Un comité saint-gallois «apolitique» a lancé ce mardi (3.10.2017) à Berne une initiative populaire fédérale, nommée «Oui à l’interdiction de l’expérimentation animale et humaine». Le texte réclame que l’expérimentation animale soit considérée comme un mauvais traitement envers les animaux et soit classée comme un «crime». Environ 80 organisations et entreprises soutiennent cette cause – dont des représentants du PS et des Verts ainsi que différents groupes de protection des animaux et des partis pour les animaux. Ils demandent à ce que la recherche abandonne le principe «essai et effet». Les 100’000 signatures doivent être récoltées jusqu’au 3 avril 2018. La Conseillère nationale vaudoise Isabelle Chevalley a réagi a cette initiative : «interdire toutes les expérimentations me paraît quand même bien radical. Prenez les expérimentations humaines: les gens sont conscients et volontaires. Et puis, toutes les expériences sur les animaux ne sont pas forcément à jeter; les chirurgiens ont notamment besoin de s’entraîner.» Irene Varga, Co-présidente du comité d’initiative et diplômée en sciences naturelles à l’EPFZ affirme que «la majorité des substances testées sur des animaux et jugées comme prometteuses faillissent lors de la phase de test sur les humains.» Les partis des Verts et des Vert’libéraux n’ont pas été contactés en amont par les initiants. Les milieux universitaires sont contre cette initiative. Denis Duboule, Professeur à l’EPFL et à l’Université de Genève, justifie en disant qu’ «il n’existe aucune solution équivalente aujourd’hui. Peut-être que d’ici 15-20 ans on parviendra à réduire le recours à l’animal: différentes pistes sont étudiées, comme les organoïdes, organes miniatures qu’on fait pousser en culture en se fondant sur une cellule souche et non sur une cellule animale».
Plusieurs autres initiatives de ce type sont en cours au niveau cantonal. A Genève, l’initiative «Pour un meilleur contrôle de l’expérimentation animale», lancée par la Ligue suisse contre l’expérimentation animale et pour les droits des animaux (LSCV), a abouti ce mardi (3.10.2017), tandis que l’initiative «Des droits fondamentaux pour les primates » a récemment été déposée à Bâle-Ville. Au Parlement fédéral, la Conseillère nationale Maya Graf (Verts, BL) a rédigé une motion promouvant les méthodes scientifiques alternatives. La Confédération devrait
les «encourager notamment, en collaboration avec les hautes écoles et l’industrie».