«Face aux crises globales qui se dessinent, des étudiants des Ecoles normales supérieures s’engagent pour une recherche «impliquée», davantage connectée à la société.»
11 Mai 2022
11 Mai 2022
«Face aux crises globales qui se dessinent, des étudiants des Ecoles normales supérieures s’engagent pour une recherche «impliquée», davantage connectée à la société.»
2 Mai 2022
Frédéric Herman, recteur de l’Université de Lausanne, écrit sur la crise climatique: «Il est […] aujourd’hui crucial que les chercheuses et chercheurs s’engagent davantage en ne se contentant pas de publier, mais en participant au débat public pour instaurer un vrai lien de confiance avec le pouvoir décisionnel et rendre possible une telle circulation des faits et des idées. Expliquer le travail de toute une vie n’est cependant pas chose facile. Cela s’apprend. Pour cette raison, les universités doivent impérativement inscrire dans leur plan d’intention la nécessité de rendre accessible la démarche scientifique à travers la médiation scientifique et culturelle, de renforcer les compétences et le savoir-faire de sa communauté en termes de médiation, d’insister sur la formation continue des entreprises et enseignant·e·s en termes d’enjeux climatiques, et de s’engager en faveur d’une recherche ancrée dans son territoire mais ouverte au monde, qui contribue à soutenir et stimuler la transition écologique. […] Nous avons peu de temps pour plafonner nos émissions de gaz à effet de serre. Mais c’est à notre portée, si les universités, et leurs chercheuses et chercheurs, deviennent des interlocutrices incontournables du paysage politique.»
2 Mai 2022
«A Genève, des militantes et militants ont interrompu une conférence donnée à l’Université de Genève vendredi soir. Organisée par le centre de psychanalyse de Suisse romande, la conférence devait présenter un livre sur la transidentité, un ouvrage et un discours jugés transphobes par les activistes. […] De son côté, l’Université de Genève a répondu à la RTS qu’elle ne cautionne pas cette action, contraire à la démarche académique qui est faite de débats et d’échanges.»
2 Mai 2022
Marc Muller, ingénieur en énergie, tire la sonnette d’alarme. «Il est urgent d’évoluer vers une économie durable. Pour y parvenir, des mesures draconiennes sont nécessaires dans la formation: moins d’étudiants dans les universités et plus d’apprentis sur le terrain pour réussir la transition.»
11 Avr 2022
Pour aider les étudiant·e·s et scientifiques qui ont fui la guerre en Ukraine, la Suisse propose des emplois temporaires. Rendu possible grâce à l’initiative Science for Ukraine, plus de 50 scientifiques ukrainien·ne·s ont obtenu un tel poste ou sont sur le point de le faire. De plus, le Fonds national suisse (FNS) a déjà débloqué neuf millions de francs pour soutenir les chercheur·euse·s touché·e·s par la guerre . La NZZ am Sonntag dresse deux portraits de chercheur·es ukrainien·nes qui ont obtenu un emploi temporaire à l’EPFL.
Concernant les ressortissant·es russes, la réponse est plus difficile. Suite à une lettre de soutien à l’armée et à Poutine publiée début mars par l’association faitière des recteurs d’université russes, des sanctions internationales contre les instituts de recherche russes qui se sont prononcés en faveur de la guerre ont été érigées. Plusieurs chercheur·es ukrainien·nes ont en outre exigé que les revues scientifiques n’acceptent plus d’articles rédigés par des Russes.
Yves Flückiger, recteur de l’Université de Genève et président de swissuniversities, s’oppose à cette dernière demande. «Nous devons faire la distinction entre les institutions et les personnes.» Selon lui, la communauté académique peut jouer un rôle de pacificateur sur la scène mondiale.
4 Avr 2022
David Bohmert, secrétaire général de l’association des universités européennes Caeser, se prononce en faveur de la Campagne «Stick to Science». Il estime qu’une association immédiate de la Suisse et de la Grande-Bretagne au programme Horizon Europe est nécessaire pour soutenir les valeurs communes.
«La question clé, mise en évidence par la guerre [en Ukraine], est de savoir comment les universités traitent les conflits armés. Cela implique des liens avec l’armée, ainsi que des efforts pour promouvoir des valeurs et une perspective globale qui construisent et maintiennent des ponts entre les conflits, les pays, les cultures et les continents. Et la tâche essentielle des universités, au-delà de leur réponse à la guerre en Ukraine, est d’explorer et de révéler le plus grand bien et la vérité, conformément à l’histoire et à l’éthique de la science et de la technologie dans les conflits et les guerres.
