Myriam Dunn Cavelty, directrice adjointe du Center for Security Studies de l’EPFZ, désigne les trois plus grands défis du paysage FRI de son point de vue – dans une contribution au 60ème anniversaire du Conseil suisse de la science. Ils sont tous trois liés à la transformation numérique.
1. Organiser la transformation numérique et l’intelligence artificielle
Les programmes d’études et les formats didactiques devraient être repensés «afin de préparer les étudiant·es à un monde dans lequel les systèmes algorithmiques participent aux décisions». En plus d’un savoir-faire technique, une compréhension approfondie des implications sociales, juridiques et éthiques des nouvelles technologies est nécessaire.
2. Repenser les écosystèmes d’innovation
La Suisse devrait repenser les écosystèmes d’innovation afin d’allier ouverture scientifique et sécurité des savoirs. «Sous le mot-clé «Knowledge Security», il s’agit de sécuriser la coopération internationale tout en conservant les compétences centrales dans le pays.» Dans un contexte d’accélération des cycles et de collaboration public-privé, il faut des établissements d’enseignement et de recherche flexibles qui adaptent leurs structures.
3. Assurer la démocratie et la cohésion sociale
«Le paysage FRI est appelé non seulement à fournir des réponses technologiques, mais aussi à contribuer à l’orientation de la société.» La démocratie et la cohésion sociale doivent être renforcées face à la désinformation et à la polarisation numérique, «par la promotion de la compétence médiatique numérique, la protection de la recherche indépendante et de nouvelles formes de science participative et de participation démocratique».