Les chercheurs·euses suisses font de plus en plus souvent recours à des d’éditeurs obscurs et pseudo-scientifiques. Il s’agit de journaux qui publient des résultats de recherche, même de qualité redoutable, contre un payement et sans passer par une revue par des paires.
Une étude de la NZZ en collaboration avec l’Institut de recherche Sotomo en a identifié 222 venant de 146 auteur·e·s en Suisse. 39% d’entre eux sont des professeur·e·s, et le « pseudo-journal » le plus répandu s’appelle Oncotarget, un journal d’oncologie. En suisse, l’ETH et l’Université de Zurich sont particulièrement touchés, avec 91 et 46 publications de cette sorte. 15 ont été publiés à l’UNIL. Pour avoir une longue liste de publications et augmenter leurs chances d’avoir des fonds de recherche ou un poste, quelques chercheurs·euses préfèrent plutôt de publier leurs études peu réussies dans un journal obscur que pas du tout, ce qui mène à une masse de publications peu importantes, mauvaises, voire truqués.
Un objectif du FNS pour 2020 est que toute la recherche financé par le Fonds national soit publié en Open Access. Le FNS s’en chargerait même des frais de publications. « Mais nous sommes préoccupés du fait que nous pourraient ainsi soutenir des pseudo-journaux », admet Matthias Egger, président du FNS. Son organisation aurait d’ailleurs crée un groupe de travail sur ce sujet. «Nous voulons aider les chercheurs à éviter les journaux prédateurs». Il encourage les hautes écoles à vérifier systématiquement si leurs candidats ont des « pseudo-journaux » dans leurs liste de publications.