Condamner les régimes autoritaires et violents, déplorer et chercher à atténuer les souffrances qu’ils causent, et mettre en évidence le potentiel de la diplomatie scientifique pour prévenir et résoudre les conflits est incontestable et relativement facile. Assumer la responsabilité sociétale d’aider à défendre et à faire respecter la paix et la règle du droit international est plus difficile.»
31 Mar 2022
Le mandat de la Taskforce scientifique Covid-19 se termine ce 31 mars. Dans un entretien avec le Nouvelliste, la vice-présidente Samia Hurst discute de l’avenir de la task-force pour la gestion des crises. Elle plaide pour pérenniser ce modèle de communication qui puisse mobiliser rapidement les expert·e·s des domaines concernés par la crise en question. « il pourrait s’agir de tout autre chose que de santé: de sécurité digitale, de sécurité énergétique, de climat, ou d’autres enjeux imprévisibles à l’heure actuelle » ajoute-t-elle.
Elle indique que des discussions sont actuellement en cours entre les écoles polytechniques fédérales, Swissuniversities, des Académies suisses des sciences, le Fonds national et la Confédération pour établir une « structure capable de réactiver en temps de crise cette fonction de conseil scientifique en temps réel. »
17 Mar 2022
Mariano Delgado, doyen de la Faculté de théologie de l’Université de Fribourg, a suspendu l’éminent professeur et métropolite Hilarion, car il n’a pas dénoncé l’invasion russe. Selon une lettre de lecteur de Yannick Tiefnig, «Au lieu d’imposer une propagande politique à un professeur, M. Delgado devrait appliquer l’article 16 de la Constitution fédérale garantissant la liberté d’expression. Il devrait aussi relire l’article 1 de la loi sur l’université qui en fixe ses missions: transmettre et faire progresser les connaissances scientifiques avec objectivité et dans un esprit de tolérance […]. Dans un communiqué publié sur le site de l’Uni, ce doyen affirme que «le silence, lorsqu’il faut parler haut et fort, ne fait pas partie de la tradition prophétique du christianisme, telle qu’elle est marquante pour notre faculté» (sic). Les plus anticléricaux lui rappelleront que notre Alma mater n’a pas – ou plus – une telle tradition.
Sur la même page, la Rectrice de l’Université de Fribourg, condamne «l’agression de la Russie contre un état souverain. […] Il est essentiel de continuer à réagir fermement au non-respect de règles fondamentales du droit international par la Russie. Au final, il s’agit d’éviter une érosion de principes fondamentaux de l’ordre juridique international, tels que le respect des droits humains ou l’interdiction du recours à la force.»
11 Mar 2022
«Petit schisme dans le monde académique. Swissuniversities, la faitière des hautes écoles suisses, a recommandé ce jeudi à ses membres de réexaminer toutes leurs collaborations avec des Universités russes. La veille, elle leur avait déjà suggéré de cesser tout partenariat avec des académies russes si la coopération scientifique servait à soutenir la politique belliqueuse du gouvernement russe.»
L’auteur de l’article a interrogé des correspondants des Universités de Genève et de Lausanne ainsi que de l’UNIGE sur leurs politiques respectives.
11 Mar 2022
Au moins 16 pays de l’UE ont gelé leurs partenariats avec des universités russes. Dans certains cas, l’initiative a été prise par le gouvernement. Dans d’autres, ce sont les universités et les organismes de recherche qui ont demandé le gel des liens.
En Allemagne, où le gouvernement a été le premier à suspendre toute coopération, les universitaires ont été priés de rester en contact privé avec leurs homologues russes. En France, ce sont les agences de recherche qui ont annoncé qu’elles bloqueraient toute nouvelle collaboration.
Les pays de l’UE qui ont coupé leurs liens, du moins dans une certaine mesure, sont l’Autriche, la Belgique, la République tchèque, le Danemark, l’Estonie, la Finlande, la France, l’Allemagne, la Lettonie, la Lituanie, le Luxembourg, la Pologne, les Pays-Bas, la Slovénie et la Suède. D’autres pays européens prennent des mesures similaires. La Norvège a suspendu tous les partenariats de recherche et d’éducation entre institutions le week-end dernier.
