux étapes. L’action s’est répétée en 2022, lorsque le Grand Conseil avait exigé 72 places supplémentaires. (Tanges-Anzeiger)
14 Nov 2024
L’ETHZ n’offrira pas plus de places pour son bachelor en médecine
Les études de médecine de l’ETHZ ne se développeront pas pour le moment, car le financement prévu «n’est actuellement pas encore réglé». En effet, la Confédération a demandé à l’ETHZ qu’elle économise 50 millions de francs l’année prochaine.
Depuis sept ans, l’ETHZ propose des études de médecine humaine. Elles se distinguent de celles de l’université de Zurich, en encourageant par exemple les compétences numériques spécifiques. L’institution offre 100 places pour ce bachelor de 3 ans, alors que le directeur des études Jörg Goldhahn déclarait il y a un an: « Nous avons environ trois fois plus de candidatures pour ces places.»
L’ETHZ souhaite tout de même poursuivre son objectif d’extension du bachelor en médecine, mais «attend des décisions à venir» déclare Christian Wolfrum, vice-président de la recherche à l’ETHZ. Une éventuelle redistribution des fonds avec lesquels la Confédération soutient les universités suisses pourrait aider. La Confédération devrait prendre une décision à ce sujet d’ici la fin de l’année.
29 Oct 2024
Une étudiante dyslexique obtient gain de cause contre l’Université de Berne
«Le Tribunal fédéral a jugé que l’Université de Berne avait injustement refusé de donner du temps supplémentaire à une étudiante dyslexique pour son test d’entrée».
22 Oct 2024
Exil en Roumanie des étudiant·es suisses en médecine
Pour éviter le numerus clausus en médecine, de nombreux-ses étudiant·es suisses se rendent dans des universités de pays de l’Est. Cela est possible grâce à la libre circulation des personnes, et à des cursus proposés en anglais, français et allemand. Rien qu’à l’université de Cluj-Napoca en Roumanie, on peut compter 122 Helvètes, avec tendance à la hausse.
Fin septembre, le Conseil des États a adopté une motion intitulée «Numerus clausus. En finir avec l’exclusion des étudiants en médecine sur la base de critères autres que les compétences et la qualité». Finalement, une pétition des médecins de famille et des pédiatres à l’attention du Conseil fédéral et du Parlement a été déposée au Palais fédéral simultanément, demandant une augmentation du nombre de places et une promotion de la médecine générale.
18 Oct 2024
«Les études de médecine coûtent quatre fois moins cher que ce que l’on pensait»
Selon les calculs de l’Association suisse des étudiant-es en médecine (swimsa), il est estimé que les coûts d’études en médecine sont quatre fois inférieurs à ceux avancés par les statistiques officielles. Cette confusion aurait des conséquences préoccupantes et contribuerait à une perception publique négative des études de médecine et empêchant la création de places d’études supplémentaires, qui sont pourtant essentielles pour faire durablement face à la pénurie de médecins.
17 Oct 2024
UNIGE : «Comment former les médecins de demain ?»
«Afin de mieux s’adapter aux changements sociétaux, la formation prégraduée en médecine [de l’Université de Genève] est en pleine restructuration. Aperçu des changements en cours avec le Professeur Mathieu Nendaz, vice-doyen en charge de la formation prégraduée et du développement de l’identité professionnelle.»
Par rapport à la sélection des étudiant-es en médecine, qui, en Suisse romande, se fait durant ou à la fin de la première année, des réflexions sont cependant en cours à Genève pour éviter de concentrer les évaluations sur la seule fin de l’année, afin de réduire le stress lié à l’incertitude sur la suite du parcours. «Bien qu’aucune décision n’ait encore été prise, l’idée d’un système plus souple fait actuellement son chemin.»
