Après les occupations, l’Université de Bâle a commencé le semestre d’automne sans proposer de cours sur le conflit et la guerre au Proche-Orient dans son programme. La planification avait été faite à trop court terme et diverses manifestations avaient été promises pour le semestre de printemps 2025.
C’est désormais chose faite : la première manifestation publique sera axée sur le thème «Qu’apporte la science à la compréhension du conflit au Proche-Orient» et aura lieu le 11.12.2024.
Le porte-parole de l’université, Matthias Geering, déclare : «Il est l’intention de la direction de l’université que la guerre au Proche-Orient soit discutée à l’université de Bâle. Mais le débat doit être mené de manière académique – en sachant qu’il existe des positions très différentes, même au sein de l’académie. C’est justement pour cela qu’il est important que ce discours soit mené dans un cadre ordonné».
Par rapport à l’ambiance dans l’université, Falestin Naïli, professeure assistante au département d’études du Moyen-Orient dit: «[…] de manière générale, j’ai l’impression que dans de nombreuses régions d’Europe, les universités souffrent beaucoup de la pression que la politique – et parfois aussi les médias – exercent sur elles. Pourtant, le rôle de l’université est bien de créer, en dehors des dynamiques partisanes et idéologiques, un espace pour des débats politiques exigeants et de remplir ainsi sa mission de garant de la liberté intellectuelle ». C’est le défi que l’université s’apprête à relever avec cette tribune publique.
Laurent Goetschel, politologue et directeur de l’insitut Swisspeace, compare la situation actuelle de la science avec l’époque de la pandémie de Corona. «La situation exacerbée peut aussi être un fardeau pour les universitaires qui se penchent sur le sujet». En effet, ils et elles n’ont pas réponse à tout, même si c’est une attente qu’une partie du public a envers eux (ou elles), mais «Nous espérons néanmoins pouvoir contribuer à situer les événements».