L’organisme Universities UK affirme qu’il ne soutient pas les « boycotts universitaires généralisés ». Cependant, certaines universités agissent unilatéralement pour mettre fin à leurs liens avec la Russie.
La question de savoir s’il faut isoler ou non les scientifiques russes a divisé la communauté des chercheurs ces derniers jours. Les partisans affirment que la science ne peut être utilisée à des fins diplomatiques dans une telle période. Les opposants craignent que les boycotts ne punissent les universitaires et les chercheurs russes qui ne soutiennent pas la guerre. L’Ukraine, quant à elle, a appelé l’UE à prendre des mesures strictes et à interdire à la Russie tout financement international de la recherche et de l’éducation.
9 Mar 2022
Le métropolite Hilarion Alfeyev est directeur du département des relations extérieures de l’Eglise du Patriarcat de Moscou et est considéré comme le numéro deux de l’Eglise orthodoxe russe, après le patriarche Cyrille Ier. En 2011, l’Université de Fribourg lui avait accordé un poste de professeur titulaire. Dans une déclaration publié la semaine dernière, Mariano Delgado, doyen de la Faculté de théologie avait demandé au métropolite Hilarion de faire usage de son influence ecclésiastique et politique «pour condamner publiquement et sans équivoque l’invasion militaire de l’Ukraine par la Russie, qui est contraire au droit international» et d’appeler le président Poutine à «retirer immédiatement les troupes russes».
Comme l’a indiqué hier le doyen Mariano Delgado, Hilarion Alfeyev a répondu à sa lettre en indiquant que « lui et son Église sont engagés dans le domaine humanitaire, en particulier depuis 2014, dans le contexte du conflit ukrainien, et font tout leur possible pour aider les personnes dans le besoin et mettre fin au conflit ». Mais comme cela « ne correspond pas à ce que la faculté attend de lui à cette heure, il estime qu’il est approprié de suspendre son poste de professeur titulaire », précise le communiqué du doyen.
« Puisque le métropolite Hilarion semble, par son silence, faire sienne la position de son patriarche, je déclare que la chaire de professeur titulaire qui lui a été accordée en 2011 est suspendue jusqu’à nouvel ordre », indique la déclaration.
La Faculté de théologie de Fribourg continuera à être un lieu de compréhension et de rencontre avec et entre les différentes Églises de l’Orthodoxie, précise la déclaration. « Mais le silence, lorsqu’il faut parler haut et fort, ne fait pas partie de la tradition prophétique du christianisme, qui devrait être caractéristique pour notre faculté.»
28 Fév 2022
Dans un interview avec le Matin Dimanche, le recteur de l’Université de Genève Yves Flückiger [et président de swissuniversities] détaille les premiers effets concrets que l’exclusion de Horizon Europe a sur les hautes écoles suisses. Par rapport à la communication sur ce problème, il dit: «Je reconnais que nous avons toujours un peu de mal à nous transformer en militants politiques. On nous a d’abord conseillé d’aller plutôt voir nos collègues des universités européennes, qu’ils fassent du lobbying sur leurs propres autorités. Ils l’ont fait, mais à un moment donné tout ça se heurte à la même limite: c’est à la Suisse de faire un geste vers l’Europe, pas l’inverse.»
Neuf mois après l’échec des négociations du accord-cadre institutionnel avec l’Union européenne (UE), le Conseil fédéral vient d’annoncer qu’il allait proposer un paquet de négociations secteur par secteur. Le Temps, Le Courrier et la Neue Zürcher Zeitung parlent en détail de la proposition ainsi que des réactions des partis politiques.
28 Fév 2022
La grande université américaine MIT met fin à un accord de onze ans avec le centre d’innovation Skolkovo, situé dans la région de Moscou, alimentant ainsi le débat académique international sur la poursuite de la collaboration avec la science russe.
