L’Université de Berne et l’Université de Bâle mettent en place un nouveau centre de recherche moléculaire. Soutenu par la Fondation Werner Siemens, ce projet doit contribuer au développement d’ordinateurs quantiques polyvalents.
11 Avr 2025
11 Avr 2025
L’Université de Berne et l’Université de Bâle mettent en place un nouveau centre de recherche moléculaire. Soutenu par la Fondation Werner Siemens, ce projet doit contribuer au développement d’ordinateurs quantiques polyvalents.
9 Avr 2025
«Entre financements annulés ou menacés de l’être, crainte de censure et d’atteinte à leurs libertés, de plus en plus de chercheurs ou d’aspirants chercheurs réfléchissent à quitter les Etats-Unis.» L’annonce du départ de Jason Stanley, professeur de philosophie et spécialiste du fascisme à l’Université américaine de Yale, pour rejoindre le Canada a mis en évidence le questionnement actuel des chercheur·euses américain·es. «C’est une période un peu surréaliste pour les scientifiques car nous ne savons tout simplement pas ce qui va se passer», explique Karen Sfanos, directrice d’un programme de recherche à l’Université Johns-Hopkins.
Plusieurs universités européennes et canadiennes ont déclaré avoir lancé «des initiatives pour attirer les talents américains». «Pour autant, l’option du départ est loin d’être accessible à tous, insiste une jeune chercheuse en sciences du climat souhaitant rester anonyme, les étudiants et doctorants étant les premiers affectés par les coupes budgétaires mais aussi les moins expérimentés, donc «ceux qui ont le moins de chance d’avoir le profil que les institutions de l’UE espèrent attirer».»
7 Avr 2025
«Des expert·es externes ont procédé à une analyse du format de CV et de la procédure d’évaluation du FNS. Leur rapport final livre de précieuses indications et recommandations pour l’optimisation de ses processus.»
3 Avr 2025
Deux groupes de recherche lémaniques ont reçu mardi le prix scientifique Leenaards 2025, d’un montant de 1,4 million.
Le premier groupe de recherche dirigé par la Doctoresse Jasmine Abdulcadir (HUG) développe un outil pour mesurer la sensibilité des organes génitaux féminins dans le cadre de l’accompagnement des femmes victimes d’excision. «Le projet bénéficiera à toutes les femmes souffrant de troubles de la sensibilité génitale, domaine où les mesures scientifiques objectives sont encore « largement insuffisantes ». Les personnes présentant des blessures génitales suite à un accouchement ou des affections neurologiques sont aussi concernées.» (RTS)
L’autre équipe de recherche vient de l’EPFL et de l’Université de Genève et est dirigée par le Professeur Li Tang (EPFL). Elle se concentre sur les personnes atteintes d’un cancer résistants aux immunothérapies, se focalisant sur la structure des cellules cancéreuses. «Le groupe de recherche espère ouvrir la voie à de nouveaux traitements plus efficaces en ciblant une vulnérabilité mécanique de ces cellules.» (RTS)
1 Avr 2025
Le CERN a clos lundi l’étude de faisabilité du Futur collisionneur circulaire (FCC), un anneau de 91 km de circonférence à une profondeur moyenne de 200m qui succèderait à l’actuel LHC (27 km de circ.). La décision d’approbation de construction du FCC est prévue pour 2027 ou 2028, avec une fin des travaux d’ici à 2045. Le coût estimé est d’environ 15 milliards de francs. La majeure partie du financement proviendrait du budget annuel actuel du CERN.
De nombreuses critiques dénoncent un projet «énergivore, trop cher et délétère pour l’environnement» alors que les potentielles retombées scientifiques ne sont pas certaines, en plus d’un coût élevé qui pourrait contraindre à l’abandon d’autres projets de recherche. De l’autre côté, le physicien de l’Université de Zurich qui siège au comité des directives scientifiques du CERN, Gino Isidori, défend le projet. «Il ne s’agit pas seulement de découvrir une nouvelle particule, mais de comprendre quelque chose de tout à fait fondamental: le mécanisme de Higgs, unique en son genre. Ce mécanisme explique comment toutes les structures de l’univers acquièrent leur masse», explique-t-il. «Avec le FCC, l’Europe conserverait sa position de leader mondial de la recherche sur les particules.»
31 Mar 2025
Le parlementaire Baptiste Hurni (PS/NE) a déposé à la fin de la dernière session une motion afin d’attirer les chercheur·euses américain·es. Il propose notamment de créer de bonnes conditions-cadres : accélérer les procédures administratives, autoriser les chercheur·euses à accéder aux financements du Fonds national suisse, mais aussi leur offrir une prime à l’installation. La motion est soutenue par des élus du Centre, du PLR, ainsi qu’un MCG (Mouvement citoyens genevois).
