Dans le monde de la publication scientifique française, un changement de paradigme s’annonce : l’instrument d’évaluation qui mesure l’impact des journaux scientifiques se fait abandonner par de plus en plus de financeurs de la recherche. Il s’agit d’un système de calcul qui indique combien de fois un·e chercheur·euse est cité dans des articles de recherche. A travers les années, il s’est développé comme le moyen privilégié pour classer les chercheur·euse·s et de rendre compte de leur réputation. Cependant, il mesure plus souvent la quantité de publications que leur qualité.
Pour cette raison, le Centre national de la recherche scientifique (CNRS) ne demandera plus la liste de publications de ses candidat·e·s. En revanche, il s’intéressera plus précisément à différentes facettes d’un choix limité de publications pour évaluer sa qualité. Pour Chérifa Boukacem, professeure en science de l’information de l’université Claude-Bernard-Lyon, il s’agit d’un véritable changement de culture : «On passe d’un paradigme quantitatif à un paradigme plus narratif, dans lequel le chercheur explique ses contributions et où plusieurs facettes de l’activité sont prises en compte ».