15 Fév 2022
Le président-directeur du CNRS Antoine Petit expose son nouveau projet et ses ambitions pour l’organisme pour les quatre années à venir. Entre autres, il avance: «Je souhaite que nous mettions en place une politique ambitieuse pour améliorer la médiation scientifique et la diffusion des connaissances. Le soutien à la production de films et d’images m’apparaît essentiel pour toucher aujourd’hui le plus grand nombre. C’est pourquoi je souhaite étudier la création d’une chaine scientifique grand public « CNRS TV ». Plus largement, une attention particulière doit être portée aux relations avec les media. Nous constatons en effet que certains d’entre eux préfèrent interroger des individualités plutôt que des institutions, ajoutant une confusion entre science et croyance qui entraîne la multiplication de fake news et décrédibilise la parole scientifique. C’est pour tenter d’endiguer cette dérive que nous avons créé fin 2021 une mission pour l’expertise scientifique (MPES). «Estampillées» CNRS, les expertises produites engageront l’établissement, et non pas tel chercheur ou telle chercheuse.»
18 Jan 2022
Lors du congrès de France Universities (anciennement appelé Conférence des présidents d’université), le président français Emmanuel Macron a exposé «qu’à demi-mots» sa stratégie pour l’enseignement supérieur pour les dix ans à venir, en tant que potentiel futur candidat à la présidentielle. Il dénonce «l’intolérable gâchis» de l’échec en première année de licence, où, dit-il «seuls 50 % des étudiants se présentent aux examens ».
Par ailleurs, il laisse entendre que de nouvelles formes de financement doivent être trouvées par les universités et que l’université «devrait être plus efficacement professionnalisante» et ce, dès le premier cycle.
29 Nov 2021
Cem Gabay, doyen de la Faculté de médecine de l’Université de Genève, estime que la crise sanitaire a dévoilé «dans certains cercles» la méfiance envers les sciences. Face à cela, il rappelle le «devoir essentiel de l’université: l’ouverture vers la cité dans toutes ses incarnations, politiques, ou associations, mais aussi et surtout la population, et notamment la jeunesse. Pour cela, nous devons faire l’effort de communiquer plus, mieux peut-être, et différemment. Nous devons faire notre révolution culturelle en apprenant à dialoguer au-delà de nos canaux habituels. C’est cela, aussi, la science ouverte.»
15 Nov 2021
«Des scientifiques se sont mis vendredi dans la peau de politiciens, de même qu’une conseillère d’Etat [Béatrice Métraux (Les Vert.e.s], des députés et municipaux se sont glissés dans la leur. Une simulation inédite co-organisée par l’Unil et l’Etat de Vaud pour permettre une amélioration des relations entre science et prise de décision politique»
3 Nov 2021
Les quatre Hautes écoles cantonales de Zurich (l’Université de Zurich, la HES ZHAW, la HEP Zurich, et la Haute école des beaux arts ZHAW) ont fondé le «Zurich Knowledge Center for Sustainable Development (ZKSD)». Il s’agit d’une plateforme de coopération orientée vers la recherche pour le développement durable.
Matthias Huss, Directeur du ZKSD, précise: «Dans les locaux [du ZKSD], des personnes issues de l’éducation, de la science, de l’économie, de la politique, du public intéressé et de la société civile vont se mettre en réseau afin de rechercher et de communiquer conjointement des stratégies d’action et des solutions concrètes possibles pour le domaine du développement durable.»
3 Nov 2021
La première étude complète qui s’est penchée sur la réponse scientifique à la pandémie du COVID-19 en Suisse dresse un bilan positif et met en évidence un besoin d’amélioration.
7 Oct 2021
«Pour [le prix Nobel] Didier Queloz, qui prononcera samedi le principal discours de clôture du sommet [global du Geneva Science and Diplomacy Anticipator], la crise du coronavirus a montré clairement les besoins de la science. «Comment peut-on en arriver à ce que 40% des Suisses ne veuillent pas se faire vacciner? Nous avons perdu le contact avec la société», juge M. Queloz, qui blâme aussi les scientifiques qui n’arrivent pas suffisamment à expliquer
Pour lui, il faut davantage comprendre comment une population réagit psychologiquement et socialement. Le monde scientifique doit aussi être mieux représenté parmi les parlementaires ou ceux qui gouvernent.
[…] Dans sa nouvelle activité à l’EPFZ, le Prix Nobel veut lutter contre un autre fossé, celui entre les différentes disciplines scientifiques qui empêchent certaines possibilités de recherche. Il veut par exemple mettre en réseau l’astrophysique, la chimie et la biologie.»