Selon Baptiste Hurni, il s’agirait d’un investissement rentable: «Les chercheurs de ce niveau attirent les fonds internationaux. Cela permet d’engager des équipes, y compris et en priorité des chercheurs suisses. Ces derniers ne seraient donc aucunement prétérités.» «Renflouer les équipes est d’autant plus important en ce moment», à cause de tensions autour de la non-association complète au programme Horizon Europe, qui ont fait fuir quelques scientifiques.
Les rectorats des universités indiquent ne pas avoir changé leur processus de recrutement, ni en avoir l’intention. «Les hautes écoles suisses continueront à suivre leurs procédures établies, indique Martina Weiss, secrétaire générale de Swissuniversities. Les chercheurs des États-Unis sont, comme toute personne intéressée, invités à postuler aux offres d’emploi disponibles.»
L’EPFL, qui connait un tournus important de ses professeur·es, pourrait néanmoins saisir des opportunités américaines au vol. (Le Matin Dimanche)
28 Mar 2025
Les universitaires américains qui espèrent échapper au gel des financements et à l’imposition d’une idéologie sont activement recrutés par des universités aux Pays-Bas, en Belgique et en France. (The Guardian)
Selon un sondage du magazine Nature (p=1600), 75% des scientifiques américains envisagent de quitter le pays. Beaucoup d’entre eux ont déclaré qu’ils cherchaient un emploi en Europe et au Canada.
28 Mar 2025
Le Conseil du CERN va maintenant devoir prendre une décision difficile. À moins que certains pays n’injectent des fonds importants, le financement du Future Circular Collider (FCC) incertain. Mais attendre trop longtemps pourrait signifier qu’il y aura un grand écart entre l’ouverture de la nouvelle installation et la fermeture du Large Hadron Collider (LHC), et qu’une expertise précieuse pourrait être perdue.
Même si les physicien·nes ne sont pas d’accord sur ce que le CERN doit faire, ils et elles sont presque tous soucieux de l’avenir du laboratoire et doivent maintenant, avec leurs dirigeant·es, expliquer pourquoi les contribuables européens, qui financent la majeure partie du budget annuel du laboratoire, devraient eux aussi s’en préoccuper. Les enjeux dépassent le cadre de la science, et même celui de l’Europe.
27 Mar 2025
«Une page se tourne au FNS avec la retraite de sa directrice Angelika Kalt. Durant ces dernières 17 années, elle a joué un rôle central dans le développement de l’institution et la maîtrise de ses défis. […] Sa succession sera assurée par une co-direction. À partir du 1er avril, Katrin Milzow et Thomas Werder Schläpfer se partageront les tâches à la tête de l’institution. Tous deux sont déjà membres du Comité de direction, elle en tant que responsable du Développement de la recherche, lui comme responsable de l’Encouragement de la recherche.»
26 Mar 2025
Selon le bilan annuel de l’Office européen des brevets (OEB), la Suisse a déposé 9966 demandes de brevet en 2024 (hausse de 3,2% par rapport à 2023), ce qui la classe au 3e rang en Europe et au 7e rang mondial. La Suisse est le pays qui a déposé le plus de demandes par habitant·e. Elle enregistre sa quatrième année consécutive de croissance. Au total, l’OEB a enregistré près de 200’000 demandes de brevets du monde entier.
«En Suisse, c’est le secteur de la technologie médicale qui a déposé le plus de demandes de brevets, avec 1045 dépôts. […] Le deuxième domaine technologique pour les inventions suisses est celui des techniques de mesure (908 demandes).» La plus forte croissance des demandes de brevets suisses a été enregistrée dans le domaine de l’informatique (+37,4%). Les brevets liés aux technologies des énergies propres pour des machines et appareils sont également en forte croissance (+21,3%, 813 demandes). (RTS)
«Outre les grandes entreprises, trois établissements d’enseignement supérieur figurent dans le top 30 des déposants suisses: les Ecoles polytechniques fédérales de Lausanne (100 demandes) et Zurich (85), ainsi que l’Université de Zurich (41). En 2024, l’EPFL était classée première université européenne pour les demandes de brevets à l’OEB, l’EPFZ en 3e position et l’Université de Zurich en 10e position.» (RTS) Parmi les entreprises suisses, ce sont Hoffmann-La Roche (710 demandes) et ABB qui déposent le plus d’innovations. (RTS, SRF)
En Suisse, l’arc lémanique compte parmi les régions les plus inventives (Vaud : 1222 demandes, Genève : 1104 ; Zurich : 1272). Selon l’économiste en chef de l’OEB, Yann Menière: «il faut un bel équilibre entre de grosses entreprises, comme Nestlé et Sicpa dans le canton de Vaud, ou Hoffmann-La Roche à Bâle, mais qui n’écrasent pas les autres.» Il salue également le mix, au bord du Léman, entre le milieu académique, avec l’EPFL, et un tissu industriel solide, composé de très nombreuses PME et start-up. Pour lui, les nombreuses interfaces entre les centres de recherche et l’industrie sont l’une des caractéristiques des pays qui ont un bon classement, selon le ratio brevets/population. (24 heures)
Les femmes restent, cette année encore, sous-représentées dans les demandes de brevet. En 2024, 26% de toutes les demandes déposées auprès de l’OEB en provenance de Suisse mentionnaient au moins une femme comme inventeur. Un pourcentage légèrement supérieur à la moyenne des Etats membres de l’OEB (25%). (RTS)
24 Mar 2025
«La volte-face des Etats-Unis oblige les pays européens à regarder en face les enjeux de souveraineté, y compris en matière scientifique et technologique. Au contraire, la Suisse décide de couper dans ses investissements, y compris les plus stratégiques, avec application et balourdise. Tout cela au nom d’un dogme qui a fait son temps: l’absence de politique industrielle.»