10 Oct 2024
Les étudiant-es en médecine «dans leur tour d’ivoire»
Au-dela du manque de places d’études en médecine, un autre problème se cristallise: le taux d’abandon des jeunes médecins. Josef Widler, médecin et membre du Grand Conseil zurichois (Centre), estime que«les étudiant-es en médecine sont assis dans leur tour d’ivoire», et qu’ils et elles se font de fausses idées sur le travail quotidien à l’hôpital. Il a déposé une motion en faveur de l’introduction d’un stage pré-études de six mois dans le domaine des soins. Ce stage pourrait être fait à l’hôpital ou en EMS.
Cette motion bénéficie déjà d’un grand soutien par la majorité (V’L, PLR et PS), et plusieurs personnes ont également l’espoir d’améliorer ainsi la collaboration des différents métiers de la santé.
Les hôpitaux sont plutôt en faveur d’un stage pour préparer les étudiants au terrain, mais souhaitent que le stage dure juste un mois, d’une part, pour ne pas surcharger les hôpitaux et, d’autre part, pour ne pas prolonger davantage la formation des médecins. Par ailleurs, la question du financement doit encore être clarifiée.
L’association zurichoise des médecins-assistants et chefs de clinique se montre réservée. Interrogée sur la question de savoir si un tel stage est la bonne solution pour réduire les départs de jeunes médecins, elle répond: «nous ne sommes pas sûrs». Selon elle, d’autres mesures devraient être prioritaires pour rendre le métier plus attractif, comme par exemple une limitation du temps de travail des médecins-assistants à 42 heures par semaine plus quatre heures de formation continue. Aujourd’hui, le temps de travail se situe à environ 56 heures en moyenne. Et l’association suggère qu’il serait utile d’étudier d’autres moyens pour choisir les bonnes personnes pour la formation des médecins avant les études, comme par exemple le modèle néerlandais selon lequel les candidat-es passent un «assessment» préalable (des interviews).
8 Oct 2024
Vers plus de places d’études en médecine à Bâle?
Selon le porte-parole de l’Université de Bâle, celle-ci serait prête à augmenter le nombre de places d’études. Mais cela nécessite une réorganisation du cursus ainsi que des mesures au niveau de l’infrastructure. L’université salue la perspective de réorienter le test d’entrée aux études de médecine avec l’objectif de le rendre plus proche de la réalité et d’interroger ainsi des compétences qui joueront un rôle plus tard dans l’exercice de la profession.
La Conseillère d’état Sarah Wyss (PS, BS) estime qu’il faudrait créer des places d’études supplémentaires explicitement pour les médecins de premier recours et les pédiatres. «Cela impliquerait bien sûr une restriction, car les étudiants doivent se décider très tôt pour leur spécialité, mais je trouverais cela fondamentalement juste». Elle serait par ailleurs contre l’introduction de l’accès «illimité» aux études comme à l’Université Lausanne, l’échec d’un grand nombre d’étudiant ne serait pas pertinent.
1 Oct 2024
Les quotas de médecins de campagne, un modèle à suivre?
Dans le cadre des coûts de la santé qui prennent l’ascenseur, l’abandon du numérus clausus en médecine par le parlement et en prenant en compte le souhait de beaucoup de jeunes médecins de travailler à temps partiel, le rédacteur en chef de la NZZ am Sonntag Beat Balzli propose l’introduction d’un contrat entre les diplômés et le pays qui investit dans l’avenir des soins de santé. «Ceux qui abandonnent doivent rembourser une partie des frais d’études, ont suggéré les professeurs émérites Erich W. Russi et Johann Steurer dans un commentaire invité dans la NZZ [du 03.01.2024]. Mais pourquoi ne pas aller plus loin ?» En Bavière, par exemple, il n’est pas nécessaire d’avoir une très bonne note dans la maturité, un «Superabi», pour être admis dans un certain nombre d’établissements. En contrepartie, les diplômé-es s’engagent à travailler ensuite pendant dix ans comme médecin généraliste dans une «zone de besoin». Celles et ceux qui ne respectent pas cette obligation doivent payer 250’000 euros. «Cela ressemble un peu à de la contrainte et à de l’économie planifiée, c’est certainement optimisable, mais cela mérite réflexion», conclut le rédacteur en chef.