20 Mar 2025
Jan Palmowski, secrétaire général du Guild, une association de «vingt-deux prestigieuses universités européennes à forte intensité de recherche, réparties dans seize pays», écrit que «l’avenir du financement de la recherche et de l’innovation en Europe est en jeu. L’UE a déclaré explicitement qu’elle cherchait à regrouper et aligner dans un Competitiveness Compass les financements européens et nationaux de la recherche, de sorte que cette nouvelle façon de penser au niveau européen pourrait, avec le temps, être adoptée par les gouvernements nationaux également.»
Les lignes de combat se dessinent entre la direction de la Commission et ses colégislateurs, et elles tournent, selon M. Palmowski, autour de trois questions centrales:
Premièrement, contrairement à la rhétorique «alarmiste» de la Commission (« Le statu quo n’est pas une option »), la déclaration de Varsovie reconnaît que les programmes-cadres, vieux de 40 ans, ont réussi à renforcer l’économie, le bien-être des citoyens et les valeurs communes de l’Europe.
Deuxièmement, au moins dans le parlement européen, «il y a un sentiment palpable de frustration concernant la transparence et le style» décisionnel du Conseil européen.
«Troisièmement, s’il est indéniable que FP10 doit être simplifié, le Conseil européen et le Parlement européen se concentrent clairement sur la simplification de la bureaucratie entourant les programmes. Ni l’un ni l’autre n’ont de sympathie pour l’intention apparente de la Commission de créer quelques instruments de directive pour soutenir uniquement ses priorités économiques immédiates.»
Par ailleurs, plusieurs dirigeant·es d’un certain nombre d’universités et hautes écoles suisses (UZH, UNIGE, UNIBE, EPFZ, HES-SO, USI, UNIBAS, ZHdK, UNIFR) se sont prononcés, ensemble avec plusieurs conférences de recteurs (dont swissuniversities) et une centaine d’autres recteurs·rices en faveur d’un programme-cadre pour la recherche (FP10). «Le Competitiveness Compass ne parvient pas à développer une vision qui articulerait une politique de R&I révolutionnaire, fondement essentiel d’une politique de compétitivité efficace. Elle n’atteindra pas ses objectifs si elle n’alimente pas les fondements de la compétitivité de l’Europe, son excellence scientifique. […]»
20 Mar 2025
L’administration Trump a bouleversé le système de financement des Instituts nationaux pour la santé (NIH) pour la recherche biomédicale. Cette décision va avoir des conséquences considérables pour les scientifiques et les fabricants de médicaments un peu partout dans le monde, notamment en Suisse. […] Les institutions suisses ont collaboré à 489 projets des NIH en 2024.» Parmi les bénéficiaires se trouvent l’EPFZ, l’Université de Berne et l’Institut suisse de bio-informatique à Genève et l’industrie pharmaceutique.
14 Mar 2025
Dans une lettre ouverte publiée le 12 mars, les principales institutions scientifiques européennes s’unissent pour demander un programme-cadre solide pour la recherche et l’innovation. [Les associations suisses n’ont pas pris position.]
14 Mar 2025
Aux Etats-Unis, le bureau de la technologie, de la politique et de la stratégie et le bureau chargé des initiatives DEI ont été supprimés dans le cadre des mesures d’«efficacité».
12 Mar 2025
«Les 10 et 11 mars 2025, la secrétaire d’État à la formation, à la recherche et à l’innovation Martina Hirayama a participé à la réunion informelle des ministres de la recherche des États membres de l’Union européenne (UE), à Varsovie. Dans le cadre de cette rencontre semestrielle, les débats politiques ont principalement porté sur la conception stratégique du prochain programme-cadre de l’UE pour la recherche et l’innovation (PC10), dont le lancement est prévu en 2028, ainsi que sur la compétitivité de l’UE. En marge de cette réunion, la secrétaire d’État Martina Hirayama a aussi mené des entretiens bilatéraux avec ses homologues de différents pays.»