24 Sep 2024
Le Parlement prêt à assouplir le numerus clausus en médecine
«Le Conseil des États a largement accepté une motion du National visant à sélectionner les étudiants sur des critères de compétences et à proposer une meilleure offre de places d’études et de stages cliniques.» Le Conseil fédéral doit donc présenter une alternative au numerus clausus.
6 Sep 2024
«Le numerus clausus doit disparaître»
Simon Hehli de la NZZ se positionne en faveur de la création de places supplémentaires d’études en médecine, voire de l’abandon du numérus clausus.
Les demandes d’abolition du numerus clausus se font de plus en plus pressantes, peut-on également lire dans Medinside. «En mars dernier, une motion en ce sens du conseiller national du centre Benjamin Roduit (VS) a été adoptée, et le président du PLR Thierry Burkart prend maintenant la parole [cf. interview de la NZZ]. La Fédération des médecins suisses (FMH) s’était déjà positionnée contre le numerus clausus il y a sept ans.»
13 Juin 2024
Étudier sans maturité dans l’Université de Bâle
Le Grand Conseil bâlois a décidé de permettre aux personnes sans maturité qui ont plus de 30 ans de suivre des études à l’Université de Bâle avec un examen d’entrée. Les universités de Berne et de Lucerne permettent déjà un tel accès aux études.
23 Mai 2024
Un conseiller d’Etat UDC s’engage pour l’introduction d’un numérus dans les universités où le taux de maturité est trop haut
En Suisse, le taux de maturité varie selon les cantons, entre 12,9% dans le Canton Schaffhouse et 33,6% à Genève. «Des différences aussi importantes dans le taux de maturité sont tout simplement impossibles à qualité égale», juge le Conseiller d’Etat Jakob Stark (UDC, TG). Le fait que l’EPFZ, par exemple, ait déclaré la première année comme année d’essai en serait une bonne preuve, estime-t-il. Il prose donc l’introduction d’un numérus clausus pour les personnes qui ont fait leur maturité dans un canton avec un taux de maturité qui excède 20% (ce qui correspond à environ la moitié des cantons).
Dans sa réponse à l’intervention de Jakob Stark, le Conseil fédéral reconnaît certes qu’il y a une évolution vers une qualification plus élevée. Mais il n’y avait pas de preuve qu’un taux élevé de maturités se fasse au détriment de la qualité de la formation gymnasiale. L’augmentation du nombre de gymnasiens ne s’accompagnerait pas non plus d’une baisse du taux de réussite des études. Par ailleurs l’éducation est une compétence des cantons. De plus, le Conseil fédéral tient au principe de l’accès sans examen aux universités – des examens d’admission obligatoires seraient en contradiction avec ce principe.
7 Mai 2024
Une étudiante dyslexique se bat pour avoir du temps supplémentaire pour un examen d’entrée à l’université
«Le Tribunal fédéral a accepté le recours d’une étudiante dyslexique qui demandait un temps supplémentaire pour le test d’admission aux études de médecine vétérinaire. Le dossier est renvoyé à la justice bernoise afin qu’elle commande une expertise indépendante.»
13 Mar 2024
Sélection en médecine à revoir
Le Conseil national a adopté hier, par 144 voix contre 43, une motion de Benjamin Roduit (Centre, VS) demandant qu’il y ait une meilleure offre de places d’études et de stages cliniques.
«Les universités limitent […] le nombre d’étudiants par le biais d’un test d’aptitude écrit très sélectif ou par une sélection à la fin de la première année. De nombreux étudiants sont ainsi écartés sans que cela soit fondé sur des critères qualitatifs.», avance-t’il.
«Le programme spécial en médecine humaine de la Confédération, qui prévoit d’augmenter le nombre de titres délivrés chaque année par les universités suisses de 850 en 2014 à 1350 au moins en 2025, ne parviendra pas à lui seul à diminuer la dépendance vis-à-vis de l’étranger.» Il conclut qu’il sera nécessaire que la Confédération et les cantons prennent d’autres mesures afin d’augmenter le nombre de diplômé-es.