Lors de la réunion, les ministres de la recherche de l’UE ont envoyé un «signal fort» avec la Déclaration de Varsovie: ils et elles souhaitent que le prochain programme-cadre, le FP10, soit un programme de recherche et d’innovation autonome et qu’l ne fasse pas partie d’un fonds de compétitivité européen plus large.
12 Mar 2025
Dans le cadre de la sortie du film «Blame» (avril 2025) du cinéaste et producteur suisse Christian Frei, la NZZ am Sonntag a interviewé le réalisateur aux côtés du zoologiste anglo-américain expert des maladies infectieuses transmises par les animaux aux humains Peter Daszak et du virologue suisse Volker Thiel, ancien membre de la task force Corona. Avec «Blame», Christian Frei se penche sur les accusations, théories du complot et de la géopolitique sur l’origine du coronavirus (controverse aujourd’hui toujours pas résolue), afin de mette en lumière le rôle de la science dans les périodes sombres.
Peter Daszak avoue dans l’article avoir été et continue d’être accusé d’avoir contribué à la création du coronavirus. Il reçoit ainsi souvent des menaces de mort et vit avec sa famille au sein d’un réel dispositif de sécurité. Il estime que ses détracteur·ices veulent le faire taire. «J’ai été démis de mes fonctions de président. Ma carrière est détruite. C’est une forme de terrorisme silencieux», lâche-t-il.
Selon Volker Thiel, il n’existe de preuves pour l’origine du virus ni pour l’hypothèse de la contamination par le marché, ni pour l’hypothèse du laboratoire. Même si la première hypothèse lui semble plus probable, il ne peut toutefois pas, en tant que scientifique, exclure complètement l’autre thèse. «Le problème, c’est que notre société ne peut pas accepter cette réponse. Nous ne voulons pas de probabilités, mais seulement du noir ou du blanc, du oui ou du non. Et celui qui a une autre opinion devient un ennemi. Tant qu’il n’y a pas de preuves claires pour aucun des scénarios, personne ne devrait être cloué au pilori», raconte-t-il.
Alors qu’un manque de transparence de la part des laboratoires chinois est pointé du doigt, Peter Daszak explique : «Au début de la pandémie, la Chine a été très transparente. […] La politique d’information a changé lorsque Trump a commencé à parler de «virus chinois» dans le cadre des demandes de paiement de réparations.» Conséquence ? «Les chercheurs chinois sont devenus beaucoup plus nationalistes, ils publient à nouveau davantage dans des revues chinoises et recherchent moins la collaboration. C’est une véritable perte, y compris pour la sécurité mondiale.»
De son coté, Christian Frei explique que «nous vivons à une époque d’inversion perfide et paranoïde de la vérité», dans laquelle «nous perdons tous nos repères dans [un] brouhaha». Il ajoute : «Les scientifiques sont victimes d’une nouvelle économie de l’attention qui ne vise que les clics. Réduire des relations complexes à des réponses simples est tout simplement impossible. En même temps, les scientifiques sont désagréables pour tous ceux qui utilisent des récits pour faire de la politique.»
Volker Thiel avance qu’en Suisse, «celui qui s’expose trop sur les médias sociaux se fait insulter ou même menacer». Il ajoute: «La grande question pour moi est de savoir comment la politique européenne va réagir : Va-t-elle continuer à soutenir la science ou la combattre à l’avenir, comme le fait actuellement le gouvernement américain?»
10 Mar 2025
La semaine dernière, Donald Trump a menacé de couper les fonds à toute université autorisant «des manifestations illégales», promettant aussi d’expulser dans leur pays d’origine les étudiant·es étranger·ères «agitateur·ices». Dans ce cadre, l’administration Trump a annoncé vendredi la «suppression immédiate» de 400 millions de dollars (352,3 millions de francs suisses) de subventions fédérales à l’Université de Columbia. L’institution était, au printemps 2024, l’épicentre des manifestations propalestiniennes américaines.
«Ces suppressions représentent la première série d’actions et d’autres devraient suivre», ont écrit vendredi quatre agences et ministères fédéraux, dont ceux de la Justice et de l’Éducation, dans un communiqué qui dénonce «l’inaction face au harcèlement persistant des étudiants juifs».
Les conséquences seront ressenties «non seulement par les professeurs et les étudiants, mais aussi par tous ceux qui bénéficient de la recherche essentielle sur des maladies» et «d’autres problèmes de santé publique, menée à Columbia», a précisé la présidente de l’Association américaine des universités, Lynn Pasquerella.
10 Mar 2025
6 Mar 2025